DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le décès de George Chow
10 décembre 2020
Honorables sénateurs, c’est un véritable honneur de rendre hommage au regretté George Chow, un Canadien remarquable et un héros de guerre décoré, qui s’est éteint le 6 novembre 2020, le lendemain de son 99e anniversaire.
George se joint aux Forces armées canadiennes le 27 août 1940. À un peu moins de 19 ans, il s’enrôle à l’insu de ses parents pour servir dans la Deuxième Guerre mondiale. Même à un jeune âge, il entend l’appel du devoir et, sans hésiter, est prêt à servir son pays. Il a admis plus tard qu’il voulait surtout échapper à la dure existence que menait son père, un éleveur de porcs sur l’île de Vancouver. Durant son entraînement de base au manège militaire Seaforth, à Vancouver, il échange sa fourche pour un balai. Après son entraînement, il monte à bord d’un navire à Halifax, à destination de l’Angleterre.
Une fois arrivé en Angleterre, il est affecté à une base de Colchester, où il devient membre de l’équipe de pièce entièrement canadienne qui abat le premier avion allemand en territoire anglais. Pendant la Seconde Guerre mondiale, M. Chow atterrit sur la plage Juno à la suite du jour J et participe aux combats qui se déroulent en France, en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas. En fait, il participe à la libération des Pays-Bas le 5 mai 1944. Comme si la victoire en Europe n’était pas suffisante, il se porte volontaire pour combattre dans l’un des théâtres d’opérations les plus dangereux de la guerre, le Pacifique. Le 12 octobre 1945, après le bombardement d’Hiroshima et de Nagasaki à la fin de la Seconde Guerre mondiale, M. Chow obtient une libération honorable et rentre à Vancouver.
Comme c’est le cas pour d’autres Asiatiques vivant au Canada, dont Frank Wong, le service à la Seconde Guerre mondiale permet à M. Chow de goûter pour la première fois à l’égalité. M. Wong a raconté que, dans son enfance, on le traitait comme un citoyen de deuxième classe, alors que, dans l’armée, ses camarades le traitaient comme leur égal : « Nous portions tous l’uniforme. Nous étions tous dans le même bateau. Nous mangions ensemble et dormions ensemble. »
En 1950, il se joint au 43e Régiment d’artillerie antiaérienne lourde de l’Artillerie royale canadienne à titre d’instructeur, où il atteint le grade d’adjudant de 2e classe avant d’être nommé, en 1959, sergent-major de batterie. À la fin de sa carrière militaire en 1963, il occupe le poste d’adjudant-maître.
Après sa retraite, George est devenu membre du musée militaire sino-canadien ainsi que de la Légion royale canadienne. Il était actif dans les deux organismes et il aimait participer à diverses cérémonies et activités pour rendre hommage à ses camarades tombés au combat. De plus, il a visité de nombreuses écoles pour parler directement aux élèves.
George a consacré sa vie à servir le Canada et à se battre pour la liberté et la démocratie. Son courage et son héroïsme lui ont valu le respect de ses camarades et de la collectivité. En 2012, il a reçu la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II et, en 2014, il a été fait chevalier de l’Ordre national de la Légion d’honneur. Plus tard, le gouvernement français lui a décerné sa plus haute distinction en lui remettant la Médaille de la Légion d’honneur, en avril 2015.
George est un véritable héros canadien, mais, surtout, c’était un mari, un père, un grand-père, un arrière-grand-père, un arrière-arrière-grand-père, un ami et un leader respecté. C’était un homme attentionné et courageux qui nous manquera beaucoup, mais que nous n’oublierons jamais. Son héritage se perpétue, et ceux qu’il a touchés au cours de sa vie le préserveront. Comme Philippe Sutter, consul général de France à Vancouver, l’a parfaitement exprimé :
Merci pour tout ce qu’il a fait pour nous. Avec tout ce que nous lui devons, nous n’oublierons jamais George Chow [...] Forts de son héritage, nous continuerons de bâtir un monde meilleur fondé sur nos valeurs communes, le respect et le multilatéralisme.