PÉRIODE DES QUESTIONS — Les affaires étrangères et le commerce international
La Chine--Les droits de la personne
16 mai 2019
Ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. La Chine a séquestré de 800 000 à 2 millions de musulmans ouïghours dans 1 200 camps de rééducation communiste, soit un par agglomération ou comté de la province du Xinjiang. Dans ces camps, les musulmans sont torturés, contraints de renier l’Islam et obligés d’adopter le communisme. Ils sont isolés et persécutés physiquement, en plus d’être dépouillés de leur identité. Un génocide culturel est en cours en Chine. Pourtant, pas un seul représentant chinois n’a été sanctionné aux termes de la loi de Magnitski.
Pourquoi le Canada refuse-t-il d’appliquer sa propre loi pour sanctionner les représentants chinois qui ont clairement enfreint les normes internationales en matière de droits de la personne, lesquelles ont été justement établies pour cibler les atrocités de ce type?
Je remercie l’honorable sénateur de sa question. Je dirai que le gouvernement du Canada, avec la collaboration d’autres pays aux vues similaires, a communiqué ses préoccupations au sujet des Ouïghours en Chine au gouvernement chinois et à des organisations internationales qui jouent un rôle dans ce dossier. Il est important de coordonner nos actions afin qu’elles soient les plus efficaces possible et qu’elles entraînent un changement. C’est ce que le gouvernement du Canada est déterminé à faire.
Merci, sénateur Harder. Sur cet aspect, je félicite le gouvernement, mais ce n’est pas suffisant. Il doit prendre des mesures contre les dirigeants corrompus de la Chine, comme il l’a fait pour 30 Russes, 19 Vénézuéliens, 3 Sud-Soudanais, 1 leader du Myanmar et 17 Saoudiens impliqués dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.
Des crimes contre l’humanité sont commis à grande échelle en Chine. C’est exactement pour ce type de situation que la Loi de Magnitski a été conçue. Si nous ne pouvons pas tenir les auteurs de ces crimes responsables de leurs actes en Chine, nous pouvons au moins le faire au Canada, avant qu’il ne soit trop tard.
Le fait est que le Canada n’impose jamais de sanctions tout seul. Par conséquent, le gouvernement va-t-il tenter de convaincre la communauté internationale de commencer à imposer des sanctions contre les dirigeants corrompus de la Chine qui violent les droits de la personne?
Je remercie l’honorable sénateur de sa question. Il a énuméré, à juste titre, plusieurs cas où le gouvernement du Canada a pris des mesures. J’espère qu’il sait aussi que toutes ces mesures ont été prises en collaboration avec des pays aux vues similaires pour en maximiser les effets dans les circonstances. C’est l’approche que le gouvernement du Canada préconise dans ces dossiers.