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PÉRIODE DES QUESTIONS — La santé

Le financement des soins de santé primaires

1 juin 2022


L’honorable Yonah Martin (leader adjointe de l’opposition)

Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. Je vais revenir sur la question que je n’ai pas eu l’occasion de poser clairement hier, concernant la promesse brisée du gouvernement de fournir 3,2 milliards de dollars aux provinces et aux territoires pour embaucher 7 500 nouveaux médecins de famille, infirmiers et infirmiers praticiens.

Selon le Collège des médecins de famille de la Colombie-Britannique, près de 1 million de personnes dans ma province seulement n’ont pas de médecin de famille et ne peuvent pas en trouver un — je dis bien 1 million de personnes. Au début du mois, l’Association médicale canadienne a déclaré que le manque d’accès à des médecins de famille est une crise qui prend de l’ampleur. L’Association a exhorté tous les ordres de gouvernement à régler les problèmes qui « déciment les soins primaires, partout au pays ».

Monsieur le leader, je vais essayer de poser la question de nouveau : pourquoi le budget néo-démocrate—libéral n’a‑t‑il pas tenu compte de cette promesse de financer l’embauche de 7 500 nouveaux médecins et infirmiers à partir du présent exercice?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ - ]

Je n’ai pas de réponse plus précise à vous offrir et je ne répéterai pas la réponse générale que j’ai déjà donnée. Il faut garder à l’esprit non seulement que la santé est de compétence provinciale, mais aussi que le gouvernement fédéral joue un rôle clé, puisqu’il aide les provinces à élaborer et à financer leur propre système de soins de santé.

Il incombe à chaque province de décider comment elle souhaite utiliser les ressources qui lui sont fournies par ses contribuables et par le Canada et d’établir des priorités en conséquence au sein des facultés de médecine et des organismes d’octroi des permis. Les forces du marché jouent aussi un rôle dans la pénurie de médecins de famille. Ce problème touche non seulement votre province, mais aussi la mienne. Il est généralisé. Les mesures prises par les gouvernements provinciaux pour rationaliser leurs ressources ont été parfois efficaces, parfois moins efficaces, et certaines ont eu des conséquences imprévues.

Je me renseignerai à propos de votre question, mais, quoi qu’il en soit, le gouvernement du Canada demeure pour les provinces un solide partenaire financier qui les aide à composer avec les coûts croissants et les défis liés aux soins de santé.

Comme vous le savez certainement, certains Canadiens qui n’ont pas de médecin de famille finissent par se rendre aux urgences pour se faire soigner. Le week-end dernier, trois hôpitaux situés dans de petites collectivités de la Colombie-Britannique ont fermé leurs urgences à cause du manque de personnel. Ces fermetures deviennent de plus en plus fréquentes.

Lundi, le maire de Clearwater a dit à l’antenne de CTV que les urgences de l’hôpital local avaient fermé tellement de fois ces derniers mois qu’il en avait perdu le compte.

Monsieur le leader, le gouvernement néo-démocrate—libéral a‑t‑il une idée de la date à laquelle il va pouvoir remplir sa promesse de fournir 7 500 nouveaux médecins, infirmiers et infirmiers praticiens au Canada? Aussi, comment avez-vous déterminé qu’il en fallait 7 500?

Le sénateur Gold [ - ]

Une fois de plus, je n’ai pas de réponse précise à cette question, mais je me renseignerai. La plupart des provinces, lorsqu’elles demandent plus de soutien financier, insistent pour que cela soit fait sans condition. Si l’on observe les pourparlers entre les provinces et le gouvernement fédéral — que cela concerne le financement de la santé physique ou mentale —, on constate une certaine dichotomie entre la volonté du gouvernement du Canada de cibler les besoins pour parer au plus pressant — que cela soit dans les établissements de soins de longue durée ou dans les services de soutien à la santé mentale — et le désir des provinces d’affirmer que cela relève de leur compétence et qu’elles veulent pouvoir dépenser cet argent comme bon leur semble.

Je ne voudrais pas faire de spéculation sur les raisons pour lesquelles certaines ententes n’ont pas pu se conclure — dans ce cas particulier, entre votre province le gouvernement fédéral —, mais je promets au Sénat de me renseigner. Je pense toutefois qu’il faut rester raisonnable et conscient des enjeux réels qui existent dans le cadre des négociations financières entre le fédéral et les provinces en ce qui concerne la santé.

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