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Les contributions et l'impact des Premières Nations, des Métis et des Inuits

Interpellation--Suite du débat

3 mars 2022


Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui au sujet de l’interpellation no 3, qui attire l’attention du Sénat sur les contributions et les retombées positives réalisées par les Métis, les Inuits et les Premières Nations au Canada et dans le monde. Je remercie notre collègue la sénatrice Boyer d’avoir présenté cette interpellation, comme il est extrêmement important que les sénateurs et l’ensemble des Canadiens se familiarisent avec le travail essentiel fait par les peuples autochtones du Canada.

Je suis heureuse de profiter de cette interpellation pour souligner le travail de trois femmes des Premières Nations qui sont fortes, intelligentes et résilientes et qui viennent de ma région, le Manitoba. Le travail infatigable et les efforts de ces femmes ont amélioré la vie des Premières Nations au Manitoba et au-delà depuis de nombreuses années. Même si j’aurais aimé pouvoir parler de beaucoup d’autres femmes autochtones au moyen de cette interpellation, je ne doute pas que vous serez d’avis que ces trois personnes méritent amplement les éloges qui suivent.

Ces trois femmes, la Dre Catherine Cook, la Dre Marcia Anderson et Mme Melanie Mackinnon, sont des leaders de la santé au Manitoba, en particulier en ce qui concerne la santé des Premières Nations. Si les effets positifs que ces femmes ont eus sur leur collectivité sont inestimables et que le nombre d’heures qu’elles ont consacrées à leur travail est incalculable, ce sont toutes des personnes incroyablement altruistes et humbles. Dernièrement, elles ont contribué, de différentes façons, à analyser les impacts de la pandémie de COVID-19 sur les Premières Nations au Manitoba et à y répondre.

Chers collègues, vous le savez peut-être, comme dans le cas de la pandémie de H1N1, les Premières Nations demeurent incroyablement vulnérables face à un tel virus. En raison des logements surpeuplés et inadéquats et des mauvaises infrastructures communautaires, des problèmes liés aux besoins de base, comme l’accès à l’eau potable dans certains cas, ainsi que d’une myriade d’autres déterminants sociaux de la santé, les Premières Nations se sont retrouvées dans une bien pire posture que les autres Canadiens pour affronter les défis entraînés par la pandémie. C’est grâce à un leadership fort dont des femmes comme Cathy, Melanie et Marcia sont les fers de lance que les Premières Nations ont pu traverser la tempête.

Fait important, ces femmes travaillent aussi à trouver et à combler les lacunes dans les programmes et les services qui nuisent à l’équité et qui entraînent du racisme institutionnel. C’est grâce au travail de femmes comme celles-ci qu’il est possible d’espérer que ces obstacles seront détectés et éliminés, pour rendre les soins de santé de qualité plus équitables et mieux adaptés à la culture pour tous.

Honorables sénateurs, la première femme que j’aimerais honorer est la Dre Catherine L. Cook, MD, M. Sc., CCMF, FCMF. La Dre Cook est métisse et a grandi dans le Nord du Manitoba. Elle a fait ses études de 1er, 2e et 3e cycles à l’Université du Manitoba — doctorat en médecine en 1987 et maîtrise en sciences en 2003 —, et elle travaille à cette université depuis 1987. Elle est professeure agrégée au Département des sciences de la santé communautaire de la Faculté des sciences de la santé Rady. Récemment, elle a dirigé l’Institut de santé et de guérison autochtone Ongomiizwin et a été vice-doyenne à la santé autochtone à la Faculté des sciences de la santé Rady. Elle a aussi été la responsable provinciale de la santé autochtone au sein de Soins communs avant d’accepter le poste de vice-chancelière autochtone de l’Université du Manitoba à temps plein en avril 2020.

La Dre Cook s’est consacrée à la santé des Autochtones et en a fait une priorité dans sa carrière. Elle a exercé en tant que médecin de famille dans des postes de soins infirmiers reculés, dans le Grand Nord, pendant plusieurs années avant de s’orienter vers la santé publique; et plus récemment, vers la gestion et l’administration des services de santé. Elle a occupé des rôles de premier plan et des rôles opérationnels pour développer et mettre en place des programmes et services de santé autochtones qui visaient à s’attaquer aux lacunes et aux obstacles empêchant les peuples autochtones du Manitoba d’accéder de façon équitable à des soins de qualité.

