PÉRIODE DES QUESTIONS — Les affaires étrangères
Le conflit en Artsakh
3 novembre 2020
Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat.
Sénateur Gold, la situation en Artsakh s’aggrave de jour en jour. Une dure bataille sans espoir attend le peuple arménien. Pas plus tard que vendredi, nous avons entendu le journaliste pigiste Neil Hauer, qui est présentement sur le terrain en Artsakh, dire clairement que nous sommes au bord du précipice et qu’un autre génocide arménien est imminent.
Monsieur le leader du gouvernement, quand le gouvernement Trudeau prendra-t-il conscience des réalités sur le terrain? Quand les dénoncera-t-il? Le Canada interviendra-t-il avant qu’il ne soit trop tard? Quand le fera-t-il?
Sénateur, je vous remercie de votre question. En tant que représentant du gouvernement au Sénat, je suis heureux d’informer le Sénat que le gouvernement poursuit ses efforts soutenus pour que la situation tragique dont vous parlez se résolve de manière pacifique. Il s’agit d’une situation géopolitique compliquée qui s’inscrit dans une histoire qu’on ne peut pas se permettre d’ignorer, mais qu’il serait trop long de raconter en détail maintenant. Le gouvernement demeure résolu à collaborer avec ses alliés pour mettre fin aux hostilités et résoudre la situation de manière pacifique.
Monsieur le leader du gouvernement, le gouvernement actuel a contrevenu à sa propre interdiction de vendre des armes militaires à la Turquie. Cette situation a été prouvée. Maintenant, après coup, nous avons aussi la preuve que des technologies canadiennes ont été utilisées dans les attaques menées contre le peuple arménien, comme il a été montré par de nombreux médias indépendants, dont le Globe and Mail.
Monsieur le leader du gouvernement, la situation dans l’Artsakh s’envenime et donnera lieu à un génocide si nous n’agissons pas rapidement. Avons-nous fait quelques progrès que ce soit pour déterminer qui a donné la directive de contourner l’embargo du gouvernement? Qui a accordé l’exemption pour vendre des technologies militaires canadiennes au gouvernement de la Turquie, qui les a ensuite détournées vers les Azéris, qui en ont fait l’usage? Est-ce M. Trudeau qui a accordé l’exemption à la suite de conversations téléphoniques avec le président Erdoğan?
Merci de votre question. En ce qui concerne le sujet que vous soulevez, dès que ces allégations ont été connues, on a ordonné aux fonctionnaires d’enquêter sur elles. Conformément au solide régime de contrôle des exportations du Canada et à cause de la poursuite des hostilités, le gouvernement a suspendu les licences d’exportation pertinentes vers la Turquie afin d’avoir le temps de mieux évaluer la situation.
Des mesures doivent être prises immédiatement pour stabiliser la situation sur le terrain. Le gouvernement est d’avis que — comme je l’ai déjà dit — la seule option envisageable est une résolution pacifique et négociée du conflit.