DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — L'honorable Diane Bellemare
Hommages
10 octobre 2024
Honorables sénateurs et sénatrices, Diane, je ne peux pas commencer mon discours sans te dire qu’aujourd’hui, tu es peut-être la plus vieille parce que comme économiste, tu regardes le chiffre 75, mais à mes yeux, et aux yeux de l’ensemble de tes collègues, je crois, tu es loin de 75, tu es plutôt à 50 en frais d’énergie.
C’est avec un sentiment doux-amer que je prends la parole aujourd’hui pour souligner la retraite de la sénatrice Bellemare, qui a été nommée au Sénat en 2012 par le premier ministre Harper.
Dès son arrivée au Sénat, la sénatrice Bellemare a gagné le respect de ses pairs grâce à ses interventions éclairées et aux nombreuses années consacrées aux dossiers socioéconomiques et politiques afin de soutenir le plein emploi en tant que fondement de notre économie et élément de justice sociale. Elle n’a jamais dérogé à ces principes, qui sont au cœur de sa vie professionnelle et qui la caractérisent.
En mars 2016, après réflexion, elle s’est jointe à moi et aux sénateurs Wallace, Rivard, Demers et McCoy pour se lancer sur le chemin de l’indépendance du Sénat et des sénateurs. Certes, ce fut une période difficile, particulièrement pour Diane, car le caucus conservateur l’a non seulement écartée des comités où elle siégeait, mais a également cherché à lui retirer son bureau.
Il faut dire que 2016 n’est pas hier, mais des efforts continus ont été nécessaires pour établir ce noyau consacré à l’indépendance pour tracer en quelque sorte une route vers l’avenir, où les nouvelles nominations de sénateurs et sénatrices indépendants pourraient se retrouver. Et voilà, quelque huit ans plus tard, 80 % des sénateurs sont indépendants, Diane!
Je profite de cette occasion pour remercier Diane pour sa fortitude, qui demeure aussi forte et intègre aujourd’hui qu’en 2016.
Affairée dans tous les forums sur la modernisation du Sénat, elle était toujours en train d’étudier les différentes chambres de par le monde pour voir si certaines options pouvaient nous servir d’inspiration.
On pourrait dire que Diane a un faible pour le modèle des crossbenchers. Jusqu’à présent, je ne suis pas partisane de ce modèle; on pourrait donc continuer le débat.
Chapeau à Diane pour son projet de loi S-244, qui modifie la gestion et qui intègre le dialogue social dans la Loi sur l’assurance-emploi. Bravo, Diane! Tu as réussi à entériner dans ce projet de loi ce qui est au cœur de toute tes initiatives : le dialogue public.
Diane, je te souhaite une bonne retraite. Je sais très bien que tu n’es pas du genre à te reposer quand il y a encore des défis à relever. Je serai toujours disponible pour toi.
Honorables sénateurs, c’est avec beaucoup de fierté et une immense gratitude que je prends la parole pour remercier ma chère collègue.
Je n’ai pas besoin de reprendre les faits saillants de sa carrière ni d’exalter son intelligence et sa profonde contribution à notre assemblée, mais je me dois de rappeler l’immense service qu’elle nous a rendu en créant le bureau du représentant du gouvernement au Sénat et en lançant l’élaboration d’un cadre de fonctionnement visant à rendre le Sénat moins partisan et plus indépendant.
Lorsque je suis arrivé ici, en avril 2016, à titre de représentant du gouvernement au Sénat, je me sentais assez seul au milieu de tous les fauteuils vides. J’étais toutefois déterminé à trouver, pour mon équipe de collaborateurs, une personne qui s’inscrive dans la tradition conservatrice et une autre qui s’inscrive dans la tradition libérale. Ce ne fut pas aussi facile que ce que je croyais, mais tout a commencé à bien aller lorsque je me suis adressé à Diane et que je lui ai demandé si elle n’accepterait pas de collaborer avec moi. Elle m’a répondu : « Eh bien, je ne connais pas vraiment les règles, mais je suis économiste. » J’étais évidemment attiré par la personnalité que vous pouvez vous-mêmes apprécier aujourd’hui et que j’ai appris à connaître.
