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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Hommages

L'honorable Patricia Bovey

10 mai 2023


L’honorable Jane Cordy [ + ]

Honorables sénateurs, c’est fascinant de voir à quel point les artistes savent saisir notre image et l’essence même du monde. Nous avons besoin des arts. Nous avons besoin de beauté, de vérité et de points de vue qui nous confrontent à nous‑même. Les arts sont partout, ils nous entourent, et pourtant, il nous arrive de ne pas les voir. Les arts nous définissent et nous façonnent, ils guident nos travaux et ils définissent et influencent nos débats sur les politiques publiques et le gouvernement. Il nous arrive trop souvent de minimiser l’importance des arts ou de les considérer comme allant de soi.

Les artistes ont parfois besoin de gens pour les défendre, de gens qui les apprécient à leur juste valeur et font constamment valoir leurs droits. La sénatrice Bovey est de cette trempe-là. Tout au long de sa carrière d’historienne de l’art, de muséologue, de directrice de galerie d’art, de professeure et de consultante en arts, elle a consacré sa vie aux artistes du Canada et de sa province, le Manitoba, et à leur rayonnement dans l’ensemble du pays et du monde.

Elle a poursuivi sa mission lorsqu’elle est arrivée au Sénat du Canada en 2016. Elle a profité de ses fonctions sénatoriales pour faire valoir, célébrer et protéger les artistes d’ici. Elle a présenté plusieurs projets de loi, dont les S-208 et S-202, et elle a fait entrer les arts entre les murs du Sénat du Canada. Surtout, elle a dirigé la première installation du Sénat à mettre en valeur des artistes canadiens noirs. Elle a aussi milité inlassablement pour les artistes autochtones, que la contrefaçon prive parfois de leur gagne-pain.

Honorables collègues, la sénatrice Bovey a été une ardente défenseure des Manitobains à Ottawa et un membre précieux de notre groupe. Alors que le nouveau Groupe progressiste du Sénat cherchait ses marques, la sénatrice Bovey a été la première à se joindre à notre petite, mais puissante équipe. À bien des égards, son optimisme a beaucoup contribué à la réussite précoce et constante de notre groupe.

Pour ma part, j’ai toujours aimé qu’on puisse compter sur elle et lui soumettre nos idées. Je savais que ses commentaires seraient honnêtes et réfléchis. Nos soupers pendant lesquels nous discutions de plein de choses, éclations souvent de rire — et réglions aussi bien des problèmes — me manqueront beaucoup.

Au moment où vous quittez le Sénat, vous pouvez vous réjouir du fait que vous avez su servir votre province et la population canadienne. Vous avez été une collègue extraordinaire, et votre présence nous manquera.

Vous méritez tant d’être avec votre famille et vos petits-enfants, qui pourront maintenant profiter du temps et de l’énergie que vous nous avez généreusement donnés depuis sept ans. Je vous connais : je sais que vos journées seront toujours aussi remplies et que vous serez encore la chantre du Sénat, des arts et des artistes du Canada.

J’espère que vous prendrez aussi le temps de vous reposer. Les prochaines années sont une grande toile blanche que vous saurez remplir de mille couleurs. Que mes meilleurs vœux vous accompagnent!

Je vous embrasse bien fort!

L’honorable Raymonde Gagné (coordonnatrice législative du représentant du gouvernement au Sénat) [ + ]

Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à notre estimée collègue, la sénatrice Pat Bovey.

Depuis 2016, la sénatrice Bovey a contribué de façon importante à nos débats ici, au Sénat, ainsi qu’au sein des comités où elle a siégé : le Comité permanent des affaires étrangères et du commerce international, le Comité du Règlement, le Comité permanent des transports et des communications, le Comité permanent des langues officielles et le Comité spécial sur l’Arctique.

En tant que première spécialiste de l’histoire de l’art et muséologue nommée au Sénat, la sénatrice Bovey a non seulement attiré notre attention sur certains des problèmes urgents auxquels se heurtent les artistes canadiens, mais elle a aussi grandement contribué à donner une vitrine aux représentations et aux témoignages visuels des Canadiens dans les salles du Sénat. Par exemple, elle a été la première à présenter les œuvres d’artistes noirs canadiens, qui sont trop souvent négligées par la société canadienne. Quand des gens visitent l’édifice du Sénat du Canada et admirent les œuvres d’art qui s’y trouvent, leur expérience est considérablement rehaussée par le leadership de la sénatrice Bovey.

