PÉRIODE DES QUESTIONS — Les affaires étrangères
L'ingérence étrangère
20 avril 2023
Honorables collègues, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. Sénateur Gold, bien que votre gouvernement se soit montré obscur quant à l’idée de mettre en place un registre des agents étrangers, le premier ministre a récemment tenté de donner l’impression de soutenir l’idée, tout en avertissant qu’il ne s’agirait pas d’une solution miracle. Le premier ministre a l’habitude de tenir un double discours.
Aujourd’hui, un député du gouvernement a déposé une pétition à la Chambre des communes pour demander l’abandon pur et simple de l’idée même d’un registre des agents étrangers. Le premier ministre lui-même cite maintenant l’internement de milliers de Canadiens d’origine japonaise et italienne pendant la Seconde Guerre mondiale pour expliquer pourquoi le gouvernement prend son temps sur cette question.
Sénateur Gold, nous avons déjà entendu ces arguments auparavant, de la part de nulle autre que Pékin, et son porte-parole est ici même au Canada. Non seulement ces deux sujets n’ont rien à voir l’un avec l’autre, mais pourquoi le premier ministre a-t-il recours à des tactiques utilisées par les brutes communistes de Pékin pour effrayer les personnes qu’il devrait s’efforcer de mieux protéger ici même, au Canada? Pourquoi fait-il leur sale boulot et le gros du travail?
Honorables sénateurs, le gouvernement mène des consultations concernant la possibilité et la façon de créer un registre des agents étrangers, et il le fait dans les règles. Il est normal que l’opinion des Canadiens varie à ce sujet, car nous vivons dans une société diversifiée.
Le premier ministre ne tient pas de double discours, pas plus qu’il ne sert de porte-parole. Franchement, dénigrer ainsi ceux qui soulèvent des questions au sujet des dommages collatéraux qu’une telle initiative pourrait avoir à cette étape des consultations et les étiqueter comme des porte-parole d’un régime communiste ne rend pas service aux Canadiens qui, en toute bonne foi, souhaitent — tout comme le présent gouvernement — que nous disposions des bons outils pour contrer l’ingérence étrangère, en plus des outils qui sont déjà à notre disposition et que nous utilisons.
Je le répète, chers collègues, les consultations ont débuté. Le gouvernement prend ce dossier au sérieux, mais il est aussi à l’écoute des Canadiens, comme nous devrions nous y attendre.
Sénateur Gold, il y a déjà un certain temps que votre gouvernement remet à plus tard l’établissement d’un registre des agents étrangers afin de lutter contre l’intimidation et l’ingérence auxquels s’adonnent des États étrangers ici même au Canada.
Il a notamment souvent annoncé la tenue prochaine de consultations publiques.
D’après ce que je sais, il y a effectivement des consultations en ligne en ce moment, et le ministre Mendicino a rencontré un groupe de personnes en Colombie-Britannique la semaine dernière. Malgré tout, des membres des communautés de la diaspora avaient peur de participer et de se faire prendre.
Le fait que votre gouvernement brandisse le risque d’un possible internement n’arrange pas les choses. Une telle image crée vraiment un climat de peur parmi les Canadiens des diverses diasporas.
Quoi qu’il en soit, j’espère obtenir une réponse directe, puisque le gouvernement a sûrement prévu un processus. Voici ma question : que se passera-t-il quand le processus de consultation prendra fin, le 9 mai? Quelles seront les étapes suivantes? Vous engagez-vous à déposer au Sénat, avant le 9 mai, la liste des étapes qui suivront les consultations au sujet du registre des agents étrangers, ainsi que l’échéancier prévu?
Le gouvernement mène des consultations pour s’informer; il ne prend pas de décisions avant que le processus consultatif soit terminé et que les résultats en aient été analysés.
Cela dit, vous avez demandé une réponse simple. Une fois que les consultations seront terminées, des décisions seront prises. Dès que ce sera fait, elles seront annoncées.