PÉRIODE DES QUESTIONS — Les finances
Le taux d’inflation au Canada
22 juin 2023
Ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. Peu après la présentation d’un budget rempli de dépenses inflationnistes par la ministre Freeland, le taux d’inflation a augmenté de nouveau. Dans son rapport d’avril, Statistique Canada a indiqué que les frais d’intérêts hypothécaires des Canadiens avaient augmenté de plus de 28 % ce mois-là, par rapport à l’année précédente. Le Fonds monétaire international — ou FMI — affirme que le Canada présente le risque le plus élevé de défauts de paiement hypothécaire parmi les économies avancées. Cet avertissement a été lancé avant que la Banque du Canada n’augmente encore une fois son taux directeur, le faisant passer à 4,75 %.
Mardi, notre régulateur bancaire a demandé aux banques de se constituer un fonds de prévoyance plus important pour couvrir les défauts de paiement découlant de l’endettement élevé des ménages et des taux d’intérêt élevés.
Monsieur le leader, pourquoi le gouvernement Trudeau ne reconnaît-il pas que les dépenses alimentent la hausse de l’inflation et des taux d’intérêt, ce qui fait grimper en flèche les paiements hypothécaires?
Je vous remercie de votre question. Avec tout le respect que je vous dois, je souligne que le gouvernement n’est pas d’avis que ses dépenses ont effectivement de telles conséquences. Paul Vieira a signalé que les économistes chez Valeurs mobilières Desjardins ont clairement affirmé, après avoir analysé le budget, que les dépenses qui y sont annoncées ne sont pas particulièrement inflationnistes.
Il est vrai que les Canadiens éprouvent des difficultés à cause des coûts hypothécaires et des taux d’intérêt élevés. Néanmoins, cette situation est attribuable à des facteurs qui vont bien au-delà des dépenses du gouvernement. Encore une fois, pour donner une réponse courte, je vais m’abstenir d’énumérer tous les exemples dont M. Vieira a fait mention pour expliquer que l’économie canadienne est sur la bonne voie à long terme, en dépit des problèmes actuels.
Un rapport de la Banque Nationale du Canada publié plus tôt ce mois-ci indique qu’en moyenne, les paiements hypothécaires par rapport au revenu représentent un peu moins de 61 % au Canada. Cependant, à Toronto, cette proportion est de 82,8 %, et à Vancouver, elle grimpe à 94,9 %. Je répète que ce rapport a été publié avant que la Banque du Canada n’augmente le taux directeur à son plus haut niveau en 22 ans. Les Canadiens affichaient déjà le plus fort taux d’endettement des ménages parmi les pays du G7. Maintenant, de nombreuses familles sont confrontées à une crise, car leurs paiements hypothécaires pourraient augmenter de 40 %.
Monsieur le leader, je ne mentionne pas ce chiffre à des fins partisanes. Il est tiré du rapport que la Banque du Canada a publié en mai. Comment pouvez-vous affirmer que la stratégie économique du gouvernement Trudeau est un succès, comme vous l’avez récemment déclaré?
Mes réponses à votre question précédente et à la présente question ne sont pas des réponses « partisanes ». Il s’agit simplement de fournir une analyse économique exacte. Le fait est que les taux hypothécaires dépendent non seulement des taux d’intérêt, mais aussi du prix des maisons ou du montant que l’on paie.
Les Canadiens subissent des taux d’intérêt plus élevés et des difficultés en matière de logement abordable, mais comme je l’ai dit à maintes reprises, la situation est attribuable à de nombreux facteurs qui n’ont rien à voir avec la politique monétaire ou budgétaire du gouvernement.
Le gouvernement a fourni de l’aide aux particuliers au Canada et il favorise la construction d’un plus grand nombre de logements à prix modique. Il est tout simplement inexact d’attribuer uniquement aux dépenses gouvernementales la hausse des paiements que les Canadiens doivent faire pour conserver leurs hypothèques. Ce sont les forces du marché et d’autres facteurs que l’on ne voit pas nécessairement qui sont responsables de ce fardeau accru, beaucoup plus qu’autre chose.