Durant la 42e législature, la sénatrice Bovey a été la marraine au Sénat du projet de loi C-55 — qui a apporté des modifications importantes à la Loi sur les océans afin de créer de nouvelles zones de protection marine au large de nos côtes — et a joué un rôle crucial dans l’avancement des principaux éléments du Plan de protection des océans du gouvernement du Canada. Grâce à son leadership et à son militantisme, notre pays a fait des progrès incroyables dans la protection de nos précieuses zones marines et côtières, qui sont vitales pour la santé de l’environnement.

Au fil des ans, la sénatrice Bovey s’est aussi engagée dans sa province, le Manitoba. Par exemple, elle a réclamé la tenue d’une enquête sur le déraillement tragique survenu en 2018 dans le Nord du Manitoba, qui a coûté la vie à deux hommes de The Pas. Et je sais qu’elle participe à des marches avec la Bear Clan Patrol, qui sillonne les rues de Winnipeg et aide à ramasser des seringues et à soutenir les Winnipégois les plus vulnérables, qui sont en détresse et aux prises avec des difficultés.

Nos chemins se sont croisés à plusieurs reprises au cours des années, que ce soit à l’Université de Saint-Boniface, à titre d’experte-conseil dans le domaine de la gestion des arts, à la Galerie Buhler de l’Hôpital St-Boniface, à titre de directrice et de conservatrice, à l’Université du Manitoba, à titre de présidente du Bureau des gouverneurs. Il reste que je suis reconnaissante du fait que c’est au Sénat du Canada et dans les aéroports — oui, les aéroports — que nos liens d’amitié se sont tissés.

Pat, vous êtes une femme de cœur, une femme passionnée, une historienne chevronnée, une tisseuse de lien et une voix résonnante et inclusive pour les artistes.

Merci, Pat, de votre contribution au Sénat du Canada.

L’honorable Donald Neil Plett (leader de l’opposition) [ + ]

Honorables sénateurs, j’aimerais moi aussi rendre hommage à notre collègue, mon amie de la merveilleuse province du Manitoba, la sénatrice Patricia Bovey.

Comme on vient de l’entendre, la sénatrice Bovey a été la première historienne de l’art et muséologue à être nommée au Sénat du Canada. À ma grande honte, j’ai dû chercher ce que c’est qu’une muséologue, mais maintenant, je le sais. Son attachement pour les arts et la culture la prédestinait au poste de présidente du Groupe de travail consultatif sur les œuvres d’art et le patrimoine du Sénat. La sénatrice Bovey s’est personnellement donné comme objectif de faire entendre la voix des artistes et des représentants de la culture, et elle n’a ménagé aucun effort pour l’atteindre.

Sénatrice Bovey, je crois que tout le monde ici présent s’entendra sur au moins une chose : le Sénat est beaucoup plus joli et agréable à regarder depuis que vous y êtes. Votre passion pour les arts n’a pas seulement réussi à trouver son chemin jusque sur les murs de nos immeubles ou sur le site Web du Sénat, elle a marqué nos cœurs et notre culture collective à jamais. Votre dynamisme et les nombreuses initiatives que vous avez mises sur pied afin de mettre en valeur les galeries d’art et les musées du Canada, dont ceux du Sénat, resteront gravés dans notre mémoire.

Sénatrice Bovey — Pat — nos discussions à l’aéroport de Winnipeg et ailleurs au sujet de notre passion commune, nos petits‑enfants, me manqueront. Vous avez souvent parlé de vos expériences avec vos petits-enfants à l’étranger et moi, de mes expériences avec mes petits-enfants ici. Sénatrice Bovey, je vais m’ennuyer de ces conversations. Les voyages avec vous en avion me manqueront, car nous étions souvent assis du même côté de l’allée, et ce fut un plaisir de partager ces moments avec vous.

