DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le Mois de la sensibilisation à l'autisme
1 octobre 2025
Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour souligner le Mois de la sensibilisation à l’autisme. Chaque année, c’est l’occasion pour nous de réfléchir aux expériences des Canadiens autistes, aux réalités vécues par leur famille et leurs aidants, ainsi qu’à notre responsabilité comme législateurs de favoriser une société plus inclusive et réceptive.
Pour bon nombre de sénateurs et de Canadiens, ce n’est pas une nouvelle conversation. Elle s’inscrit dans un effort continu, façonné par des années de lutte, de travail communautaire et d’écoute attentive des personnes aux prises avec cette réalité au quotidien.
Tout d’abord, chers collègues, je tiens à préciser que l’autisme n’est pas une déficience ni un fardeau. Il fait partie intégrante de la diversité humaine dans toute sa complexité, ses nuances et ses aspects souvent mal compris. Partout au pays, les Canadiens neurodivergents apportent une contribution dont les institutions et le reste de la population commencent seulement à prendre conscience.
Je m’en suis récemment souvenu lors d’une conversation avec un jeune homme nommé Drew, qui m’a très gentiment invité à participer à son balado. Ses questions réfléchies m’ont incité à écouter plus attentivement. Une fois de plus, cela m’a rappelé que les Canadiens neurodivergents sont des créateurs, des penseurs et des innovateurs. Ils voient le monde différemment, et cette différence n’est pas seulement précieuse, mais aussi essentielle.
Bien sûr, il s’agit rarement d’une réussite individuelle. Bon nombre de ces personnes ont la chance de s’épanouir grâce aux efforts inlassables de leur famille, de leurs aidants, de leurs éducateurs et de leurs défenseurs, dont la plupart n’ont jamais cherché à être reconnus, mais seulement à assurer l’équité. Ils assument des responsabilités extraordinaires, souvent sans soutien adéquat, et ils le font avec une dignité incroyable.
À Montréal, où j’habite, j’ai eu le privilège de voir de mes propres yeux le travail remarquable accompli par À pas de géant, un organisme qui cultive les talents des personnes autistes et démontre l’efficacité d’un soutien personnalisé.
Chers collègues, au Sénat, nous avons le devoir de faire plus que de simplement admirer leurs efforts. Nous devons leur répondre avec détermination.
En 2023, le Parlement a adopté le projet de loi S-203, que j’ai été fier de présenter et qui a reçu la sanction royale avec le soutien unanime des deux Chambres. Ce projet de loi prévoyait la création d’un cadre national pour l’autisme au Canada, une feuille de route pratique visant à combler les lacunes en matière de diagnostic, d’éducation, d’emploi et de soins de longue durée pour les Canadiens autistes. Il ne comportait rien de controversé. Il fait simplement appel au bon sens. De nombreux sénateurs, dont le sénateur Boehm et bien d’autres, ont contribué à son élaboration.
Il est honteux que, plus de deux ans plus tard, le gouvernement n’ait pas rempli son obligation fondamentale de le mettre en œuvre. Vous conviendrez avec moi, chers collègues, qu’un cadre qu’on laisse moisir dans un tiroir n’est pas un cadre, mais une promesse rompue.
Les Canadiens autistes et leur famille n’ont pas besoin de plus de consultations. Ils n’ont pas besoin d’autres engagements vagues. Ils ont besoin de leadership. Ils ont besoin d’un accès à des services, peu importe où ils vivent au pays. Ils ont besoin qu’on reconnaisse que l’inclusion n’est pas une case à cocher, mais une norme à respecter.
Ce mois d’octobre, alors que nous soulignons le Mois de la sensibilisation à l’autisme, j’exhorte le gouvernement Carney à faire ce que son prédécesseur n’a pas fait, c’est-à-dire aller au-delà des gestes symboliques. Faisons honneur aux Canadiens neurodivergents non seulement dans nos paroles, mais aussi dans nos politiques. Faisons le travail que nous nous étions engagés à faire.
Parce que la sensibilisation, ce n’est que le début. Maintenant, il faut des mesures concrètes.
Merci, chers collègues.