Aller au contenu

PÉRIODE DES QUESTIONS — Le ministère du Travail

La taxe sur le carbone

9 février 2023


L’honorable Donald Neil Plett (leader de l’opposition) [ + ]

Bienvenue, monsieur le ministre.

L’automne dernier, le jour où le gouvernement Trudeau a annoncé qu’il imposerait la taxe sur le carbone à trois provinces de l’Atlantique, monsieur le ministre, vous avez déclaré : « J’en ai assez que les gens parlent des rigueurs de l’hiver [...] » Vous avez dit que cela alimentait l’anxiété, comme si les gens ne subiraient pas le froid si personne n’en parlait.

Je ne peux imaginer une réponse plus sourde aux préoccupations légitimes des Canadiens de l’Atlantique qui se demandent comment ils pourront se permettre de chauffer leur maison. Votre gouvernement impose davantage de taxes aux Canadiens à un moment où ils peuvent le moins se le permettre, alors qu’ils doivent déjà payer davantage pour l’épicerie, le logement et le transport.

Monsieur le ministre, le directeur parlementaire du budget a déclaré que la plupart des ménages soumis à la taxe sur le carbone de Trudeau connaîtront une perte nette. Reconnaissez-vous cela, monsieur le ministre, ou est-ce une chose dont vous ne voulez pas parler non plus?

L’honorable Seamus O’Regan, c.p., député, ministre du Travail [ + ]

Oh, sénateur, je suis heureux d’être de retour. Je vous remercie pour votre question. La citation n’est pas fidèle.

Ce à quoi je faisais référence, c’est au fait d’alimenter la peur et l’anxiété en avançant des idées comme quoi l’hiver sera froid à cause du gouvernement. C’est cela que j’ai dit. Pour être franc, j’ai utilisé une expression populaire dans ma province : « Mes nerfs sont à vif. » Les nerfs des gens sont à vif. Personnellement, je digère mal qu’on se laisse emporter par des formules partisanes qui provoquent une anxiété inutile.

En réalité, avec le remboursement de la tarification de la pollution par le gouvernement fédéral, 8 familles sur 10 retireront plus d’argent qu’elles en ont payé. Pour être honnête avec vous, j’ai passé un temps fou à me creuser les méninges, à rédiger des textes à ce sujet et à parler à mon iPhone pour faire passer le message. De toute façon, l’essentiel, c’est que nous voulons tarifer la pollution, et nous voulons nous assurer que ce ne sont pas les familles qui en feront les frais. En d’autres termes, elles seront remboursées. À Terre-Neuve-et-Labrador, les résidants sont sur le point de récupérer un peu plus de 1 100 $ répartis en quatre versements par an. Cet argent sera versé dans leur compte bancaire, ils le recevront directement.

Le sénateur Plett [ + ]

Je suppose qu’il est bon de savoir que le gouvernement néo-démocrate—libéral n’est pas partisan, monsieur le ministre.

Ma prochaine question sur la taxe sur le carbone vient d’un Terre-Neuvien qui habite dans votre circonscription, mais je crois que votre dernière réponse ne le rassurera guère. Cet aîné à revenu fixe vit à Goulds. Le prix de l’essence, qui s’élève aujourd’hui à 1,64 $ le litre, est déjà inabordable pour les personnes à revenu fixe. Le diésel coûte maintenant 2,23 $ le litre. On peut aisément concevoir dans quelle mesure, à partir du 1er juillet, la population devra payer plus cher quand on lui refilera les coûts de transport des marchandises, ce qui fera augmenter tous les prix. Monsieur le ministre, il semble inutile de vous demander d’éliminer la taxe sur le carbone, puisque vous avez dit être emballé par cette mesure. Encore une fois, je cite exactement ce que vous avez dit, soit que vous étiez emballé. Comment pouvez-vous être emballé à l’idée de causer des ennuis financiers à l’ensemble des résidants de la province, et plus particulièrement aux aînés?

M. O’Regan [ + ]

Je connais un grand nombre d’aînés à Goulds. Je suis toujours emballé lorsque les contribuables et les citoyens de ma circonscription ont plus d’argent dans leurs poches qu’auparavant. Je préfère toujours remettre de l’argent dans les poches des gens. Voilà la solution. D’ailleurs, pour être plus précis, je devrais peut-être nous renvoyer à la plateforme.

C’est curieux, car de nombreux députés de mon côté de la Chambre ne cessent de répéter que les conservateurs n’avaient pas de solution aux changements climatiques lors de la dernière campagne électorale. En fait, ils en avaient une. Ils ont fait campagne sur une tarification de la pollution. C’était leur solution à ce problème, au lieu de remettre de l’argent dans les poches des contribuables, ce que je préfère. En effet, j’aime remettre de l’argent dans les poches des gens. Les conservateurs voulaient mettre en place une sorte de comité vert qui déterminerait les biens environnementaux que les gens pourraient acheter, à la manière d’un catalogue Amway. Je préfère que le gouvernement ne s’en mêle pas et qu’il remette l’argent directement dans les poches des gens. C’est ainsi que le programme est conçu et qu’il fonctionne.

Monsieur le ministre, la question suivante vient aussi d’un aîné ayant un revenu fixe. Il vit avec sa conjointe au centre-ville de St. John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador. Récemment, remplir son réservoir de mazout lui a coûté environ 1 000 $. Le 1er juillet, la taxe sur le carbone du gouvernement Trudeau gonflera le prix du mazout de plus de 0,17 $ le litre. À 2,03 $ le litre, remplir un réservoir standard de 900 litres coûtera environ 1 800 $ — une augmentation de 800 $. Il est difficile d’améliorer les vieilles maisons avec les programmes du gouvernement actuel en matière de rénovation domiciliaire et de remplacement de système de chauffage. Les programmes visent à les rendre parfaites, ce qui est impossible. Cet aîné ne peut pas faire appel à ces programmes parce que sa maison ne peut pas arriver à respecter les normes énergétiques du gouvernement.

Monsieur le ministre, on dit parfois qu’il ne faut pas chercher la perfection, car le mieux est l’ennemi du bien. Que ferez-vous pour défendre les Terre-Neuviens et les Labradoriens qui sont aux prises avec cette situation et qui devront bientôt payer beaucoup plus cher pour chauffer leur maison?

M. O’Regan [ + ]

Merci. Je tiens à préciser à la sénatrice que la province de Terre-Neuve-et-Labrador a déjà mis un prix sur la pollution pour le mazout domestique. C’était dans le cadre d’une entente que nous avons conclue il y a cinq ou six ans. Nous nous sommes maintenant entendus, d’un commun accord, pour qu’elle se serve désormais du filet de sécurité fédéral. Au lieu que ces sommes soient versées dans les recettes générales provinciales, elles seront redonnées aux citoyens.

Comme je l’ai déjà dit, 8 ménages sur 10 récupéreront plus d’argent qu’ils n’en paient actuellement. S’ils doivent payer plus d’argent à cause de la tarification de la pollution, cet argent leur sera remboursé et, dans bien des cas, ils recevront un montant supérieur à ce qu’ils ont payé. Voilà comment cela fonctionnera.

N’oublions pas que, à l’heure actuelle, une taxe est déjà imposée, et que l’argent prélevé est versé dans les recettes générales de la province.

Haut de page