Au nom des membres du caucus conservateur, je vous souhaite une retraite heureuse et bien remplie. J’espère qu’elle sera votre plus belle création. Vous connaissant, je sais que ce sera une belle œuvre d’art.

Que Dieu vous bénisse. Profitez de votre retraite et de vos petits‑enfants.

L’honorable Raymonde Saint-Germain [ + ]

C’est à une estimée collègue et une femme inspirante que je rends hommage aujourd’hui, une femme avec qui j’ai eu le plaisir de servir depuis mon arrivée au Sénat. Nous avons d’ailleurs prêté serment dans cette enceinte à quelques jours d’écart. Ce moment est donc bien particulier et même personnel pour moi.

J’ai appris à connaître la sénatrice Bovey dans les trois comités dont nous avons fait partie ensemble : le Comité des transports et des communications, le Comité des affaires étrangères et le Comité de la régie interne. Dans ces trois cas, j’ai pu admirer l’excellence de la sénatrice Bovey. Au Sous-comité sur les ressources humaines du Comité de la régie interne en particulier — et plus récemment —, nous avons examiné des dossiers délicats et importants, et je peux témoigner du fait que peu importe le sujet ou la situation, elle a toujours fait preuve de ce respect et de cette courtoisie qui la caractérisent si bien. Patricia, je crois pouvoir parler au nom de tous les membres du sous-comité en disant que votre contribution et votre sagesse vont grandement nous manquer.

J’ai aussi de bons souvenirs de notre travail ensemble au Comité des affaires étrangères, où vous avez été la force motrice pendant notre étude approfondie de la diplomatie culturelle. Nous en avons parlé hier, et je tiens à vous rendre hommage sur ce point également. Cette importante étude est un autre exemple de la qualité et de la vision qui caractérisent les études du Sénat et fait partie des fleurons des travaux du comité. Elle a permis de positionner la culture canadienne sur la scène internationale et établi des balises afin d’en faire la promotion et de l’utiliser à notre avantage.

Comme vous l’avez dit récemment à propos de cette étude du Comité des affaires étrangères :

La culture illustre qui nous sommes : nos valeurs nationales, nos racines et nos diversités. Courroie de transmission des messages et des réalités du Canada à l’étranger, la culture raconte aux autres ce qu’est le Canada, et d’où nous venons.

Sénatrice Bovey, vous pouvez être fière d’avoir été cette courroie de transmission. Vous êtes vraiment une grande ambassadrice du Canada, de nos artistes et de l’ensemble de notre culture.

Si j’avais à décrire la sénatrice Bovey en trois mots, je dirais « artiste » — bon, celui-là est facile —, « administratrice » et « pédagogue ». Elle a en effet du flair pour la saine gestion, de vastes connaissances et un sens artistique irréprochable, trois qualités dont elle a su faire profiter le Sénat du Canada. Vos nombreuses initiatives visant à promouvoir les artistes canadiens au Sénat font partie de ce que vous nous laisserez pour longtemps.

Comme je l’ai déjà dit, sénatrice Bovey, la détermination et l’enthousiasme dont vous faites preuve pour défendre les causes qui vous tiennent à cœur sont une véritable source d’inspiration. Vous aurez bientôt l’âge de la retraite obligatoire au Sénat, mais votre personnalité et votre dévouement sont garants d’une vie active après votre passage au Sénat. Je sais que vous continuerez d’être au service des Canadiens, mais autrement.

En mon propre nom et au nom de tous les membres du Groupe des sénateurs indépendants, je vous souhaite, honorable sénatrice Bovey, encore bien du bonheur et de belles années bien remplies.

Merci.

L’honorable Dennis Glen Patterson [ + ]

Honorables sénateurs, je prends moi aussi la parole pour rendre hommage à la première historienne de l’art nommée au Sénat du Canada. Il n’est jamais facile d’être le premier à faire quelque chose. Grâce à la sénatrice Bovey, l’art s’est taillé une place dans de nombreux aspects du Sénat, que ce soit par son projet de loi, la Loi concernant la Déclaration sur le rôle essentiel des artistes et de l’expression créatrice au Canada — qui a été adopté au Sénat — ou par les expositions d’œuvres d’art qu’elle a organisées dans la Cité parlementaire. Son action a changé à tout jamais l’appréciation de l’art au Sénat.