Je ne vous redirai jamais assez la chance que j’ai eue, Diane, lorsque vous avez accepté de courir ce risque circonstanciel en y engageant une partie de votre réputation.
Je ne peux pas vous dire à quel point il était agréable chaque matin, très tôt — même si Diane était toujours un peu en retard —, de prendre un café avec Grant Mitchell et de parler un peu de ce à quoi nous pouvions nous attendre au cours de la journée. Je pense qu’il est important de rappeler à ceux d’entre vous qui sont arrivés ces dernières années que l’institution que nous formons aujourd’hui n’est pas celle qu’elle était il y a huit ans. En grande partie, les changements trouvent leurs racines dans le cadre intellectuel fourni par Diane.
Je tiens donc à vous remercier publiquement de votre contribution et de votre amitié. Vous êtes la seule voisine de banquette que j’ai eue, et je dois maintenant trouver un deuxième partenaire.
Merci.
Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui sur le territoire de la nation algonquine anishinaabeg pour chanter les louanges de notre bien-aimée et toujours très élégante collègue, la sénatrice Diane Bellemare, la remercier sincèrement et lui dire au revoir. Diane est une brillante économiste et une leader ambitieuse, accomplie, empreinte de compassion, très déterminée et vaillante. Elle a été un modèle pour moi et pour beaucoup d’autres sénateurs.
Nommée au Sénat par le premier ministre Harper en 2012, Diane a toujours été une leader farouchement indépendante depuis. Dans tout ce qu’elle a accompli, avant et depuis son arrivée au Sénat, la sénatrice Diane Bellemare a intégré ses valeurs, qui se reflètent dans les domaines où elle a choisi de s’investir.
Diane est très humaine, très chaleureuse et très rigoureuse. Elle valorise la collaboration. Elle appuie et favorise les questions d’équité et des droits de la personne; les droits des personnes transgenres lui tiennent à cœur. Elle se soucie du changement climatique et elle est membre des Sénateurs pour des solutions climatiques — merci pour ton appui, Diane. Elle s’intéresse à la façon dont on peut créer la prospérité et en même temps, elle est consciente de la nécessité de la partager.
La sénatrice Bellemare s’occupe des travailleurs, des jeunes, de la main-d’œuvre, de l’emploi, du chômage, de la sécurité du revenu, des compétences et de la formation.
Diane Bellemare est une championne du dialogue social et elle croit au pouvoir de réunir le gouvernement, les syndicats, les employeurs et les entreprises.
Sa première déclaration au Sénat était à l’occasion du 1er mai, Journée internationale des travailleurs. Je cite quelques extraits de son discours :
[...] [je parle] d’un thème qui me tient à cœur et qui est également important pour vous, soit la possibilité pour chacun de pouvoir occuper un emploi rémunéré dans un domaine de son choix.
L’emploi est la pierre angulaire du développement économique et social. De fait, le développement découle de l’emploi.
Elle a conclu en disant ceci :
Honorables sénateurs, je vous invite à mettre l’emploi au cœur de vos préoccupations respectives, car c’est ainsi que, comme société, nous pourrons réaliser l’objectif qui nous tient tous à cœur : une prospérité partagée.
Honorables collègues, nous avons entendu parler aujourd’hui de tout le travail important que la sénatrice Bellemare a effectué avant de se joindre à notre assemblée, de ses nombreux rôles et accomplissements au Sénat, ainsi que de la marque qu’elle y a laissée. Je crois que la meilleure façon de remercier et d’honorer la sénatrice Bellemare est de poursuivre ses efforts pour assurer la prospérité de tous les Canadiens.
Bonne retraite, Diane. Vous êtes bien aimée. Merci beaucoup.
Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à une parlementaire exceptionnelle, la sénatrice Diane Bellemare, une grande Québécoise et Canadienne.
Comme bon nombre de collègues l’ont déjà souligné, son parcours exemplaire est source de respect et d’inspiration. Moi qui ai toujours milité dans ma carrière pour libérer les femmes du syndrome de l’imposteur, j’ai été impressionnée, dès ma nomination au Sénat, que mon pupitre soit à proximité du sien ici, dans le Groupe progressiste du Sénat.