Au sein de l’organisme Shared Health, la Dre Cook a coprésidé la conception du cadre stratégique pour les partenariats avec les Autochtones, ainsi que l’élaboration d’un système qui reconnaît la nécessité pour les Autochtones de pouvoir accéder à un système de soins de santé de qualité et universel aussi près que possible de leur domicile.

À l’université, la Dre Cook a encadré la création de l’Institut autochtone de la santé et du bien-être Ongomiizwin, à la Faculté des sciences de la santé Rady, qui a été officiellement approuvé par le Sénat en 2017.

La Dre Cook siège à plusieurs conseils d’administration et comités sur le plan national, et on lui a décerné de nombreux prix à l’échelle nationale comme locale, notamment le prix Indspire pour la santé, en 2020, le Prix Calvin L. Gutkin de l’ambassadeur de la médecine familiale, en 2020, le Prix Thomas Dignan en santé des Autochtones du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, le Prix des 100 femmes les plus influentes au Canada attribué par le Réseau des femmes exécutives, en 2017, le Prix de l’excellence du service du gouvernement du Manitoba, et le Prix May Cohen de l’Association des facultés de médecine du Canada.

La Dre Cook apporte une contribution importante à sa faculté et à l’ensemble de l’Université du Manitoba. Les gouvernements, les conseils d’administration et les organismes sont nombreux à la consulter. Elle excelle tant à titre de cheffe de file que de conseillère ou de collaboratrice. Dans son nouveau rôle important, elle mettra à profit ce bilan exceptionnel ainsi que son profond engagement envers la communauté et l’Université du Manitoba.

Honorables sénateurs, la prochaine femme que j’aimerais reconnaître est la Dre Marcia Anderson. La Dre Marcia Anderson est d’origine crie-anishinaabe et a grandi dans le nord de Winnipeg. Ses racines familiales sont issues de la nation crie de Norway House et de la Première nation de Peguis au Manitoba. Elle s’occupe à la fois de médecine interne et de santé publique en tant que médecin hygiéniste à Services aux Autochtones Canada, Région du Manitoba. Dans ce rôle, la Dre Anderson met l’accent sur l’équité en santé, les politiques publiques en matière de santé, la santé des Autochtones, en particulier la santé des jeunes Autochtones, la santé sexuelle, la réduction des méfaits et les partenariats avec les collectivités des Premières Nations ainsi qu’avec les organismes communautaires et autochtones en milieu urbain.

Comme l’a annoncé pas plus tard que cette semaine l’Université du Manitoba, la Dre Anderson vient d’être nommée vice-doyenne de la santé autochtone, de la justice sociale et de la lutte contre le racisme à la Faculté des sciences de la santé Rady. Ce nouveau portefeuille ajoute à ses responsabilités de vice-doyenne de la santé autochtone celles du bureau de l’équité, de la diversité et de l’inclusion, du bureau de l’implication communautaire et de la responsabilité sociale.

La Dre Anderson a présidé le Réseau de l’Association des facultés de médecine du Canada sur la santé des Autochtones ainsi que le Consortium national pour la formation médicale en santé autochtone. Elle a également été directrice exécutive des affaires académiques autochtones à l’Institut de santé et de guérison Ongomiizwin.

Dans le cadre de son travail au sein d’Ongomiizwin, la Dre Anderson a orienté, grâce à son leadership, certains aspects du recrutement et de la rétention des étudiants autochtones, du curriculum en santé autochtone, du développement de la main‑d’œuvre autochtone, ainsi que de la sécurité dans l’environnement de travail et d’apprentissage, notamment en ce qui concerne la lutte contre le racisme, à la Faculté des sciences de la santé Rady. Elle est aussi présidente du comité de santé et sécurité sur la COVID‑19 et siège au sein du comité directeur sur la COVID‑19 de l’Université du Manitoba.