J’ai appris à connaître une autre facette de la sénatrice Bovey lorsqu’elle était vice-présidente du Comité spécial sur l’Arctique, que j’ai eu le privilège de présider. Pendant les travaux du comité, j’ai pu constater la passion de la sénatrice Bovey pour l’Arctique canadien. J’ai vu combien elle était avide de connaître les expériences vécues par les habitants du Nord et à quel point elle travaillait dur pour aider à résoudre les nombreux problèmes auxquels le Nord est confronté.

À l’époque, il n’y avait qu’un seul sénateur nommé pour l’ensemble de l’Arctique; nos collègues les sénatrices Anderson et Duncan n’avaient pas encore été nommées. Découvrir dans la sénatrice Bovey une alliée aussi bien disposée que compétente a été source de grand encouragement et soulagement. Nous avons voyagé ensemble dans l’Arctique, ce qui a créé un lien particulier entre nous.

Le rapport que nous avons produit s’intitule Le Grand Nord : Un appel à l’action pour l’avenir du Canada et présente diverses recommandations dont une plus importante que les autres : que les décisions qui concernent le Nord soient prises dans le Nord, par le Nord et pour le Nord. Voilà un indicateur de la passion dont j’ai parlé plus tôt. La sénatrice avait joint sa voix à la mienne pour exiger que cette recommandation soit inscrite plusieurs fois dans l’ensemble du rapport et qu’elle fasse partie du principal message communiqué aux médias.

Nous avons reçu des témoins à Ottawa et nous sommes allés dans le Nord. Je me souviens d’avoir pris un vol jusqu’à Nain et d’être resté coincé à la dernière minute à cause du brouillard. Nous avons produit le rapport en seulement 18 mois et j’ajouterais que nous l’avons fait alors que le gouvernement travaillait à son nouveau cadre stratégique pour l’Arctique visant à orienter les politiques concernant l’Arctique jusqu’en 2030. De nombreux observateurs respectés avaient alors souligné que notre rapport apportait une heureuse — et oserais-je dire meilleure —, contribution, une contribution globale, ciblée et orientée vers l’avenir pour l’élaboration de la politique sur l’Arctique.

Sénatrice Bovey, votre voix calme et mesurée, votre ferveur et votre amitié nous manqueront, et je sais que vous continuerez à défendre les arts avec éloquence dans toutes vos activités. Nous sommes impatients d’entendre parler du prochain chapitre de votre vie. Vous et moi resterons en contact au sujet d’un objectif que nous partageons : la création d’un centre du patrimoine au Nunavut. Nous veillerons à ce que vous reveniez au Nunavut, car je sais qu’une grande partie de votre cœur s’y trouve, mais je suis vraiment heureux que vous puissiez maintenant passer plus de temps avec votre famille et vos petits-enfants que vous adorez, je le sais. Qujannamiik. Merci. Taima.

Honorables sénateurs, je souhaite aujourd’hui rendre hommage à une collègue remarquable, la sénatrice Patricia Bovey. La passion de la sénatrice Bovey pour les arts et la justice sociale n’a d’égale que sa générosité. La sénatrice Bovey a consacré sa vie aux arts et elle a fait une longue carrière en arts visuels, y compris à titre de conservatrice et de directrice du Musée des beaux-arts de Winnipeg, de membre du conseil d’administration du Conseil des arts du Canada, d’historienne de l’art, de professeure, d’autrice et, pendant de longues années, de consultante en gestion des arts pour des organismes à but non lucratif.

Dès sa nomination, en 2016, la sénatrice Bovey a marqué le Sénat par son dynamisme. Outre les arts, elle s’est intéressée à l’Arctique canadien, aux océans, aux pêches ainsi qu’aux affaires autochtones et étrangères. En qualité de Présidente suppléante du Sénat, elle a pu représenter le Président lors de diverses rencontres internationales. Au Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international, c’est elle qui fut à l’origine de l’étude qui a donné lieu au rapport La diplomatie culturelle à l’avant-scène de la politique étrangère du Canada. Elle a aussi été vice-présidente du Comité sénatorial permanent des transports et des communications et du Comité sénatorial spécial sur l’Arctique. Comme de raison, elle a également présidé le Groupe de travail consultatif sur les œuvres d’art et le patrimoine du Sénat, à qui l’on doit l’installation des premières œuvres réalisées par des artistes canadiens noirs à orner les murs du Sénat depuis 1867.

