PÉRIODE DES QUESTIONS — Le ministère de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté
Les niveaux d’immigration
8 octobre 2024
Monsieur le ministre, merci de vous être joint à nous aujourd’hui.
Il y a eu beaucoup de discussions dans tout le pays au sujet des objectifs du Canada en matière d’immigration, et je sais que vous travaillez actuellement sur le prochain Plan des niveaux d’immigration du Canada, que vous déposerez au Parlement. Vous auriez déclaré récemment qu’une réduction du nombre de résidents permanents était une possibilité pour essayer de stabiliser le système d’immigration.
Pouvez-vous nous parler des consultations que vous avez menées avec le monde des affaires? Que vous disent ses représentants? Le besoin de nouveaux arrivants pour pourvoir des postes dans de nombreux secteurs, comme l’hôtellerie et la restauration, n’a pas disparu et, pour certains entrepreneurs qui ont du mal à trouver des travailleurs, la possibilité d’une réduction du nombre de nouveaux travailleurs est inquiétante.
Sénateur Loffreda, je vous remercie de cette importante question. Je pense qu’il y a une responsabilité à l’égard du milieu des affaires. Dans une réponse à un de vos collègues, j’ai mentionné que nous avions empêché au moins deux récessions grâce à nos solides politiques en matière d’immigration, dont nous pouvons être très fiers. J’ai aussi reconnu que le système surchauffe. Dans une certaine mesure, le pays est devenu dépendant des travailleurs étrangers temporaires et les entreprises en ont tiré parti. Elles ont saisi l’occasion, et nous avons une certaine responsabilité à ce chapitre.
Nous ne devons toutefois pas corriger le tir de manière excessive et plonger le pays dans une récession. Il faut veiller à ne pas nuire à nos industries essentielles. De toute évidence, en ces temps d’insécurité alimentaire, il ne faut pas nuire aux entreprises qui dépendent des travailleurs étrangers temporaires, en particulier celles qui sont essentielles à la survie des collectivités rurales.
Nous devons bien faire les choses, mais je ne peux pas le faire en vase clos. J’ai discuté avec de nombreuses associations de gens d’affaires et chambres de commerce. Toutes, sans exception, m’ont demandé davantage de travailleurs étrangers temporaires, mais je pense que notre pays ne doit pas faire preuve de complaisance à ce chapitre, ce que nous avons fait dans une certaine mesure. Nous avons bradé les valeurs du consensus que nous avons bâti avec soin, et ce sont les entreprises, ainsi que les gouvernements fédéral et provinciaux qui en sont responsables.
Je vous remercie de votre réponse.
Certaines provinces demandent davantage de travailleurs temporaires pour doter des postes, par exemple, dans le secteur de l’hôtellerie. Vous dévoilerez sous peu votre nouveau plan, mais, entretemps, comment se déroulent les discussions avec vos homologues provinciaux à ce sujet? Je m’intéresse tout particulièrement à vos discussions avec le tout nouveau ministre de l’Immigration Jean-François Roberge. Je comprends qu’il est difficile de trouver un juste équilibre entre la satisfaction des besoins en main-d’œuvre et la capacité de notre pays à accueillir et à intégrer correctement les nouveaux arrivants, et je sais que cela pose des défis dans le domaine du logement, entre autres.
Ce n’est pas une tâche facile, mais j’aimerais savoir comment vos discussions à ce sujet se déroulent.
Je n’ai pas nécessairement la même vision du Québec que Jean-François Roberge. Il y a certaines politiques de son gouvernement que je n’aime pas; le projet de loi no 21 et le projet de loi no 96 sont en tête de lice. Personnellement, je m’entends très bien avec lui et je pense que les Québécois et les Canadiens s’attendent à ce que nous nous entendions et à ce que nous travaillions de façon positive et proactive afin de faire ce qu’il faut pour nous doter d’un système d’immigration dont nous pouvons être fiers.
Vous y avez fait allusion, les responsabilités en matière d’immigration sont de compétence partagée et il faut faire les choses correctement. Il n’est pas question de compromettre nos principes, mais jusqu’à maintenant, ma relation de travail avec M. Roberge est très productive.
Il faut se rappeler que le Québec a changé sa position récemment et que, jusqu’à il y a un an, la province nous demandait d’accueillir plus de travailleurs étrangers temporaires. La situation a changé et la province est en partie responsable de s’assurer de trouver la bonne solution. Je n’ai toujours pas vu le plan de M. Legault pour la réduction du nombre de travailleurs étrangers temporaires.