DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Les droits de la personne en Iran
31 janvier 2023
Chers collègues, la veille de Noël, j’ai accepté de marrainer une jeune enseignante iranienne emprisonnée depuis le 19 octobre, Mona Afsami. Je l’ai fait à la demande de la communauté iranienne de Montréal, qui essaie d’attirer l’attention des Canadiens sur la brutalité du régime iranien, qui exécute ses opposants. Cette campagne de parrainage est symbolique, mais donne un visage aux 14 000 prisonniers politiques iraniens.
Plus de 300 parlementaires européens ont lancé le bal, une cinquantaine de députés canadiens ont suivi. La sénatrice Ratna Omidvar et moi marrainons Mona Afsami, qui est accusée de collusion contre la sécurité nationale et risque cinq ans d’emprisonnement parce qu’elle a osé manifester.
C’est l’arrestation de la jeune Mahsa Amini, en septembre dernier, qui a mis le feu aux poudres. À cause d’un voile mal porté, elle est morte en détention, aux mains des forces de l’ordre.
Les Iraniennes ont pris d’assaut les rues en se dévoilant pour dénoncer le harcèlement et l’oppression dont elles sont victimes. Puis, cette « révolution féministe » s’est élargie à tous les Iraniens, hommes et femmes, majoritairement jeunes, qui veulent la fin d’un régime qui les étouffe. Près de 470 manifestants seraient morts, dont plusieurs dizaines d’enfants. Il y a eu au moins quatre exécutions publiques.
Les histoires qui nous arrivent d’Iran font frémir. Des gardiens de prison auraient sévèrement battu la jeune Elham Modaresi parce qu’elle a entamé une grève de la faim. Selon sa famille, sa vie est en danger. Une autre jeune femme, Sepideh Qalandari, serait morte sous la torture après son arrestation à Téhéran. Son corps a été remis à sa famille contre la promesse de silence.
La torture, la répression des manifestations et le déni de justice fondamentale pour les détenus ont été dénoncés partout dans le monde. Que pouvons-nous faire?
Le Canada a bien peu d’influence sur le régime iranien. Les relations économiques et diplomatiques entre les deux pays sont très limitées. Cela ne signifie pas pour autant que nous soyons complètement impuissants. Le gouvernement canadien pourrait s’inspirer d’autres pays et accentuer la pression sur le régime iranien, en ajoutant, par exemple, le Corps des Gardiens de la révolution islamique à la liste des 73 entités terroristes.
Après les soubresauts violents de l’an dernier, l’année 2023 sera déterminante pour le peuple iranien, qui rêve de liberté, et pour ceux, incluant des milliers de Canadiens, qui lui ont manifesté leur solidarité. Il est temps pour le Canada de déployer tous ses moyens pour soutenir les aspirations de nos amis d’Iran : femme, vie, liberté.