Elle a été membre dirigeante du Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie et membre du Comité sénatorial permanent des langues officielles et du Comité permanent du Règlement, de la procédure et des droits du Parlement.

La sénatrice Bovey a parrainé des projets de loi pour étendre les zones de protection marine, créer le poste d’artiste visuel officiel du Parlement et souligner le rôle essentiel des artistes. Elle est, depuis 2020, une membre dynamique et précieuse du Groupe progressiste du Sénat, dont elle a été une agente de liaison.

Je crois parler au nom de nous tous, honorables collègues, en disant que la sénatrice Bovey a été un modèle inspirant pour tous ceux qui ont eu le privilège de travailler avec elle. Elle s’apprête à quitter ses fonctions au Sénat, mais nous pouvons tous nous réjouir en sachant que l’héritage de la sénatrice Bovey perdurera, et nous avons hâte de voir quelles seront ses prochaines contributions à la société canadienne.

Merci. Hiy kitatamihin.

L’honorable Salma Ataullahjan [ + ]

Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à mon amie la sénatrice Bovey.

J’ai eu le plaisir de connaître la sénatrice Bovey dans le cadre du Groupe de travail consultatif sur les œuvres d’art et le patrimoine. Ce groupe de travail est devenu un groupe dynamique sous sa direction et témoigne de l’engagement de la sénatrice Bovey en faveur des arts au Canada. C’est tout un exploit, car nos réunions sont sporadiques et ont souvent lieu pendant des semaines chargées, alors que nous sommes tous fatigués et stressés et que nous avons du mal à trouver le temps nécessaire pour effectuer tout notre travail.

Malgré cela, la sénatrice Bovey préside nos réunions avec énergie et gaieté, faisant le point avec enthousiasme sur les expositions d’arts à venir au Sénat, les artistes qui ont accepté de nous prêter leurs œuvres et les collaborations possibles pour mettre en valeur les questions importantes qui ont été soulevées par les collègues sénateurs. Le bâtiment du Sénat lui-même témoigne de sa détermination et de son engagement exceptionnels. Des œuvres d’art réalisées par des artistes canadiens ornent tous les coins et recoins possibles, offrant une visibilité à leur travail et suscitant souvent des discussions entre les sénateurs, le personnel et les invités. Ce que j’essaie de dire, c’est que la sénatrice Bovey est le cœur et l’âme du Groupe de travail consultatif sur les œuvres d’art et le patrimoine. Vous me manquerez beaucoup.

Sénatrice Bovey, merci d’avoir mis en vitrine les artistes canadiens et leurs œuvres au Sénat du Canada. Je vous souhaite une bonne retraite et la meilleure des chances dans vos nouveaux défis.

L’honorable Nancy J. Hartling [ + ]

Honorables sénateurs, je rends aujourd’hui hommage à la sénatrice Patricia Bovey à l’occasion de son départ à la retraite. En novembre 2016, le jour de notre assermentation à la Chambre rouge, j’ai eu le grand plaisir de la rencontrer pour la première fois, en compagnie des sénateurs Woo, Boniface, Cormier et Pate. Nous étions tous des nouveaux venus qui tentaient de s’y retrouver ensemble et nous avons tissé des liens exceptionnels.

Au début de notre mandat, Patricia et moi étions voisines de banquette. Cette reine des arts est animée d’une immense générosité et déborde d’énergie. Elle est également dotée d’un formidable sens de l’humour et d’un rire bien particulier. J’ai été témoin de la bienveillance dont elle a fait preuve à l’égard de bien des gens dans cette enceinte. En qualité de sénatrice, elle a fourni un apport exceptionnel aux nombreux comités auxquels elle a siégé, elle a agi à titre de Présidente intérimaire, et elle a voyagé et représenté le Sénat, tant sur la scène nationale que sur la scène internationale. Elle a mis les arts et la culture à l’avant-plan et en a fait valoir l’importance.

