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PÉRIODE DES QUESTIONS — La Société canadienne d'hypothèques et de logement

La Stratégie nationale sur le logement

20 septembre 2023


L’honorable Yonah Martin (leader adjointe de l’opposition)

Sénateur Gold, en mai dernier, je vous ai parlé de l’écart considérable entre le nombre de logements promis par le gouvernement Trudeau et le nombre requis par le Canada pour rétablir l’abordabilité du logement d’ici 2030. Plus tôt ce mois-ci, la Société canadienne d’hypothèques et de logement — ou SCHL — a affirmé que le Canada avait besoin d’environ 3,5 millions de logements supplémentaires par rapport à ce qui est déjà prévu. Elle avait affirmé à peu près la même chose dans un rapport publié l’année dernière. Cela signifie que nous n’avons pas observé de progrès plus d’un an après.

Monsieur le leader, le gouvernement avait promis d’instaurer le Fonds pour accélérer la construction de logements en 2021. Pourtant, il n’a pas accepté les demandes présentées dans le cadre de ce programme jusqu’à juillet dernier, et il n’a pas fait construire une seule maison. Pourquoi le gouvernement Trudeau a-t-il pris tant de temps à mettre en œuvre ce fonds visant à accélérer la construction de logements en pleine crise du logement?

Le sénateur Plett [ + ]

Il semble qu’il y a plutôt eu une décélération de la construction.

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ + ]

Merci de votre question. Le rapport de la Société canadienne d’hypothèques et de logement souligne effectivement qu’il est essentiel et urgent d’augmenter l’offre de nouveaux logements. C’est pourquoi, comme je l’ai indiqué dans cette enceinte, le gouvernement a présenté une série de nouvelles mesures — et je n’entrerai pas dans les détails — afin de s’attaquer à cette crise, mesures qui mettront le Canada sur la bonne voie pour doubler la construction de logements au cours de la prochaine décennie.

Je me contenterai de dire que, avant de me lancer en politique, j’évoluais dans le milieu immobilier ainsi que dans le monde des affaires, à l’instar du sénateur Plett. Ceux d’entre vous qui ont l’expérience de l’immobilier savent que de nombreux facteurs entrent en ligne de compte dans la décision d’un entrepreneur de construire ou de ne pas construire, et ces facteurs expliquent, dans une certaine mesure, pourquoi nous avons du mal au Canada à construire suffisamment de logements pour répondre à la demande croissante.

La Société canadienne d’hypothèques et de logement affirme que l’écart entre le nombre de logements nécessaires pour rétablir l’abordabilité et le nombre de logements dont la construction est prévue d’ici 2030 s’est creusé au cours de la dernière année dans ma province, la Colombie-Britannique. Statistique Canada a indiqué qu’en juillet, le nombre de permis de construction résidentielle en Colombie-Britannique a chuté de plus de 30 % par rapport à l’année dernière. Mardi, Statistique Canada a indiqué que les investissements dans la construction d’immeubles résidentiels en Colombie-Britannique ont également chuté en juillet.

Monsieur le leader, le gouvernement Trudeau a trop tardé à reconnaître la crise du logement dont il est responsable, et rien de ce qu’il propose n’est en mesure de la régler. Si le premier ministre considère qu’il n’est pas responsable du dossier du logement, comment peut-il offrir aux Canadiens des logements abordables?

Le sénateur Gold [ + ]

Avec tout le respect que je vous dois, vous déformez les propos du premier ministre, qui portaient davantage sur des questions de compétence que sur la responsabilité morale que le gouvernement exerce en prenant l’initiative, de concert avec les provinces, les municipalités, et le secteur privé, de s’attaquer à cette crise. Il est également inexact de dire que le gouvernement est responsable de la crise du logement, sachant que tous ceux qui, comme moi — et ils sont nombreux au Sénat —, se sont intéressés de près ou de loin à ce secteur, et ce, quel que soit leur secteur d’activité — qu’il s’agisse du secteur bancaire, du secteur de la construction, du secteur des matériaux de construction, ou du secteur de la main-d’œuvre — savent à quel point la situation est complexe.

Quiconque a eu le privilège, comme moi, de vivre dans votre merveilleuse province, sait qu’il y a également des problèmes de disponibilité des terrains et de zonage municipal, sans parler des intérêts particuliers, si je puis dire, qui empêchent, dans une certaine mesure, de mettre en œuvre certaines des solutions qui permettraient clairement de s’attaquer à certains aspects de cette crise. C’est une crise complexe. Le gouvernement fait preuve de leadership dans ses champs de compétence avec les moyens dont il dispose, ce qu’il continuera de faire.

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