Qu’il s’agisse de sa carrière de professeure et d’économiste reconnue, de sa passion pour le dialogue social et institutionnel ou encore de la promotion de la belle province que nous représentons tous, le Québec, la sénatrice Diane Bellemare a toujours su défendre brillamment ses idées et ses convictions.
Je retiens aussi de la sénatrice Bellemare sa grande estime du rôle de parlementaire, comme elle l’a expliqué plus tôt, ainsi que la rigueur et le dévouement qu’elle y rattache. Elle a d’ailleurs eu les mots suivants, et je cite :
[Le Sénat] est une institution qui est sous-estimée, mal aimée, et fortement critiquée. Il y a des raisons pour cela, mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain.
Elle a ajouté que notre rôle est de veiller à ce que le bicaméralisme fonctionne bien au Canada et que les Canadiens puissent être fiers de leur Sénat.
À mon sens, il est indéniable que la sénatrice Bellemare a participé à ce que notre institution rende nos concitoyens fiers.
Ma chère Diane, vous avez été une vraie source d’inspiration pour moi et je suis privilégiée de vous avoir désormais comme amie et mentore pour l’éternité.
Après ce magnifique mandat au service des Canadiens, il est grand temps de profiter d’un repos bien mérité auprès de votre douce moitié, Victor, qui doit avoir bien hâte de vous garder auprès de lui, et ce, même lorsque le Sénat siège. Vous serez toujours à ses côtés.
Je vous souhaite une magnifique retraite, et au plaisir de partager un repas dans un buffet africain à Montréal.
Chère sénatrice Bellemare, que peut-on dire de vous?
Ceux d’entre nous qui ont vécu et travaillé dans le cadre institutionnel particulier d’une université connaissent la joie spéciale et les difficultés qui accompagnent ce privilège.
Il est peut-être poétiquement approprié que la sénatrice Bellemare, qui a passé ses années formatrices dans le milieu universitaire, ait également consacré ses dernières années à une autre institution tout aussi spéciale, le Sénat du Canada. Elle partage ainsi à nouveau son expertise avec un nouvel ensemble d’étudiants, bien que ces derniers soient plus âgés.
Dites-nous, chère sénatrice, quel groupe a fait les meilleurs élèves?
Je me suis parfois demandé d’où venaient votre empathie et votre capacité à respecter le point de vue de chacun, mais bien sûr, c’est parce que vous êtes plus qu’une universitaire et plus qu’une sénatrice. Votre influence s’étend au-delà de ces deux milieux. Vous avez par exemple directement contribué à la création du Forum pour l’emploi, une association à but non lucratif qui fait la promotion de l’emploi en réunissant de grands décideurs de plusieurs horizons.
Vous êtes de celles qui créent des liens entre les gens, vous êtes une innovatrice et, par-dessus tout, vous êtes une femme de cœur qui a un sens immense du respect et de l’inclusion. Je le sais parce que nous sommes toutes deux mères de magnifiques êtres humains queers.
Bien que vous apparteniez sans l’ombre d’un doute à la classe dirigeante de notre institution, vous avez toujours sincèrement tenté de donner un sens au principe encore théorique selon lequel tous les sénateurs sont égaux en usant de votre autorité à titre de présidente du Comité du Règlement pour aborder la question de front.
Ma chère Diane, les sénateurs ont le privilège de pouvoir siéger pendant une période considérablement longue. La longévité permet de mieux comprendre ses dossiers, de les étudier davantage en profondeur et d’en faire un suivi plus assidu. Elle permet d’avoir un portrait complet de la situation et du paysage politique et de faire passer les changements générationnels avant les pressions de l’immédiat. Elle nous donne la chance d’aller au fond des choses et de faire contrepoint à l’autre endroit, où les changements rapides constituent plutôt la norme.
La longévité nous donne également l’extraordinaire privilège, parfois sur de longues années, d’approfondir nos relations, de nous observer les uns les autres et d’admirer le caractère, l’intégrité et la sincérité de nos collègues, que ce soit en paroles ou en actions.
Ce fut un honneur de vous voir agir ainsi. Les adieux comme celui-ci sont toujours doux-amers. Aujourd’hui, nous disons au revoir à une grande dame.
Sénatrice Bellemare, vous allez me manquer et je vous remercie d’être la personne que vous êtes.