Aujourd’hui, nombre d’entre nous feront état des nombreuses réalisations de Patricia à la Chambre rouge. Pour ma part, j’aimerais dire quelques mots de plus au sujet de la personne que j’ai appris à connaître et de certains de ses traits de caractère uniques.

Patricia est née à Winnipeg, au Manitoba. Elle a ensuite vécu à Ottawa. Deuxième de trois enfants, elle a deux frères. Ses parents l’ont toujours encouragée dans ce qu’elle faisait. Elle a appris le piano, ce qui la passionnait, et elle a même donné des leçons. Elle aurait peut-être même pu en faire sa profession. Elle aimait patiner en hiver et elle semble encore le faire lorsqu’elle marche rapidement en talons hauts. Elle a déjà fait partie d’un groupe, dans lequel elle jouait du tambour métallique. Pat, c’est peut-être quelque chose que vous pourriez faire pendant votre retraite.

Patricia a fréquenté plusieurs universités, où elle a étudié l’histoire de l’art et de la musique, et où sa passion pour les arts s’est développée. Elle a publié une dizaine d’ouvrages, dont son plus récent, Western Voices in Canadian Art.

Son mari, John Bovey, et elle se sont établis à Victoria, en Colombie-Britannique, où ils ont élevé leurs deux filles. John Bovey est malheureusement décédé en 2005. Elle s’est plus tard remariée avec l’honorable John Harvard, avec qui elle a vécu de très belles années jusqu’à son décès, en 2016. Pat m’a déjà dit qu’elle se comptait très chanceuse d’avoir eu deux John extraordinaires dans sa vie.

Ses filles et leur famille, dont les quatre petits-enfants de Patricia, vivent maintenant à Londres, en Angleterre. Elle adore passer du temps avec eux. Nous avons d’ailleurs le plaisir, aujourd’hui, d’accueillir les membres de sa famille à la tribune.

Pat a eu de nombreuses occupations importantes au cours de sa vie. Elle a notamment été conservatrice, directrice du Musée des beaux-arts de Winnipeg, professeure auxiliaire en histoire de l’art, auteure et sénatrice. Elle est une amie et une collègue pour beaucoup d’entre nous, mais je tiens à dire comment une employée de son équipe, Christine Sentongo-Andersen, l’a décrite ։

Elle est une bouffée d’air frais : elle est extrêmement positive et elle cherche toujours à trouver une solution au lieu de se plaindre de la situation. C’est comme si j’avais écrit la liste des caractéristiques du parfait sénateur, que le papier s’était envolé dans la cheminée et qu’elle avait atterri avec son parapluie. Telle une Mary Poppins, elle m’a aidé à réaliser mes objectifs.

Après avoir entendu cette description, chers collègues, une image n’a plus quitté mon esprit : Pat, avec un parapluie, qui chante Supercalifragilisticexpidélilicieux, semant la joie et les rires.

Beaucoup d’entre nous savent qu’elle est une personne travaillante et dévouée qui est passionnée par les arts et la culture. Elle pense que les arts, langue universelle, sont bel et bien un levier de changement social et culturel. Les arts racontent des histoires du passé, du présent et de l’avenir en images, en mots, en mouvement et en musique. Honorons l’héritage de Pat en faisant la promotion de sa vision et de ses rêves.

Vous nous manquerez, Pat, et nous vous remercions de votre incroyable contribution. Cela dit, je sais que ce n’est pas la fin de votre histoire. Un autre chapitre est sur le point de s’écrire. Merci.

L’honorable F. Gigi Osler [ + ]

Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour souligner les services rendus par ma collègue du Manitoba, l’honorable Pat Bovey. La sénatrice Bovey a été l’une des premières personnes à me tendre la main et à me souhaiter la bienvenue au Sénat lorsque ma nomination a été annoncée l’année dernière.

Cependant, chers collègues, si vous la connaissez en tant que sénatrice, auteure ou historienne de l’art, je dois vous informer que certains aspects de sa vie ont été omis dans sa biographie officielle, et je me vois dans l’obligation de les partager avec vous aujourd’hui.

