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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La pandémie de COVID-19--Les impacts sur le tourisme
27 juillet 2020
Honorables sénateurs, nous vivons un été difficile au Québec; c’est particulièrement vrai pour l’industrie touristique, qui est fragilisée et qui doit apprendre à fonctionner autrement à l’ère de la COVID-19.
Une des leçons que nous avons apprises de cette pandémie, c’est l’importance de l’achat local, que ce soit pour les couvre-visages ou pour le tourisme. Nous dédaignons trop souvent la découverte de nos régions, de notre pays, pour nous envoler vers une destination exotique. J’ai parcouru une longue route de 1 313 kilomètres, à la découverte de cette mythique côte nord du fleuve Saint-Laurent, jusqu’à la ville de Natashquan, où notre poète national, Gilles Vigneault, est né.
Je veux ici rendre hommage à cette industrie touristique nord-côtière qui s’est mise en quatre pour recevoir les Montréalais, comme moi, qui arrivaient de l’épicentre de la contamination par la COVID-19. J’ai été accueillie partout avec gentillesse, avec toutes les mesures de protection nécessaires, comme les masques, le plexiglas et les pastilles de distanciation. Pourtant, la tâche est colossale pour les guides de plein air, les restaurants, les hôtels et les gîtes, qui doivent désinfecter les chambres de fond en comble après chaque client. Les taux d’occupation sont ainsi réduits de moitié.
Il est clair que les établissements ne gagneront pas beaucoup d’argent cet été. Bien sûr, il y a quelques files d’attente, des musées fermés et des parcs nationaux qui ont des heures d’ouverture réduites, mais le fleuve et ses rivages sont tellement majestueux qu’on oublie les petites frustrations.
Je suis reconnaissante de cet accueil, car la Côte-Nord a été presque complètement épargnée par la COVID-19, avec seulement 126 cas. L’arrivée massive des touristes apporte certes des retombées économiques, mais nous sommes aussi des vecteurs potentiels du coronavirus. Si les Nord-Côtiers étaient inquiets, ils l’ont bien caché. Il y a eu des dérapages ailleurs, comme en Gaspésie, où les touristes n’ont pas toujours agi avec respect, en bivouaquant illégalement un peu partout. Je le regrette profondément.
Contrairement à ce qui se passe en région, l’industrie touristique de Montréal et de Québec souffre énormément, car les Québécois désertent les villes et le tourisme étranger s’est effondré. On accueillait en général 11 millions de touristes en été à Montréal; on prévoit en accueillir 1 million cette année. Les congrès, festivals et événements sportifs ont été annulés. Le centre-ville est vide et les commerces sont catastrophés. Combien de temps pourront-ils encore tenir? Plus de 60 % des exploitants pensent fermer leurs portes d’ici Noël si les mesures d’aide et les règles de distanciation restent les mêmes.
Je voudrais conclure sur une avancée que j’espérais depuis longtemps; le port du couvre-visage est maintenant obligatoire au Québec dans tous les endroits publics fermés et les transports en commun. Il est plus que temps, étant donné notre triste bilan en ce qui a trait aux victimes de la COVID-19. Autre signe d’espoir, les trois quarts des Québécois sont favorables au port du masque. Espérons maintenant que la consigne soit largement respectée. Merci.