Aller au contenu

PÉRIODE DES QUESTIONS — Les services publics et l'approvisionnement

L'approvisionnement en vaccins contre la COVID-19

16 février 2021


L’honorable Donald Neil Plett (leader de l’opposition) [ + ]

Honorables sénateurs, j’ai encore une fois une question pour le représentant du gouvernement au Sénat.

Sénateur Gold, la semaine dernière, le premier ministre du Manitoba, Brian Pallister, a fait ce que le gouvernement Trudeau aurait dû faire il y a des mois. Le premier ministre a annoncé un investissement dans l’entreprise pharmaceutique Providence Therapeutics pour produire des vaccins à l’échelle nationale et fournir au Manitoba deux millions de doses de son candidat vaccin. Le premier ministre Pallister a filé la métaphore en comparant les vaccins à une assurance :

Cet investissement, c’est une assurance contre la COVID et c’est important. C’est une assurance contre la maladie. C’est, potentiellement, une assurance contre la mort aussi.

Le premier ministre a aussi dit que le Manitoba ne peut signer d’accord avec les principaux fournisseurs de vaccins, un tel accord étant exclu aux termes des ententes conclues avec le gouvernement Trudeau.

Monsieur le leader, au lieu de louer le leadership du Manitoba ou de défendre votre décision de centraliser l’achat de vaccins, votre gouvernement a tenté de discréditer notre premier ministre, Brian Pallister. Pourquoi?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ + ]

Honorable sénateur, merci de votre question, mais sa prémisse est fausse. Le gouvernement a adopté une approche à volets multiples en matière d’approvisionnement et, comme je l’ai dit, il a obtenu suffisamment de vaccins pour que tous les Canadiens qui le souhaitent puissent se faire vacciner d’ici à la fin du mois de septembre.

Nous savons que nous allons vivre avec ce virus un certain temps, et c’est pour cela que le gouvernement fait des investissements à long terme dans la fabrication à l’échelle nationale d’équipements de protection individuelle et de vaccins.

On me dit que le gouvernement fédéral se réjouit de l’intérêt du Manitoba pour la bioproduction nationale en vue de ses futurs besoins et, à aucun moment, sénateur, le gouvernement fédéral n’a empêché les provinces d’assurer leurs propres approvisionnements.

Le sénateur Plett [ + ]

Je ne sais pas trop quoi vous répondre, sénateur, puisque vous dites que la prémisse de ma question est fausse. Or, votre réponse est tout aussi fausse que celle de la ministre lorsqu’elle a affirmé que rien n’empêchait le Manitoba d’aller de l’avant, alors que c’est effectivement le cas. Ma question visait à savoir pourquoi c’est le cas. C’était une question qui tient en un mot. Vous n’avez même pas esquissé un semblant de réponse.

Le gouvernement Trudeau a refusé l’aide que Providence Therapeutics lui avait demandée il y a un an, monsieur le leader. Le Manitoba a donc dû, encore une fois, prendre les devants au grand dam du gouvernement Trudeau et, comme il n’a jamais eu de plan B, le gouvernement Trudeau affirme maintenant qu’il rencontrera bientôt les provinces pour discuter de la production de vaccins au pays.

Monsieur le leader, pourquoi ces discussions n’ont-elles pas eu lieu bien plus tôt? Pourquoi le gouvernement Trudeau a-t-il toujours plusieurs longueurs de retard lorsqu’il est question des vaccins?

Le sénateur Gold [ + ]

En demandant pourquoi, vous supposez que le gouvernement a empêché l’approvisionnement, ce qui n’est pas le cas. Le gouvernement du Canada communique régulièrement avec les provinces parce que le fédéral et les provinces ont la responsabilité partagée de planifier et de mettre en œuvre la stratégie de vaccination pour l’ensemble des Canadiens, et le gouvernement fédéral a la ferme intention d’y arriver pour assurer le bien-être de tous les Canadiens.

Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement.

Sénateur Gold, le gouvernement a annoncé qu’il avait conclu une entente avec Novavax pour fabriquer un vaccin dans la même installation de Montréal qui devait servir à produire un vaccin au plus tard en novembre dernier dans le cadre d’une entente avec la société pharmaceutique chinoise CanSinoBIO. Bien que des mois se soient écoulés avant que les Canadiens l’apprennent et que le gouvernement entame les démarches pour trouver d’autres moyens de se procurer un vaccin, cette entente est en fait tombée à l’eau seulement quelques jours après son annonce.

Sénateur Gold, pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas tenté immédiatement de trouver un autre fabricant et fait ce qui s’imposait entre-temps pour préparer tout de même l’installation? Qu’est-il advenu des 44 millions de dollars des contribuables investis? Pourquoi, un an plus tard, le gouvernement n’a-t-il pas trouvé de solution de rechange à la production de vaccins au Canada?

Le sénateur Gold [ + ]

Monsieur le sénateur, je vous remercie de la question. Bien entendu, la question de la fabrication au Canada et, plus généralement, de l’approvisionnement en vaccins, monopolise toute notre attention et nous préoccupe au plus haut point. Comme l’a annoncé il y a quelques semaines la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, le gouvernement a déployé des efforts considérables auprès de chacune des entreprises avec qui il a conclu un marché d’approvisionnement pour voir si elle serait disposée et capable de produire son vaccin au Canada. Malheureusement, ce n’était tout simplement pas le cas.

Le gouvernement demeure résolu à améliorer, à développer et à renforcer notre capacité de fabrication au pays de sorte que, lorsque surviendront des besoins dans le futur, nous soyons en mesure de les combler.

Sénateur Gold, qu’il soit question des vaccins ou de la COVID en général, la gestion du gouvernement s’est révélée catastrophique.

Nous avons appris que l’accord qu’il avait conclu est tombé à l’eau trois jours après avoir été rendu public parce que le gouvernement chinois a refusé d’envoyer des doses au Canada pour qu’il puisse faire ses propres essais cliniques. Voilà ce qui arrive quand on fait affaire avec un régime communiste comme celui de la Chine, sénateur Gold.

Encore aujourd’hui, on dirait que le gouvernement que vous représentez n’a pas appris sa leçon parce qu’il a conclu un autre partenariat bancal avec une entreprise sous contrôle étatique, Huawei pour ne pas la nommer, ce qui veut dire qu’il a encore une fois gaspillé l’argent des travailleurs canadiens et mis la sécurité nationale en péril.

Sénateur Gold, quand votre chef le premier ministre renoncera-t-il à l’obsession malsaine qui le pousse à apaiser et à copier le géant chinois? Quand fera-t-il passer le Canada et les Canadiens avant le reste?

Le sénateur Gold [ + ]

Je vous remercie. Le gouvernement n’a pas pour politique d’apaiser la Chine, bien au contraire. Le Canada défend les intérêts des Canadiens, y compris ceux qui sont détenus arbitrairement en Chine ou qui sont traités de manière injuste en général.

Ses alliés démocratiques et lui s’emploient en outre, tout en tenant compte de la réalité mondiale actuelle, de la nature extrêmement complexe des relations que bon nombre d’autres pays entretiennent avec la Chine, dont nous, et des ramifications de ces relations, à faire pression sur cette dernière.

C’est ce que vise l’annonce faite hier par le ministre des Affaires étrangères, qui expliquait que le Canada a pris la tête d’une coalition multilatérale dénonçant la détention arbitraire de citoyens. Il s’agit d’un petit pas, vous me direz, mais d’un pas quand même.

Haut de page