Saviez-vous par exemple qu’elle est commissaire aux mariages? En septembre 2020, c’est l’honorable Pat Bovey qui a célébré le mariage de ma tante Sally Osler et de son mari, Donald Benham. C’est également à ce moment-là que la sénatrice Bovey a révélé que, sans un coup du sort, elle aurait pu devenir une danseuse émérite. Dans le discours qu’elle a prononcé lors du mariage, la sénatrice Bovey nous a raconté que ses parents étaient de bons amis des parents de ma tante. Leurs mères les avaient inscrites à un cours de danse de salon avec une professeure que nous appellerons Mme Wendt. Voici ce que la sénatrice a dit à l’assemblée :

La session d’automne s’était bien passée. Nous nous étions amusées, en quelque sorte. Je me souviens d’avoir mangé énormément de beignets. Ce fut un tel succès que les parents décidèrent en janvier qu’il y aurait une autre session de cours de danse de salon. Deux semaines après le début de la deuxième session de cours, Mme Wendt ne s’est pas présentée. Elle était partie avec tout l’argent que nos parents avaient payé pour la session.

La carrière de danseuse de la sénatrice Bovey s’est donc envolée avec Mme Wendt, et nous ne pouvons que nous demander ce qui aurait pu se passer.

Elle ne s’est pas laissée décourager et est devenue la directrice de l’Art Gallery of Greater Victoria et ensuite la directrice du Musée des beaux-arts de Winnipeg.

Elle a siégé à plus d’une dizaine de conseils d’administration, y compris ceux du Musée des beaux-arts du Canada et du Conseil des arts du Canada.

Elle a présidé le conseil des gouverneurs de l’Université du Manitoba.

Depuis sa nomination au Sénat, en novembre 2016, elle a présenté deux projets de loi et amorcé un dialogue sur la valeur de l’art canadien pour la société et la culture.

Elle a présidé le Groupe de travail consultatif sur les œuvres d’art et le patrimoine du Sénat et a supervisé l’installation de la première exposition d’œuvres d’art du Sénat en l’honneur des artistes noirs.

Malgré son emploi du temps chargé, elle a écrit et publié deux livres sur les artistes canadiens, tout en rendant visite à ses enfants et petits-enfants bien-aimés.

La sénatrice Bovey quitte peut-être le Sénat aujourd’hui pour prendre sa retraite, mais je sais qu’elle continuera d’être une force puissante.

Au nom de la population du Manitoba, je remercie la sénatrice Bovey de son travail et de son dévouement.

Meegwetch.

L’honorable Wanda Thomas Bernard [ + ]

Honorables sénateurs, il est difficile de prendre la parole, surtout après les discours des deux derniers intervenants. Je sais que la fin approche. C’est le cœur lourd que je me lève aujourd’hui afin de rendre hommage à l’honorable sénatrice Bovey.

La sénatrice Bovey et moi-même avons été nommées au Sénat en même temps. Depuis le début, j’apprécie son soutien indéfectible, son dévouement aux questions d’équité et d’inclusion, son esprit d’équipe et, surtout, son amitié.

En tant que grands-mères et voisines de banquettes, nous avons tissé des liens forts. Nous nous sommes raconté des histoires et avons beaucoup ri. Son sens de l’humour est contagieux. Grâce à son dévouement envers les arts et son leadership, le Sénat sait mieux apprécier la diversité dans les arts. Elle m’a aussi renseignée au sujet de la politique dans le milieu des arts — la voilà qui s’esclaffe.

En honneur de son départ à la retraite, je vais réciter un poème d’un ami commun, l’ancien poète officiel du Parlement George Elliott Clarke, un artiste extraordinaire de l’Africadia. J’espère de tout cœur lui rendre justice :

Portrait de l’honorable Patricia Bovey, sénatrice

La sénatrice Bovey s’apprête à quitter

La Chambre rouge, ce haut lieu de rhétorique.

Traçons donc un portrait par Yousuf Karsh inspiré :

En clair-obscur, les contrastes d’une femme fantastique!

Comme Claire Weissman Wilks, elle a l’œil aiguisé :

Les multiples perspectives s’imbriquent,

Les perceptions elle sait discerner,

Elle voit juste, grâce à une analyse méthodique.

Tout comme Emily Carr, elle est légendaire.

