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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Wahbung: Our Tomorrows

28 octobre 2020


Honorables sénateurs, les extraits suivants sont tirés du prologue et du message du Grand Chef, dans un document intitulé Wahbung: Our Tomorrows et écrit par les tribus indiennes du Manitoba en 1971 :

Les quatre tribus indiennes du Manitoba — les Cris, les Ojibwés, les Chipewyans et les Sioux — présentent conjointement, dans le cadre de la Fraternité des Indiens du Manitoba, au peuple canadien, par l’intermédiaire de son gouvernement, notre position sur les politiques nécessaires pour parvenir à une relation juste, honorable et mutuellement satisfaisante entre le peuple canadien et les Indiens du Manitoba.

Nous, les premiers habitants de ce territoire appelé aujourd’hui Manitoba, sommes le peuple à la volonté indomptable de survivre et survivre en tant que peuple fier, fort et créatif.

Pendant les siècles où nous avons vécu sur cette terre, nous avons connu bien des difficultés, car la terre ne se montre pas toujours tendre, et notre peuple, comme tout le monde, a dû trouver des moyens de s’adapter à un environnement changeant.

Ces cent dernières années ont été les pires, mais elles ne nous ont pas brisées, ni tué notre amour ni notre attachement pour cette terre ni notre loyauté envers elle. Nous avons survécu en tant que peuple.

À cause de notre attachement à la terre, nous devons aussi contribuer au développement de sociétés harmonieuses pour tous ceux qui vivent sur cette terre. Nous ne pourrons, cependant, pas le faire si nous n’avons pas les moyens de bâtir une société harmonieuse pour nous-mêmes. On nous en a constamment et systématiquement empêchés depuis la signature des traités il y a cent ans.

Trois faits fondamentaux sous-tendent ce document et se retrouvent dans tous ses coins et recoins.

Premièrement, nous sommes déterminés à demeurer un groupe de personnes fort, fier et identifiable.

Deuxièmement, nous refusons que nos vies soient dictées par d’autres, qui ne connaissent pas nos coutumes et ne peuvent les comprendre.

Troisièmement, nous sommes un peuple du XXe siècle, et non une relique folklorique haute en couleur. Nous sommes aptes, compétents et parfaitement capables d’évaluer les conditions d’aujourd’hui et de trouver des moyens de nous y adapter avec succès et de manière positive.

Les autres Canadiens doivent reconnaître ces trois faits.

Nous vous demandons une assistance pour le bien de l’ensemble du Canada, de même qu’à titre d’obligation morale découlant de l’injustice passée, mais cette assistance doit être fondée sur cette entente. Si cela peut se produire, nous continuerons de nous engager à respecter un esprit de coopération.

C’est la seule façon d’animer l’espoir d’un lendemain où vous, descendants de ceux qui ont colonisé nos terres, pourrez dire au monde : « Regardez. Nous sommes venus et avons été accueillis, puis, nous avons provoqué un grand désespoir, mais nous sommes également des hommes honorables et intègres et avons entrepris de travailler en coopération, nous avons écouté et appris, nous avons accordé notre soutien et, aujourd’hui, nous vivons en harmonie avec les premiers habitants de ce territoire et ces derniers nous appellent leurs frères. »

Nous espérons que ce lendemain verra le jour.

Le grand chef du Manitoba,

David Courchene

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