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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — L'honorable George J. Furey, c.r.

19 avril 2023


Honorables sénateurs, c’est avec plaisir que je vous présente aujourd’hui le chapitre 75 de « Notre histoire ».

Comme vous le savez, le nombre 75 est important en ce lieu, et ce n’est pas une coïncidence que ce soit le numéro de ce chapitre-ci.

J’ai déjà parlé dans cette enceinte de nombre de mes concitoyens de Terre-Neuve-et-Labrador qui ont eu des vies productives et réussies, que ce soit ceux qui ont choisi de vivre et de travailler dans la province ou ceux qui sont allés ailleurs, pour faire leur marque dans le monde. Aujourd’hui, j’ajoute le nom d’une autre personne à la liste.

George J. Furey est né le 12 mai 1948.

J’espère que vous ne réduirez pas mon temps de parole. Je recommence.

George J. Furey est né le 12 mai 1948, dans la charmante localité d’Avondale, à Terre-Neuve-et-Labrador, soit moins d’un an avant que Terre-Neuve n’entre dans la Confédération canadienne.

George est issu d’une famille de huit enfants; il avait quatre frères et trois sœurs. Son fils Andrew, dans l’ouvrage intitulé Hope in the Balance, affirme que Mary, la mère de George, avait une volonté plus forte que le jugement des gens qui l’entouraient. Sa famille était sa plus grande passion.

Quand George avait à peine six ans, ses trois sœurs ont été placées à l’orphelinat Belvedere à St. John’s, qui était dirigé à l’époque par les Sœurs de la Miséricorde. George et ses frères ont pour leur part été envoyés à l’orphelinat Mount Cashel où leur mère avait obtenu du travail comme cuisinière à la résidence privée des Frères des Écoles chrétiennes, située à côté de l’orphelinat. La famille de Mary Furey a survécu et a prospéré.

Une fois adulte, George a fréquenté l’Université Memorial de Terre-Neuve-et-Labrador où il a obtenu un baccalauréat ès arts ainsi qu’un baccalauréat en éducation en 1970. En 1976, il a obtenu une maîtrise en éducation. Au cours de sa carrière d’éducateur, il a enseigné au conseil scolaire catholique romain à St. John’s, a été vice-directeur surveillant du conseil scolaire catholique romain de Port-au-Port et directeur surveillant à Dunville pour le conseil scolaire catholique romain de Placentia-St. Mary’s.

Après une carrière fructueuse en éducation, George a fréquenté la Faculté de droit de l’Université Dalhousie, où il a obtenu un baccalauréat en droit en 1983. Il a été admis au Barreau de Terre‑Neuve-et-Labrador en 1984, et est par la suite devenu partenaire au sein du cabinet d’avocats O’Brien, Furey et Hurley, à St. John’s. Pendant sa deuxième année en tant qu’avocat, il a contesté avec succès le libellé du Code criminel en matière d’agression sexuelle et a démontré qu’avec l’arrivée de la Charte canadienne des droits et libertés, certaines dispositions du Code criminel étaient inconstitutionnelles. En 1989, il est devenu partenaire principal du cabinet O’Brien, Furey et Smith puis, en 1993, il a été nommé à la commission des plaintes de la police provinciale. Il a par la suite été nommé conseiller de la reine en 1996.

Sur l’avis du premier ministre de l’époque, Jean Chrétien, George a été nommé au Sénat du Canada le 11 août 1999. Il a fait partie de nombreux comités permanents, dont le Comité des affaires juridiques et constitutionnelles, et a présidé le Comité permanent de la régie interne, des budgets et de l’administration.

Le 3 décembre 2015, le premier ministre Justin Trudeau a nommé le sénateur Furey au poste de 45e Président du Sénat du Canada. Il est la première personne de Terre-Neuve-et-Labrador à occuper ce poste et, pendant encore 24 jours, il détiendra aussi le titre de sénateur ayant siégé le plus longtemps au Sénat.