En mars 2011, la Dre Anderson s’est vu décerner un des Prix nationaux d’excellence aux Autochtones pour ses contributions à la santé des peuples autochtones. En 2016, elle a reçu le prix CBC Manitoba Future 40 dans la catégorie enseignement et soins de santé. En 2018, elle a été désignée l’une des 100 femmes les plus puissantes au Canada par le Réseau des femmes exécutives. La Dre Anderson a récemment reçu le prix Dr Thomas Dignan en santé des Autochtones du Collège royal des médecins et des chirurgiens du Canada.

Enfin, honorables sénateurs, j’aimerais aussi prendre un instant pour rendre hommage à Mme Melanie MacKinnon. Mme MacKinnon est une infirmière crie et une gestionnaire dans le domaine des soins de santé. Elle a obtenu son baccalauréat en sciences infirmières en 1996. Elle est une fière membre de la nation crie de Misipawistik, de Grand Rapids, au Manitoba, avec des racines paternelles issues de la nation crie Pimicikamak et Wabowden, du Manitoba.

Tout au long de ses 25 ans de carrière, elle a exercé diverses fonctions dans le secteur de la santé. En tant que cadre et championne des soins de santé, elle a contribué à des changements de politiques à l’échelle régionale et nationale et à générer de nouveaux mandats de programmes visant à améliorer et à protéger la santé et le bien-être des communautés qu’elle sert.

Actuellement, Mme MacKinnon occupe deux postes principaux. Elle est directrice générale des services de santé d’Ongomiizwin et directrice de l’Institut de la santé et de la guérison autochtone, à la Faculté des sciences de la santé Rady de l’Université du Manitoba. De plus, elle est codirectrice de l’équipe de coordination de la réponse à la pandémie de COVID‑19 des Premières Nations du Manitoba au nom de l’Assemblée des chefs du Manitoba.

Elle est une auteure publiée et une conférencière internationale dans le domaine de la conception organisationnelle et de la transformation de la culture conventionnelle afin de la rendre respectueuse des valeurs culturelles des Autochtones. Avec ses pairs et des dirigeants du milieu communautaire et du milieu de la santé, Mme MacKinnon continue de défendre les droits des Autochtones du Manitoba, du Canada et du monde entier et l’égalité d’accès à des programmes et des services sociaux et de santé de qualité pour ces derniers.

Elle a reçu récemment des distinctions pour son dévouement aux communautés autochtones, notamment : le prix Top 100 de 2021 : Les Canadiennes les plus influentes, remis par le Réseau des femmes exécutives; le Prix du Cercle d’excellence de 2021, Direction générale de la santé de Premières Nations et des Inuits, région du Manitoba, Services aux Autochtones Canada; le prix de la co-étoile du match des Jets de Winnipeg de 2021 de la Ligue nationale de hockey remis aux héros de la santé; le prix du rayonnement du Dr et de Mme Ralph Campbell, le premier prix de l’université visant à reconnaître les activités de rayonnement exceptionnelles de l’un de ses membres, dont elle a été co-lauréate; et le prix d’excellence Frontier de 2021, qui est remis aux anciens étudiants de l’école Frontier en reconnaissance de l’engagement et de l’excellence dont ils ont fait preuve dans leur carrière et leur communauté.

La mission de Mme MacKinnon, qui consiste à créer un espace pour les connaissances et les droits autochtones dans les structures dominantes, continue d’être guidée par sa famille, ses collègues, ses mentors et les aînés, envers qui est-elle toujours reconnaissante.

Honorables sénateurs, les mots me manquent pour décrire la qualité et le calibre de ces trois femmes. Je suis honorée d’avoir eu l’occasion aujourd’hui de leur rendre hommage au Sénat au bénéfice des sénateurs et de tous les Canadiens.

Leur grâce, leur détermination et leur résilience sont des qualités que j’admire énormément. Je défends et soutiens ces femmes et d’innombrables femmes semblables dans le travail que je fais au Sénat. C’est en partie d’elles dont il est question lorsque je parle de la « Mary Jane collective ». Je tiens à les remercier du fond du cœur pour ce qu’elles représentent non seulement pour moi, mais aussi pour toutes les Premières Nations du Manitoba et d’ailleurs. Chers collègues, elles sont la preuve indéniable du pouvoir et des capacités que les Premières Nations, en particulier les femmes des Premières Nations, peuvent avoir dans ce grand pays lorsqu’on leur donne la chance de s’épanouir.

Kinanâskomitin. Merci.

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