Projet de loi sur la stratégie nationale sur les soins oculaires
Deuxième lecture--Suite du débat
19 mars 2024
Honorables sénateurs, j’ai quelques observations à faire au sujet du projet de loi C-284. Je voudrais d’abord féliciter le parrain du projet de loi, le sénateur Mohamed-Iqbal Ravalia, ainsi que la députée à l’origine du projet de loi à la Chambre des communes, l’honorable Judy Sgro, qui a mis son importante expérience de parlementaire à contribution dans l’élaboration de ce projet de loi solide.
Je tiens également à saluer les organisations suivantes, qui représentent les Canadiens aveugles : le Conseil canadien des aveugles, l’Institut national canadien pour les aveugles, la Société canadienne d’ophtalmologie, Vaincre la cécité Canada et la OneSight EssilorLuxottica Foundation.
Les membres de ces organisations canadiennes réclamaient ce projet de loi et ils ont contribué à sa création. Officiellement, il s’agit du projet de loi C-284, Loi prévoyant l’élaboration d’une stratégie nationale sur les soins oculaires.
Comme on peut le lire dans son préambule, « des millions de Canadiens souffrent de maladies oculaires qui, sans traitement, pourraient entraîner une perte de vision ou la cécité ». Les soins oculaires sont tout sauf négligeables. On estime en effet à 8 millions le nombre de Canadiens qui souffrent de maladies oculaires qui pourraient les rendre aveugles, soit 20 % de la population.
Selon un rapport de l’Institut national canadien pour les aveugles, le coût de la perte de vision au Canada s’élève à environ 33 milliards de dollars par année.
On estime que 75 % des cas de perte de vision auraient pu être évités, sauf que les Canadiens ne passent pas d’examens de la vue comme ils le devraient. Selon les lignes directrices, nous devrions subir un examen de la vue tous les ans; toutefois, les assurances provinciales et privées, le cas échéant, couvrent souvent un examen tous les deux ans seulement. Il s’ensuit inévitablement qu’un tiers des adultes canadiens ne reçoivent pas de soins oculaires parce qu’ils n’en ont pas les moyens. Il vaut mieux prévenir que guérir — cela va de soi — mais, au Canada, on n’en fait pas assez en matière de prévention.
L’accès aux soins oculaires diffère d’une province à l’autre, mais si nous admettons qu’il s’agit non seulement d’un problème pour tous les Canadiens, mais bien d’un problème grave, il est alors nécessaire de mettre au point une stratégie nationale. Nous devons convaincre les gouvernements provinciaux et fédéral de travailler de concert à l’amélioration des soins de santé oculaire dans notre pays. C’est l’objet du projet de loi, à savoir la coopération, la planification et la coordination.
Je voudrais lire un bref extrait du site web du Conseil canadien des aveugles :
Le projet de loi C-284 a fait du chemin, mais il reste encore beaucoup à faire. L’adoption imminente de ce projet de loi […]
— le conseil est plutôt optimiste —
[…] promet une meilleure qualité de vie pour beaucoup et signifie un engagement envers l’égalité et l’accessibilité dans les services de soins oculaires. Les efforts de collaboration avec des organisations visionnaires soulignent l’appel collectif à l’équité. Essentiellement, le projet de loi C-284 n’est pas seulement une mesure législative; il s’agit d’une étape cruciale vers un système de soins oculaires plus inclusif et plus efficace pour tous les Canadiens.
Honorables sénateurs, voilà pourquoi j’appuie le projet de loi C-284, Loi prévoyant l’élaboration d’une stratégie nationale sur les soins oculaires. Merci.
Honorables sénateurs et sénatrices, je prends la parole aujourd’hui pour appuyer le projet de loi C-284. Cette initiative parlementaire est parrainée par notre collègue le sénateur Ravalia; je l’en remercie. Ce projet de loi vise à établir une stratégie nationale sur les soins oculaires.
Le 25 octobre 2023, l’autre endroit a adopté ce projet de loi à l’unanimité. Le sénateur Ravalia a souligné à grands traits l’importance d’une telle mesure législative pour la santé de notre population, et il nous a aussi prévenus des coûts économiques importants pour notre société si nous n’agissons pas maintenant.
Dans sa campagne de sensibilisation, l’Association des optométristes du Québec prévient les parents qu’environ un enfant d’âge scolaire sur quatre souffre de problèmes visuels. C’est pourquoi elle a publié un slogan très pertinent que j’aime bien : La santé oculaire, c’est important d’y voir.
