PÉRIODE DES QUESTIONS — Le ministère des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord
La représentation des Autochtones
22 septembre 2022
Monsieur Miller, je vous souhaite la bienvenue. Dans votre lettre de mandat, le premier ministre vous a chargé de respecter « les principes de l’équité, de la diversité et de l’inclusion » lorsque vous « [...] mettrez en œuvre des stratégies d’information et de recrutement pour les postes de direction et de membres de conseils dont les titulaires sont nommés par le gouvernement fédéral ».
Nous savons tous que les Autochtones doivent être mieux représentés dans les hautes sphères de notre société. Les arguments économiques en faveur de la diversité sont indiscutables. Les conseils d’administration diversifiés, aux perspectives variées, connaissent un plus grand succès.
Quelles stratégies adoptez-vous pour que les Autochtones soient équitablement représentés à ces postes tant convoités? Pouvez-vous nous faire part des premiers résultats de votre travail sur ce dossier?
Je ne m’attribuerai certainement pas le mérite de la dernière nomination à la Cour suprême, je ne suis pas hypocrite au point de revendiquer une telle victoire. Cela dit, je pense que cette nomination illustre parfaitement la carrière exceptionnelle d’une personne dans la quarantaine qui est maintenant en mesure de façonner l’avenir de ce pays.
Il s’agit d’un secteur à grande visibilité. Je pense que si vous prenez la fonction publique, vous constaterez que les Autochtones y sont bien représentés, que ce soit à Services aux Autochtones Canada ou à Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada. C’est tout à leur honneur, car ces personnes se rendent au travail tous les jours pour essayer d’améliorer le sort de leur peuple. Ils sont probablement souvent critiqués lors de la fête de Noël. Il est difficile de se rendre au travail avec ce poids sur les épaules, alors que quelqu’un comme moi ne rencontre pas les mêmes difficultés au travail.
Cependant, il est évident que vous avez affaire à un groupe de personnes hautement qualifiées qui doit rayonner dans l’ensemble de la fonction publique. Par exemple, certaines personnes ne voudront peut-être pas travailler à Relations Couronne-Autochtones ou à Services aux Autochtones Canada; elles voudront peut-être travailler à la Défense nationale. Je pense que c’est là que l’on constate une certaine sous-représentation, que ce soit aux échelons les plus bas ou aux postes de gestion et de direction, où l’on constate des besoins flagrants.
C’est une question à laquelle nous devons faire attention dans le contexte d’une fonction publique indépendante et ce n’est pas quelque chose que nous pouvons laisser n’importe qui tenter de régler n’importe comment. La greffière du Conseil privé est parfaitement consciente des difficultés à surmonter pour assurer une représentation adéquate des Autochtones et des personnes racialisées à tous les échelons.
Vous parlez de talent sous-estimé. Du point de vue strictement de l’optimisation du potentiel, les personnes victimes de discrimination sont la plupart du temps surqualifiées pour le poste qu’elles occupent. Il y a donc là un argument opérationnel, mais malheureusement, il y a de la discrimination.