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PÉRIODE DES QUESTIONS — Les finances

Le taux d’inflation au Canada

27 septembre 2022


Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat.

Sénateur Gold, alors que les Canadiens s’attendent à une nouvelle hausse des taux d’intérêt d’ici la fin du mois d’octobre — dans la tentative de maîtriser la montée en flèche de la « JustinFlation » — votre gouvernement continue de défendre le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, en dépit de ses résultats catastrophiques.

Je suis sûr que vous allez me répéter des discours préfabriqués sur la nécessité de respecter nos institutions et l’indépendance de la Banque du Canada. Toutefois, étant donné que le premier ministre a reconnu qu’il ne passait pas son temps à penser à la politique monétaire, étant donné que la ministre des Finances m’a répondu — dans cette enceinte, il y a moins d’un an — que l’inflation n’était pas une réelle préoccupation, et étant donné que la Banque du Canada a récemment pris la parole sur les médias sociaux pour appuyer le programme partisan du gouvernement actuel de M. Trudeau, ne pensez-vous pas, monsieur le leader, que si vous ne renvoyez pas le gouverneur de la Banque du Canada, vous devriez au moins demander sa démission?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ + ]

Je ne vous répéterai pas de discours préfabriqués, honorable sénateur. Il s’agit d’une question importante, qui porte sur les liens que tout gouvernement, et le Sénat lui-même, entretient avec ses institutions indépendantes. Il est difficile d’éviter de mentionner que les multiples prémisses qui sous-tendent votre question ressemblent vraiment à des discours qu’on a pu entendre à l’autre endroit.

Il n’en demeure pas moins que depuis plus de trois décennies, la Banque du Canada maintient une politique monétaire indépendante, ce qui est la façon appropriée de procéder dans une société démocratique. Il convient aussi de rappeler que, comme le sait tout économiste crédible et tout observateur crédible, l’inflation qui sévit actuellement au Canada — et qui est sans contredit une source de souffrance pour les gens — n’est pas simplement le fait de Justin Trudeau et de son gouvernement. C’est plutôt le résultat complexe d’un phénomène mondial.

Si nous voulons jouer sérieusement notre rôle de Chambre de second examen objectif, au lieu d’être simplement un théâtre d’échanges percutants, si nous avons à cœur d’être sérieux comme nous sommes censés l’être, je continuerai de répondre en m’appuyant sur des faits, comme je m’efforce de le faire en ce moment.

Sénateur Gold, jusqu’où votre gouvernement est-il prêt à aller pour laisser la « Justinflation » s’emballer et les taux d’intérêt exploser? Monsieur le leader du gouvernement, il ne s’agit pas ici d’un discours préfabriqué. Peut-être que vos discours le sont. Quoi qu’il en soit, je vous parle au nom des Canadiens qui doivent, au quotidien, essayer de nourrir leur famille malgré la hausse du prix des œufs, du lait et de l’épicerie.

En fin de compte, la question que je veux vous poser est fort simple : quand prendrons-nous nos responsabilités au sérieux et exigerons-nous des comptes de quelqu’un au Parlement pour cette misérable performance? Ce pourrait être le gouverneur de la Banque du Canada; ce pourrait être le premier ministre ou encore la ministre des Finances. D’après vous, qui est responsable de ce fiasco?

Le sénateur Gold [ + ]

Je vous remercie de votre question. En droit, on utilise l’expression res ipsa loquitur. C’est probablement la meilleure réponse que je peux y donner.

Le gouvernement s’affaire activement à aider les Canadiens en cette période très difficile. Il prend des mesures véritables, tangibles et concrètes axées sur les besoins réels des gens et fondées sur des approches réalistes pour s’attaquer à des problèmes qui transcendent les frontières.

Nous avons majoré l’Allocation canadienne pour les travailleurs à hauteur de 1,7 milliard de dollars cette année, ce qui permet aux familles à faible revenu de toucher jusqu’à 2 400 $. C’est là une aide bien réelle pour les Canadiens et une intervention responsable de la part du gouvernement.

Les prestations de la Sécurité de la vieillesse versées aux aînés de plus de 75 ans ont augmenté de 10 %. Un paiement de 500 $ a été versé à près de 1 million de ménages qui peinent à payer le loyer. Les frais de garderie ont été réduits de 50 %. Des soins dentaires sont prévus pour les Canadiens touchant un revenu inférieur à 90 000 $. On a indexé l’Allocation canadienne pour enfants, le crédit pour la TPS, les prestations du Régime de pension du Canada, de la Sécurité de la vieillesse et de Supplément de revenu garanti. Le salaire minimum fédéral a été augmenté à 15 $ de l’heure.

Il s’agit là d’exemples concrets où le gouvernement a agi de manière responsable, sans se chercher de boucs émissaires à des fins politiques.

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