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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La famille Borland

16 décembre 2020


Honorables sénateurs, je souhaite rendre hommage aux familles qui ont hébergé des élèves des pensionnats autochtones lorsqu’ils ont quitté ces pensionnats. La plupart d’entre eux ont été placés dans une maison privée située dans la ville ou le village où ils devaient poursuivre leurs études secondaires. La plupart des familles ne savaient pas ce que nous avions vécu.

J’ai eu la chance et l’immense privilège d’être placée chez M. et Mme Borland, à Portage la Prairie, au Manitoba. J’ai gardé des liens avec cette famille qui m’a accueillie, et Ian et Billie sont devenus des parents substituts pour moi. Ils ont maintenant 94 ans. J’ai aussi été bien accueillie par leurs enfants, Lorne, David et Doug.

Je tiens à remercier les Borland de m’avoir admise dans leur espace sacré, dans leur demeure, dans leur famille. J’ai vécu deux ans avec eux et ils m’ont toujours traitée comme une des leurs.

Billie m’a montré ce que c’est que d’être acceptée pour vrai, de faire partie d’une famille unie et de vivre dans un milieu mentalement, physiquement, émotivement et psychologiquement sûr. Elle nous a intégrés au quotidien de la famille et elle s’est elle‑même immergée dans notre univers scolaire. Elle a rappelé à ma mémoire et à mon esprit ce que c’est que l’hospitalité et l’inclusion — car j’ai connu ces choses dans ma plus tendre enfance, avant d’être envoyée dans un pensionnat.

Ian et Billie ont enduré la musique que je faisais jouer à tue-tête jusque tard dans la nuit. Je sais que j’étais une intruse dans leur vie, mais ils ne m’ont jamais fait sentir que j’étais un fardeau pour eux. Ils ont été d’une patience d’ange et ils ne m’ont jamais jugée. Par toutes sortes de signes discrets, ils m’ont fait comprendre que je faisais partie de la famille.

Encore aujourd’hui, quand je vais les voir, nous parlons de la relation entre les Autochtones et les non-Autochtones, et ils continuent d’embaucher des Autochtones pour travailler dans la boutique qu’ils possèdent à Portage.

Ian et Billie, vous demeurez deux des plus grandes influences de ma vie; vous m’avez aidée à croire en moi, à prendre ma vie en main et à me faire comprendre que je fais partie du Canada, que je suis aimée et que ma vie compte. Merci de votre amour et de votre dévouement. Ce n’est que plus tard dans ma vie que j’ai compris à quel point vous avez facilité ma transition après-pensionnat et à quel point vous m’avez guidée. Vous aurez été une des pierres sur lesquelles j’ai pu bâtir ma vie. Je vous aime. Merci.

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