PÉRIODE DES QUESTIONS — La sécurité publique
La sécurité frontalière
28 novembre 2024
Monsieur le leader, le gouvernement libéral—néo-démocrate peine à réagir à la menace de droits de douane de 25 % brandie par les États-Unis. L’autre jour, la ministre Anand a dit en entrevue que les frontières canadiennes sont étanches et sécurisées et que les personnes qui entrent illégalement au pays seront expulsées.
Après avoir rencontré les premiers ministres des provinces, hier, le ministre LeBlanc a dit aux journalistes qu’ils allaient « serrer la vis » — c’est lui qui l’a dit, pas moi — afin de mieux lutter contre les passages illégaux à la frontière, mais aucun plan visant à sécuriser la frontière n’a été présenté. Il y a à peine une semaine, monsieur le leader, 16 personnes ont été prises à entrer illégalement aux États-Unis par la frontière canadienne. Voilà pourquoi Donald Trump veut imposer des droits de douane.
Monsieur le leader, les premiers ministres des provinces et les Canadiens s’attendent à un plan détaillé. Quand pourront-ils en prendre connaissance?
Je vous remercie de votre question. Monsieur le sénateur, je vous recommande, à vous, aux autres membres de votre groupe parlementaire et à tous les citoyens, de lire un excellent article d’Andrew Coyne qui est paru aujourd’hui et qui présente ce que la plupart d’entre nous, en fait, considèrent comme une approche habile de la politique, de la stratégie et des négociations de façon à garder des munitions en réserve en prévision de ce qui pourrait arriver lorsque le président élu arrivera au pouvoir.
La réunion des premiers ministres qui a eu lieu hier n’est qu’une première étape dans l’élaboration d’un plan d’action adéquat et cohérent. Sénateur, commencer à émettre publiquement des hypothèses est peut-être une chose qui rapporte sur le plan politique, mais ce n’est pas dans l’intérêt du Canada que le gouvernement réfléchisse à voix haute à ce qu’il compte faire. Il discute déjà avec le président élu et il continuera d’être en rapport avec les gouvernements des autres pays.
Eh bien, je pense que c’est une bonne façon d’intervenir que de mettre fin aux passages illégaux. C’est là-dessus que porte ma question. Vous dites que ce n’est pas une bonne chose de nous informer de ce que vous allez faire.
Monsieur le leader, avant même que le président Trump menace d’imposer des droits de douane de 25 %, votre propre province, le Québec, a annoncé qu’elle allait envoyer sa police provinciale pour sécuriser la frontière. Si elle le fait, c’est parce qu’elle ne vous fait pas confiance. Le Québec sentirait-il le besoin d’intervenir si la frontière était aussi sécurisée que ce qu’affirme votre gouvernement?
Sénateur Plett, le ministre a annoncé les plans pour renforcer la sécurité à la frontière. Je sais, comme nous tous, que la GRC a avisé ses homologues américains et qu’elle a pu, en misant sur la collaboration, intervenir sur la question de ceux qui tentaient d’entrer aux États-Unis. Je le répète : le gouvernement travaille de façon sérieuse et responsable pour protéger nos frontières et nos intérêts.
Sénateur Gold, Justin Trudeau s’est révélé être un dirigeant faible à un moment où nous pouvons difficilement nous le permettre. Après neuf ans sous le gouvernement de Justin Trudeau, les crimes violents, les crimes contre la propriété et les homicides ont augmenté de façon marquée au Canada, comme le souligne un récent rapport de l’Institut Fraser.
Étant donné que le taux de crimes violents au Canada surpasse maintenant celui des États-Unis, comment pouvez-vous continuer de défendre les politiques faibles du gouvernement, y compris la politique d’arrestation et de remise en liberté des récidivistes? Si on ajoute le trafic de fentanyl causé par l’inefficacité des politiques wokes du gouvernement sur les drogues, comment pouvez-vous être surpris que le prochain président donne suite à sa menace de rétablir l’ordre à nos frontières?
En passant, hier, vous m’avez accusé de propager de la mésinformation. Qu’est-ce que j’ai dit hier ou aujourd’hui qui n’est pas vrai, sénateur Gold? Les données statistiques ne mentent jamais.
Je vais répondre à votre question. Je pense que votre allusion à la contrebande de fentanyl aux États-Unis dénature considérablement la différence entre la quantité de fentanyl qui a été passée ou que l’on a tenté de passer aux États‑Unis depuis le Canada et la quantité qui a été passée au Canada ou aux États-Unis depuis d’autres pays. C’était trompeur, et les faits sont accessibles au public, comme vous le savez.
Il n’est pas non plus avéré que les politiques du gouvernement en matière de droit pénal soient responsables de l’augmentation de la criminalité. Je sais qu’idéologiquement votre parti continue de considérer que la solution à la criminalité consiste simplement à jeter plus de gens en prison pour des périodes plus longues. Je sais que votre solution consiste à ne pas faire confiance à nos institutions, c’est-à-dire les tribunaux, le Service correctionnel du Canada ou la Commission des libérations conditionnelles du Canada. Ce n’est pas la position du gouvernement.
Sénateur Gold, la seule chose à laquelle les Canadiens ne font pas confiance, c’est votre gouvernement.
Permettez-moi de vous présenter d’autres faits. Lors de la dernière présidence de M. Trump, Justin Trudeau a publié un gazouillis tristement célèbre — nous nous en souvenons tous — dans lequel il accueillait les demandeurs d’asile américains au Canada; cela est en grande partie à l’origine de la crise du logement que traverse actuellement le pays. Alors que notre propre frontière risque une fois de plus d’être débordée, M. Trump promettant une application encore plus stricte des règles en matière d’immigration, le gouvernement a-t-il un plan? S’il vous plaît, sénateur Gold, dites‑moi que quelqu’un a supprimé le compte Twitter de Justin Trudeau.
Je vais laisser de côté l’utilisation de Twitter dans l’environnement politique actuel, que je trouve relativement toxique, et me contenter de dire ce qui suit. Si je vous ai bien compris — et je vous laisse la possibilité, sénateur Housakos, de me corriger —, vous imputez aujourd’hui la crise du logement aux demandeurs d’asile, à ceux qui fuient la persécution dans d’autres pays. Vous devriez avoir honte.
... vous avez fait une volte-face sur ce point vous-même...
Sénateur Cormier, vous avez la parole.