Comme bon nombre d’entre vous, j’ai vu notre Président remplir ses responsabilités ici, à Ottawa, dans cette enceinte, dans l’ensemble de notre grand pays et partout dans le monde. Il l’a fait avec beaucoup d’humilité, de dignité et de professionnalisme, ainsi qu’avec un grand sens de l’humour. Il y a quelques semaines, durant la visite du président américain Biden ici, à Ottawa, notre Président a fait preuve d’une grande classe. Je peux dire avec assurance que je crois que son discours à la Chambre des communes et l’éloquence avec laquelle il l’a prononcé nous ont tous rendus fiers d’être représentés par lui lors de cet événement spécial.

La semaine dernière, lors d’une visite d’État au Royaume du Maroc, à laquelle j’ai eu le plaisir de participer avec le sénateur Ravalia, la sénatrice Coyle, l’huissier du bâton noir et d’autres personnes, notre Président a une fois de plus représenté notre grand pays avec le plus haut degré de compétence et de classe. Toutes les personnes que nous avons rencontrées au cours de notre visite ont facilement reconnu son éthique de travail, ses compétences en matière de communication et sa forte adhésion aux principes moraux et éthiques.

Je voudrais prendre un moment pour ajouter quelques commentaires personnels. Je connaissais le sénateur Furey bien avant mon arrivée au Sénat. Le cabinet d’avocats de St. John’s dont il faisait partie a également été le cabinet de mon père pendant de nombreuses années. J’avais rencontré le Président à l’occasion au cours de cette période, mais ce n’est qu’à mon arrivée à Ottawa en 2006 en tant que député à la Chambre des communes que j’ai eu l’occasion de passer du temps en sa compagnie et d’apprendre des leçons très précieuses.

Certains d’entre vous se demandent peut-être comment un libéral pur et dur et un conservateur pur et dur peuvent si bien s’entendre. Eh bien, croyez-le ou non, nous n’avons jamais laissé nos couleurs politiques ou nos divergences d’opinions sur certaines politiques gouvernementales s’immiscer dans notre amitié : 99 % de nos conversations portent sur nos familles, l’histoire de notre province ainsi que les espoirs et les rêves que nous partageons tous deux pour l’endroit que nous sommes fiers d’habiter.

Il y a bien eu un matin où j’ai cru que George allait se joindre à l’équipe des bleus, mais soudain, je me suis réveillé et j’ai réalisé que ce n’était qu’un rêve.

Monsieur le Président, je suis conscient que vos jours parmi nous sont maintenant comptés. Si seulement je pouvais proposer cet après-midi une modification en vue de repousser l’âge de la retraite obligatoire en raison de laquelle vous nous quitterez dans quelques semaines, c’est-à-dire lorsque vous célébrerez votre 75e anniversaire de naissance. Mais hélas, je ne le peux pas.

Par contre, ce que je peux faire, c’est vous remercier sincèrement d’avoir indéfectiblement représenté et loyalement servi les habitants de notre province, Terre-Neuve-et-Labrador, ainsi que la population canadienne, y compris nous tous qui avons eu le privilège et l’honneur de siéger à vos côtés au Sénat du Canada. Votre absence changera immanquablement le visage du Sénat, et je crois parler au nom de tous mes collègues sénateurs en disant que vous nous manquerez assurément.

Au nom de tous mes collègues, je vous souhaite à vous et à votre charmante épouse, Karen, santé et bonheur pour les années à venir, que vous passerez entourés de votre famille aimante.

Au nom de mon épouse, Sandra, et de notre famille, merci du fond du cœur pour cette amitié que nous chérirons aussi longtemps que nous vivrons. Quelqu’un a dit un jour qu’un bon ami connaît toutes vos histoires, mais que votre meilleur ami vous aide à les créer. Merci, monsieur le Président, de m’avoir aidé à en créer d’excellentes au fil des ans.

Je n’ai pas terminé.

Je n’ai pas terminé. Il me reste une dernière phrase.

J’aimerais conclure avec une vieille bénédiction irlandaise très connue au sein de la population de Terre-Neuve-et-Labrador. Votre Honneur, que votre âme arrive au paradis une bonne demi-heure avant que le diable n’apprenne votre décès.

Son Honneur le Président [ + ]

Eh bien, c’est très extraordinaire pour moi de prendre la parole après ceci, mais je tiens à vous remercier du plus profond de mon cœur. J’ai l’impression que je devrais quitter maintenant.

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