DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le conflit en Artsakh
30 mars 2022
Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour attirer votre attention sur les faits troublants qu’on nous a rapportés au cours des derniers jours à propos de l’escalade de la violence dans le conflit qui persiste dans la République d’Artsakh.
Le 24 mars, l’armée azerbaïdjanaise a fait un certain nombre d’incursions dans le territoire de la République d’Artsakh, ce qui constitue une violation flagrante du cessez-le-feu trilatéral conclu en novembre 2020 et qui avait pour but de mettre fin aux hostilités.
L’attaque du 24 mars est survenue quelques jours seulement après l’interruption d’un gazoduc qui passe sur le territoire contrôlé par les Azerbaïdjanais dans une tentative délibérée de priver des centaines de milliers de civils d’un approvisionnement en gaz, une ressource essentielle à leur survie. De plus, on rapporte que l’armée azerbaïdjanaise a menacé de s’en prendre aux habitants des villages situés à proximité des lignes de front s’ils refusaient de fuir.
Des habitants pacifiques sont forcés d’abandonner leur demeure et leurs terres ancestrales. Les femmes et les enfants sont évacués. Des drones et du matériel d’artillerie sont utilisés pour tuer des gens innocents et entreprendre des tactiques d’intimidation visant à déplacer des milliers de civils. Il s’agit de la pire escalade de violence dans la région depuis l’accord de cessez-le-feu de novembre 2020.
Chers collègues, il n’y a aucun doute ici sur l’identité de l’agresseur. Bien que l’Arménie respecte les modalités des divers accords de cessez-le-feu, l’Azerbaïdjan les a violés l’un après l’autre, ce qui démontre clairement sa volonté de poursuivre les hostilités et son absence d’intérêt à trouver une solution pacifique au conflit. Au contraire, cette attaque représente sa plus récente tentative en vue d’atteindre son but ultime : le dépeuplement et le nettoyage ethnique de l’Arménie.
Il faut dénoncer ces attaques continuelles de l’Azerbaïdjan pour ce qu’elles sont vraiment : des crimes de guerre flagrants et une violation claire du droit international. Il est de notre responsabilité en tant que Canadiens, défenseurs de la démocratie et protecteurs de la primauté du droit de condamner sans équivoque ces agressions et de dénoncer les crimes atroces contre l’humanité qui se déroulent juste sous nos yeux.
Voilà pourquoi, aujourd’hui, en employant les termes les plus sévères qui soient, je prends la parole pour condamner l’agression non provoquée en Artsakh et pour exhorter le gouvernement d’Azerbaïdjan à respecter le cessez-le-feu conclu en novembre 2020 et à ne rien faire pour empirer la situation. Honorables sénateurs, j’espère que le gouvernement du Canada fera de même. Nous devons nous montrer solidaires avec les habitants d’Artsakh, qui continuent de vivre et de lutter dans leur patrie historique et qui travaillent à créer et à renforcer leur État indépendant.
Merci.