PÉRIODE DES QUESTIONS — Le Conseil privé
La représentation du Manitoba, de la Saskatchewan et de l'Alberta
10 décembre 2019
Honorables sénateurs, les vacances sont terminées. Ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat.
Monsieur le leader, de mémoire, c’est la première fois que les provinces du Manitoba, de la Saskatchewan et de l’Alberta n’ont qu’un seul député entre elles au sein du Cabinet fédéral. Il s’agit de l’honorable Dan Vandal, le ministre des Affaires du Nord, qui vient de ma province natale, le Manitoba. On peut comprendre que Jim Carr veuille maintenant se retirer du Cabinet. Je sais que tous les sénateurs se joignent à moi pour souhaiter à M. Carr la meilleure des chances.
Sénateur Harder, le Manitoba, la Saskatchewan et l’Alberta ont de grands défis à relever. Ils profiteraient d’une plus grande représentation au sein du Cabinet. Auriez-vous l’obligeance de nous dire, monsieur le leader, pourquoi le premier ministre croit qu’il est suffisant d’avoir un seul député venant des prairies au Cabinet?
Permettez-moi tout d’abord de remercier l’honorable sénateur de sa toute première question à titre de leader de l’opposition. J’espère qu’il pensait sincèrement les bons mots qu’il m’a adressés tout à l’heure et qu’il réservera un meilleur accueil à ma réponse qu’il ne l’aurait fait en temps normal.
Je peux lui assurer que la faible représentation de la Saskatchewan et de l’Alberta au sein du gouvernement me peine autant que lui. Il s’agit toutefois du résultat du vote démocratique qui vient d’avoir lieu. Je suis convaincu que le sénateur aura tôt fait de reconnaître que le premier ministre a fait le nécessaire, depuis les élections et plus particulièrement ces derniers jours, y compris aujourd’hui même, pour que la voix des Canadiens de l’Ouest et de leurs dirigeants politiques, y compris aux niveaux provincial et municipal, soit entendue et pour que leurs préoccupations soient adéquatement portées à l’attention non seulement du premier ministre, mais du Cabinet et des parlementaires en général.
Nous devons vivre avec les conséquences des élections parlementaires qui sont à la base de notre régime de gouvernance, et le premier ministre a fait le nécessaire, comme je viens de le dire, pour que les voix de tous les Canadiens soient entendues, y compris ceux qui ne sont pas représentés.
Merci, sénateur Harder. Comme vous le savez — et le fait est notoire —, il existe une longue tradition selon laquelle les premiers ministres nomment des sénateurs au Cabinet lorsque le parti au pouvoir est privé de sièges dans certaines provinces ou régions, comme le Parti libéral l’a été lors des élections fédérales en octobre.
Par exemple, dans les années 1990, le Parti libéral ayant perdu tous ses sièges en Nouvelle-Écosse, Jean Chrétien a nommé au Cabinet les Néo-Écossais Alasdair Graham et Bernie Boudreau à titre de leaders du gouvernement au Sénat. Plus récemment, les sénateurs Jack Austin et Michael Fortier ont représenté leurs régions respectives et ont fait partie du Cabinet.
Sénateur Harder, lorsque je regarde autour de moi, et sans vouloir nommer qui que ce soit, je vois beaucoup de personnes talentueuses qui, j’en suis certain, représenteraient très bien le Manitoba, la Saskatchewan et surtout l’Alberta. Pourriez-vous nous dire pourquoi le premier ministre n’a pas jugé bon de nommer un de nos collègues au Cabinet?
Même si le premier ministre était fort déçu que l’honorable sénateur n’ait pas soumis sa propre candidature, je répéterai simplement ce que j’ai dit en privé et dans les médias, soit que, de l’avis du premier ministre, le choix qu’ont fait les Canadiens lors des dernières élections doit être respecté. Le premier ministre a pris les mesures dont j’ai parlé afin de s’assurer que les gens des régions en question puissent avoir voix au chapitre dans les délibérations du Cabinet. Il considère également qu’un Sénat plus indépendant et moins partisan est nécessaire au Canada en 2016, et encore plus aujourd’hui.
J’apprécie le respect que l’honorable sénateur a indirectement témoigné à mon collègue de l’Alberta et je suis tout à fait d’accord avec lui. Je sais qu’il cherche de nouveaux défis à relever. Nous pourrions peut-être joindre nos efforts afin qu’il se présente dès la prochaine élection partielle.