Tranchante comme le noir, aussi claire que le blanc,

Sans grise polémique venant brouiller la matière.

Meilleure participante, toujours au premier rang;

Chaque « chef-d’œuvre » de projet de loi elle s’affaire

À passer au peigne fin, voit l’ensemble du tableau

Pour que questions de fond et de forme s’éclairent,

Pour qu’il y ait distinction entre fendillements et accrocs.

Lorsque l’honorable sénatrice quittera

Son second chez-soi, cette Chambre cardinale,

Je serai parmi ses pairs, le cœur en éclats

Ou rendu fou, atteint du syndrome de Stendhal,

Ébaubi par un art qui émerveille,

Subjugué par une artiste sans pareille.

Sénatrice Bovey, nous vous adressons nos meilleurs vœux à l’occasion de cette nouvelle étape de votre vie.

L’honorable Mary Coyle [ + ]

Honorables sénateurs, je me lève aujourd’hui pour unir ma voix à celle des personnes qui chantent les louanges de ma bonne amie, qui sont reconnaissantes d’avoir servi aux côtés de notre chère collègue, l’honorable et infatigable sénatrice Patricia Bovey, et qui déplorent égoïstement son départ à la retraite.

La sénatrice Bovey a été la première historienne de l’art et muséologue à être nommée au Sénat du Canada, et il n’est pas étonnant qu’elle ait présenté l’objectif suivant lorsqu’elle s’est jointe à cette auguste assemblée en 2016 :

[…] faire entendre la voix des arts et de la culture non seulement au Sénat, mais dans toutes les sphères de la société.

Sénatrice Bovey, votre mission est accomplie en français et en anglais!

Les voix des arts et de la culture, ainsi que la reconnaissance de leur importance, de leur incidence et de leur potentiel ont imprégné tout ce que vous avez entrepris et accompli ici dans votre chef-d’œuvre sénatorial empreint de sens, de variété et de beauté.

Grâce à votre sens de l’initiative dans des dossiers comme l’Arctique, la diplomatie culturelle, les véhicules autonomes, l’art autochtone, le poste d’artiste visuel officiel du Parlement, le climat ainsi que la collection et les expositions du Sénat, vous nous avez ouvert l’esprit aux thèmes que vous avez abordés dans votre premier discours dans cette enceinte, le 6 décembre 2016. Je vous cite :

La danse, la musique et les arts visuels sont trois langues internationales qui, par l’intermédiaire d’artistes issus de toutes les cultures et de tous les coins du monde, lèvent le voile sur notre passé et notre présent. Les arts visuels sont source de transformation et nous aident à mieux comprendre nos communautés locales, régionales et nationales [...] et agissent ainsi comme de véritables ponts au sein de notre société.

Vous avez ensuite ajouté :

Les arts font savoir au monde qui sont les Canadiens, où ils en sont et quelles sont leurs valeurs [...]

Vous aviez conclu votre discours comme suit :

Loin d’être un luxe, les arts constituent l’essence même de ce que nous sommes. Si nous ignorons l’expression artistique, nous le faisons à nos risques et périls.

Eh bien, sénatrice Bovey, peu importe vos responsabilités — que ce soit au sein du Groupe des sénateurs indépendants ou du Groupe progressiste du Sénat, dans le fauteuil de la présidence, aux réunions de comité, dans vos déplacements avec le Comité spécial sur l’Arctique, ou encore vos engagements pour représenter le Canada à l’étranger, votre participation à la COP 27, en Égypte, avec la sénatrice Galvez et moi-même, ou dans votre province, le Manitoba — vous nous avez toujours aidés à reconnaître l’importance multidimensionnelle des arts.

Sénatrice Bovey — je dirais même Patricia ou Pat —, au moment où vous nous quittez pour entamer un nouveau chapitre passionnant de votre vie et pour passer du temps avec vos adorables filles, vos chers petits-enfants, vos frères et vos amis, j’espère que vous savez à quel point vous êtes admirée pour votre travail acharné et à quel point vous êtes chérie en tant qu’amie et collègue.

Pat, tout comme l’art, vous avez touché nos cœurs, nos esprits et nos pensées. Bonne route, mon amie. Vous nous manquerez énormément.

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