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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le pensionnat autochtone de Kamloops

La découverte des restes d'enfants autochtones

1 juin 2021


Je remercie le sénateur Rob Black et la sénatrice Martin de m’avoir offert leur temps de parole aujourd’hui. Honorables sénateurs, il s’agit d’une déclaration intergénérationnelle.

Une fosse commune d’enfants — des fils, des filles, des frères et sœurs, des petits-enfants, des leaders potentiels et des agents de changement —, un génocide d’enfants qui n’ont jamais eu l’occasion de vivre leur vie pour la simple raison qu’ils étaient autochtones. L’attachement à leur famille, le lien avec leur culture, leurs espoirs et leurs rêves d’avenir ont tous été dérobés, mais par qui? Cela se poursuit-il encore aujourd’hui?

Ces 215 beaux petits esprits innocents et confiants croyaient au fond de leur cœur que tout irait bien. Ils s’ennuyaient de leur famille et n’ont jamais compris comment ils en étaient arrivés là.

Au pensionnat autochtone, j’étais habitée de sentiments qui ne me quittaient jamais, comme le sentiment d’être complètement seule, abandonnée et déroutée. Le milieu de vie là-bas ne ressemblait pas du tout à ma famille. Je me suis rendu compte que le problème n’était pas l’abandon par mes parents, mais l’abandon par le système, que ce soit l’Église ou le gouvernement qui ait commencé et perpétué ces enlèvements.

Voilà ce qu’est le Canada.

Nos cœurs sont brisés. Le Canada est brisé.

Ayant moi-même fréquenté un pensionnat autochtone à l’âge de cinq ans, j’aurais quelques mots à dire aux parents et aux membres des familles. Je sais que vous m’aimiez. Je ne vous ai jamais oubliés. Vous étiez toujours dans mes pensées, dans mon cœur, dans mes larmes et dans mon être. Comment pourrait-il en être autrement? Je sais que vous ne m’avez pas oubliée, que vous m’avez aimée et gardée dans votre cœur. Ne portez pas le fardeau d’une culpabilité qui n’est pas la vôtre. Vous m’avez trouvée et je suis très heureuse que vous n’ayez jamais abandonné vos recherches. Sachez que je vous ai toujours aimés comme seul un enfant peut aimer. Souvenez-vous de mon rire, de mon esprit et de mon amour de la vie, des histoires et des cérémonies dont j’ai conservé précieusement le souvenir comme autant de legs de votre part que je chérissais.

N’oubliez pas de transmettre les aspects magnifiques de notre culture, car c’est une chose qu’ils n’ont jamais pu nous enlever. Souvenez-vous qu’ils ne peuvent pas nous enlever l’amour que nous éprouvons les uns pour les autres.

Je transmets mes vœux d’amour et de paix aux 215 âmes innocentes et confiantes et à leur famille, à la nation de Kamloops, aux anciens élèves des pensionnats autochtones, à nos familles et aux spécialistes qui ont découvert les dépouilles.

Merci. Kinanâskomitin.

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