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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Présentation d'excuses

21 février 2022


L’honorable Michael L. MacDonald

Honorables sénateurs, j’aimerais profiter de la première occasion qui s’offre à moi pour parler dans cette enceinte des remarques que j’ai faites la semaine dernière.

Mercredi soir dernier, alors que je rentrais à pied à mon hôtel après un souper tardif avec mes collègues, j’ai été abordé par un homme qui voulait me parler des manifestations à Ottawa. J’ai accepté, à condition que mes commentaires demeurent confidentiels et qu’ils ne soient pas enregistrés. Il m’a assuré que ce serait le cas, mais j’ai ensuite appris que ce n’était pas vrai.

J’ai donné l’impression que j’étais en faveur du stationnement illégal des camions au centre-ville, et j’ai tenu quelques propos boiteux sur les sentiments des Ottaviens à l’égard de la manifestation.

Tout d’abord, je veux m’excuser à ces derniers pour mes remarques maladroites. Je n’avais pas l’intention de dénigrer qui que ce soit. Comme beaucoup de Canadiens, je suis épuisé mentalement après l’imposition pendant deux ans de mesures de confinement qui, semble-t-il, se poursuivront pour une troisième année. Je suis en faveur de la réouverture du pays, sentiment qui avait initialement motivé le convoi de camionneurs et plus tard inspiré de nombreux Canadiens à se présenter sur la Colline du Parlement.

Je comprends à quel point les résidants d’Ottawa sont exaspérés. Dans les 12 dernières années, j’ai été témoin de nombreuses manifestations bruyantes qui se sont déroulées devant le Parlement, juste en dessous de mon bureau. Ce ne sont pas toujours des causes que j’appuie, mais je crois fermement au droit de manifester pacifiquement. En rentrant au travail, il y a plus de trois semaines, lorsque j’ai vu des camions partout sur la rue Wellington, j’avais du mal à croire qu’on permettait cela. Ottawa peut compter sur un service de police moderne, professionnel et bien entraîné qui, si on lui donne des directives claires, est parfaitement capable de prévenir de telles situations. La Ville d’Ottawa est responsable de cet échec.

Je fais partie des nombreuses personnes au pays qui ont eu la chance de ne pas avoir à craindre que la pandémie les empêche de toucher leur salaire régulièrement parce que je suis payé par les contribuables. À l’échelle du pays, les politiciens et les fonctionnaires des trois ordres de gouvernement, les universitaires, les enseignants, les employés des forces armées, tous ceux qui touchent une bonne pension et tous ceux qui sont payés directement ou indirectement par les contribuables peuvent endurer les restrictions imposées à la population sans grande inquiétude. Cependant, plus de la moitié des Canadiens n’ont pas ce genre de sécurité. C’est ce que j’ai essayé d’exprimer. J’ai tenté d’expliquer que ceux d’entre nous qui jouissent d’une sécurité d’emploi devraient se mettre à la place des Canadiens qui n’ont aucune garantie et aucune sécurité de revenu.

Il est temps de défendre les intérêts des travailleurs et travailleuses qui créent leur propre revenu. Aujourd’hui, au Canada, des familles s’effondrent, des entreprises ferment leurs portes, le taux de dépression s’accroît et des enfants accusent du retard dans leur instruction. Je n’ai jamais vu autant de mécontentement et de division au pays. Les gens n’ont jamais été aussi stressés. Bon nombre d’entre eux tombent entre les mailles du système. Si ce malheureux épisode braque les projecteurs sur une vérité difficile à regarder, le malaise que je ressens aura donné quelque chose de positif.

Sachez, chers collègues, que je suis contrit. J’ai toujours essayé de me comporter comme un sénateur responsable et engagé. J’aime cette ville et je travaille à l’amélioration du pays. Je présente mes excuses aux personnes que j’ai déçues. Je veux m’excuser particulièrement à mon épouse, qui est le sel de la terre et le roc de notre famille. J’ai failli à mes propres attentes envers moi-même, et je ferai mieux à l’avenir.

Merci.

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