De plus, on estimait en 2019 que la perte de vision peut engendrer un fardeau économique de l’ordre de 32,9 milliards de dollars au Canada. L’impact humain est aussi non négligeable. En effet, 8 millions de personnes au Canada sont à risque de perdre la vue.
Selon le manuel médical Merck, la dégénérescence maculaire liée à l’âge est la première cause de perte de vision irréversible chez les personnes âgées. Il est important de garder en tête qu’une diminution de la vision perturbe les activités normales de la vie quotidienne, accélère la perte d’autonomie et contribue négativement au vieillissement.
Le projet de loi C-284 offre une occasion unique de répondre à des besoins grandissants et de transformer positivement la santé visuelle de millions de Canadiens.
En 2020, Statistique Canada rapportait que la proportion de la population qui déclarait avoir une bonne vision sans correction était d’environ 75 % chez les jeunes des deux sexes âgés de 12 à 19 ans, et cette proportion était considérablement plus faible chez les personnes âgées de 45 à 49 ans. Elle atteignait près de 25 % chez les personnes âgées de 55 ans ou plus.
Le vieillissement de la population accroît sans conteste la nécessité de recourir aux professionnels de la santé des yeux. Bien voir tout au long de sa vie est un gage du maintien de l’autonomie et d’une bonne santé générale.
La Société canadienne d’ophtalmologie a sondé les Canadiens pour comprendre leur niveau de connaissance des principales maladies oculaires. Plus de la moitié d’entre eux, soit environ 62 %, connaissent les cataractes et, pourtant, seulement un quart des Canadiens savent que les cataractes constituent la principale cause de cécité au pays. Lorsqu’il est question de la dégénérescence maculaire liée à l’âge, la proportion chute à 39 %. Il faut noter que cette maladie constitue la deuxième cause de cécité et qu’elle touche près de 2 millions de Canadiens. Quant au glaucome, à la rétinopathie diabétique et au syndrome de l’œil sec, la proportion tombe sous les 26 % et se situe à environ 22 %.
Ces chiffres portant sur la connaissance des maladies oculaires montrent bien qu’il faut sensibiliser les Canadiens à la prévention de ces maladies.
Malgré leur grande importance, les soins oculaires ne reçoivent souvent pas l’attention et les ressources nécessaires. Il est temps que le Canada adopte une approche proactive en matière de santé visuelle, et le projet de loi C-284 représente un premier pas important dans cette direction.
Le projet de loi C-284 propose l’établissement d’une stratégie nationale de soins oculaires qui aborderait plusieurs aspects fondamentaux de la santé visuelle. Tout d’abord, il mettrait en place des programmes de dépistage réguliers pour détecter précocement les problèmes oculaires et prévenir les complications graves et coûteuses à long terme.
La stratégie nationale proposée favoriserait l’accès à des soins oculaires de qualité pour tous les Canadiens, quel que soit leur lieu de résidence ou leur statut socioéconomique.
Trop souvent, les populations marginalisées ou défavorisées ont un accès limité à des services de santé oculaire, ce qui aggrave les inégalités en matière de santé.
En adoptant le projet de loi C-284, nous nous engageons à garantir que chaque citoyen puisse avoir accès à des soins oculaires adéquats, contribuant ainsi à une société plus juste, équitable et inclusive.
En outre, la mise en œuvre de cette stratégie nationale renforcerait la recherche et l’innovation dans le domaine de la santé oculaire. En investissant dans la recherche sur les maladies oculaires et les nouvelles technologies, nous pourrions développer des traitements plus efficaces et améliorer les résultats pour les patients atteints de troubles visuels.
De plus, le projet de loi C-284 encouragerait l’éducation et la sensibilisation du public sur l’importance des soins oculaires et les mesures préventives à prendre pour maintenir une bonne santé visuelle. En informant et en éduquant la population, nous pouvons encourager des comportements sains et réduire le nombre de personnes souffrant de problèmes oculaires évitables.
Chers collègues, en soutenant le projet de loi C-284, nous nous engageons à améliorer la qualité de vie de millions de Canadiens en leur offrant un accès équitable à des soins oculaires de qualité. Nous envoyons un message fort selon lequel la santé visuelle est une priorité nationale et chaque citoyen mérite de vivre dans un pays où sa santé est prise au sérieux.
En conclusion, je souhaite que nous puissions faire progresser ce projet de loi afin de soutenir la volonté unanime exprimée sans partisanerie en vue d’établir une stratégie nationale de soins oculaires au Canada. En agissant ensemble, nous pouvons faire une réelle différence dans la qualité de vie de nos concitoyens et contribuer à bâtir un avenir plus sain et prometteur pour tous.
Je vous remercie.