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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La Journée nationale de sensibilisation à la traite des personnes

15 février 2023


L’honorable Julie Miville-Dechêne

Le 22 février, soit mercredi prochain, aura lieu la Journée nationale de sensibilisation à la traite des personnes, une violation des droits fondamentaux des êtres humains indigne de notre civilisation.

Le nombre de victimes de l’esclavage moderne a beaucoup augmenté depuis cinq ans. En effet, 28 millions d’humains sont soumis au travail forcé et 22 millions sont piégés dans un mariage forcé, les femmes et les enfants étant plus vulnérables à cette traite qui se déplace de plus en plus sur Internet et entraîne une exploitation sexuelle accrue des enfants. La pandémie a aggravé les choses.

Sans surprise, la traite des personnes est plus présente dans les pays pauvres et instables. Dans les contextes de guerre ou de grande pauvreté, les enfants deviennent un bien que l’on veut vendre, que l’on peut vendre, et le mariage des petites filles, une supposée solution au viol.

Toutefois, la traite des personnes n’existe pas seulement à l’extérieur de nos frontières. Au Canada, certains réclament qu’on interdise le mariage entre 16 et 18 ans afin de limiter les mariages forcés ou arrangés par les familles. Le phénomène est difficile à mesurer, mais déjà, des pays comme la France et le Royaume-Uni ont choisi de limiter les risques en relevant l’âge légal du mariage à 18 ans presque sans exception.

Autre tragédie : les images d’exploitation sexuelle des enfants sur Internet doublent chaque année, selon la police. On parle de millions d’images et de dizaines de milliers de signalements annuels pour des crimes pédosexuels. Dans une vaste enquête du quotidien La Presse, un policier résumait ainsi la situation :

On n’a pas le temps d’arrêter tout le monde. C’est juste une inondation de personnes qui regardent des enfants se faire violer puis qui aiment ça. C’est la réalité.

Au Centre canadien de protection de l’enfance, on évalue que 80 % des victimes ont moins de 12 ans. Plus de la moitié ont moins de 3 ans.

J’ai rencontré ce midi une vaste coalition de groupes et de survivantes chapeautée par Courage for Freedom qui se donne pour mission d’éradiquer l’achat et la vente de filles et de garçons. Les jeunes filles migrantes sont particulièrement à risque, car elles manquent de repères.

Que peut-on faire en tant que citoyen? Nos lois interdisent déjà ces pratiques, mais elles se poursuivent néanmoins. La responsabilité nous incombe donc à tous d’être attentifs à ce qui se passe autour de nous, d’être proactifs, d’écouter les survivantes, d’où cette journée de sensibilisation du 22 février prochain.

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