DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le jour du Non
28 octobre 2025
Honorables sénateurs, je souhaite aujourd’hui commémorer un moment de l’histoire qui continue d’inspirer non seulement le peuple grec, mais tous ceux et celles qui chérissent les principes de la liberté et de la démocratie.
Nous nous rappelons aujourd’hui la journée de 1940 où le premier ministre grec Ioannis Metaxas a reçu un ultimatum du régime fasciste de Mussolini. Le choix était clair : ou bien vous vous soumettez à l’occupation, ou bien c’est la guerre. La réponse des Grecs a été rapide, déterminée et sans équivoque : oxi. Non.
À lui seul, ce mot définit le courage d’une nation et prouve que la force morale peut résister à la puissance militaire. Il exprime le refus de se soumettre à la tyrannie et nous dit que la liberté et la dignité ne sont pas négociables.
La résistance qui a suivi a changé le cours de l’histoire, car elle a permis de retarder les avancées de l’Axe, en plus d’être l’un des derniers remparts pour défendre les idéaux démocratiques en Europe.
Le fier Gréco-Canadien que je suis sait que l’esprit de l’oxi habite encore aujourd’hui la communauté hellénique du Canada et du reste du monde.
Les valeurs qui ont guidé la Grèce à ses heures les plus sombres — le courage, l’intégrité et la liberté — sont les mêmes que des générations d’immigrants grecs ont intégrées à leur vie au Canada. Ces valeurs ne sont pas uniquement grecques, elles sont aussi profondément canadiennes et elles nous rappellent que les générations ne reçoivent pas la liberté, la chance et la force de la collectivité en héritage. Elles doivent les bâtir et les défendre. Voilà l’essence du jour du Non, qui nous rappelle que la lutte pour la liberté n’est jamais terminée.
L’adhésion des nations à leurs principes est aujourd’hui mise à l’épreuve comme ce fut le cas de la Grèce à l’époque, quoique l’épreuve prenne une autre forme et que le contexte soit différent. Chaque génération doit décider si elle veut rester fidèle à ses valeurs ou succomber à la facilité et à la complaisance.
Nous vivons dans un monde où, trop souvent, nous sommes tentés de transiger sur nos principes pour en tirer des avantages politiques ou économiques à court terme. Trop souvent, nous voyons les dirigeants occidentaux fermer les yeux sur le comportement des régimes autoritaires qui bafouent les droits de la personne et sapent les valeurs qui nous sont chères.
Nous ne pouvons nous permettre de tels compromis. Aujourd’hui, nous nous rappelons que le courage d’une seule nation peut servir d’exemple au monde entier. Le jour du Non nous met au défi d’agir avec conviction, de lutter contre l’injustice partout où elle se manifeste et de rester fidèles aux valeurs qui nous définissent. Faisons nos choix dans cet esprit, en tant que citoyens et dirigeants, ne permettons jamais à la tyrannie de gagner du terrain et ne sacrifions jamais la liberté et l’intégrité.
Merci, chers collègues.