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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Lincoln Alexander, c.p., O.C., O.Ont.

27 février 2024


Honorables collègues, alors que la fin du Mois de l’histoire des Noirs approche, j’aimerais rendre hommage à un parlementaire canadien — un homme qui a ouvert la voie dans bien des domaines — pour son engagement à respecter les valeurs que nous chérissons tant et pour son service à la population de cette grande nation. Ancien officier de l’Aviation royale canadienne et avocat réputé ayant reçu le titre de conseiller de la reine, cet homme aux humbles origines était fils d’immigrants antillais qui ont été l’incarnation de l’honneur dans le travail acharné et la persévérance et qui lui ont transmis cette valeur.

En 1965, Lincoln Alexander a remporté la circonscription d’Hamilton-Ouest au nom du Parti conservateur, devenant ainsi le premier Canadien noir à occuper un siège au Parlement du Canada. On dit que c’est resté l’un des moments de sa vie où il a été le plus fier jusqu’à son décès, en 2012.

Dire qu’il a laissé une marque indélébile dans ce pays qu’il a tellement aimé serait un euphémisme. Il a été élu à une époque où il était évidemment difficile pour un Noir d’être élu ou, à ce compte-là, pour un représentant du Parti conservateur d’être élu dans une circonscription urbaine de l’Ontario. Il semblerait que le fait que le Parti conservateur était vu comme un parti pour les gens qui ne faisaient pas partie de l’establishment est en partie ce qui a attiré cet homme, que ses amis appelaient Linc.

M. Alexander a été réélu quatre fois, ce qui l’a amené à occuper son siège de parlementaire pendant 12 ans, y compris à titre de premier Canadien noir membre du Cabinet. Lors de son premier discours en tant que député, M. Alexander a souligné qu’il n’était pas le porte-parole des Noirs. Je le cite :

[...] on ne m’a pas fait cet honneur. Je m’en voudrais de donner à quiconque cette impression. Toutefois, le compte rendu doit faire ressortir que j’accepte la responsabilité de parler en leur nom et au nom de tous les autres membres de cette grande nation qui s’estiment victimes de préjugés touchant leur race, leurs croyances ou la couleur de leur peau.

Ce principe directeur allait guider Lincoln Alexander tout au long de la carrière et, bien sûr, toute sa vie. Il ne prétendait pas que la discrimination était inexistante au Canada. Il a certainement dû y faire face lui-même. Toutefois, il a aussi dit que le Canada, dans son imperfection, était toujours le meilleur pays où des gens de tous les horizons et de toutes les origines peuvent vivre et prospérer.

En 1985, M. Alexander est devenu le premier Canadien noir à occuper un poste vice-royal lorsqu’il a été nommé lieutenant‑gouverneur de l’Ontario par le très honorable Brian Mulroney. En tant que lieutenant-gouverneur, il a joué un rôle actif dans les affaires multiculturelles, la lutte contre le racisme et la défense des intérêts des jeunes et des aînés. Puis, il a occupé pendant cinq mandats — une durée sans précédent — les fonctions de chancelier de l’Université de Guelph. C’est notre collègue la sénatrice Wallin qui lui a succédé. Par la suite, M. Alexander a présidé le conseil d’administration de la Fondation canadienne des relations raciales.

Lincoln Alexander était connu pour son jugement sûr, sa compassion et son humanité, mais le mot que j’entends le plus quand il est question de lui est peut-être « intégrité ». L’héritage de Lincoln Alexander est préservé dans les mémoires qu’il a publiées et grâce aux nombreuses écoles, à la Faculté de droit et même la route qui portent son nom. N’oublions pas non plus la Journée Lincoln Alexander, qui est célébrée le 21 janvier de chaque année, partout au Canada. Surtout, son héritage se perpétue dans sa famille, et certains membres de sa famille nous font le privilège d’être parmi nous aujourd’hui. J’espère, chers collègues, que vous prendrez tous le temps de venir au troisième étage, entre 15 h 30 et 17 h 30, pour saluer les dignes descendants de Lincoln Alexander. Je vous remercie.

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