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PÉRIODE DES QUESTIONS — L'immigration, les réfugiés et la citoyenneté

Les demandeurs d’asile

29 mars 2023


L’honorable Julie Miville-Dechêne

Ma question s’adresse au représentant du gouvernement au Sénat. La fermeture du chemin Roxham était sans doute inévitable. Je m’inquiète toutefois de la suite, comme beaucoup d’autres. On ne peut faire autrement que de noter la différence de traitement entre les 133 000 réfugiés ukrainiens et les demandeurs d’asile qui arrivent à pied à nos frontières, et qui parfois, franchissent une douzaine de pays pour atteindre le Canada.

En colmatant la brèche du chemin Roxham, risque-t-on de créer ou d’exacerber d’autres drames humains? Quels moyens prendront les personnes désespérées pour entrer au Canada? Il est légitime que le gouvernement veuille rediriger les migrants vers des processus institutionnels, mais que ferons-nous pour nous assurer que ces actions n’engendrent pas de tragédies encore plus graves?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ + ]

Merci de la question. Il faut souligner les défis importants, les enjeux entourant les décisions de renouveler l’accord avec les États-Unis, pour faire en sorte que cela puisse s’appliquer à toute la frontière et non seulement aux points d’accès officiels.

Il est certain que le Canada a fait sa part et la fait toujours pour accueillir ceux et celles cherchant l’asile par des moyens officiels. Comme vous le savez, nous avons reçu plus de 40 000 migrants, au Québec seulement, qui ont tenté leur chance et réussi à venir ici par des moyens irréguliers.

Notre frontière compte 9 000 kilomètres, plus ou moins, et il faut admettre qu’il serait impossible pour les policiers de la surveiller. Nous n’en avons pas les moyens, et les États-Unis non plus. Le gouvernement est au courant des enjeux actuels et sait que cela sera encore plus difficile à l’arrivée de l’hiver. Le gouvernement travaille avec les provinces et nos homologues américains pour faire en sorte qu’on puisse gérer la situation d’une façon humaine et responsable.

Ce que le gouvernement souhaite, grâce à cet accord, c’est que ceux et celles qui veulent venir au Canada puissent le faire par les voies reconnues et officielles, parce que c’est là que sont les services qui pourront être encadrés. Ils ont le droit de rester en faisant une demande, sinon, ils devront retourner aux États-Unis, selon les règles du jeu.

Justement, pour ce retour aux États-Unis, les Américains sont tout de même aux prises avec un flot de migrants plus imposant que le nôtre. On a déjà commencé à refouler aux États-Unis une partie des demandeurs d’asile tentant d’entrer au Canada depuis dimanche.

Sénateur Gold, est-ce que le gouvernement sait comment les autorités américaines vont prendre en charge ces personnes et quel sort leur sera réservé dans ce pays qui déborde déjà de migrants?

Le sénateur Gold [ + ]

C’est une excellente question, madame la sénatrice.

Comme tout le monde le sait, notre ministre de l’Immigration et son équipe, ainsi que son homologue et son équipe, se penchent depuis longtemps sur les détails de ce protocole qui a été signé il y a un an.

Je ne suis pas au courant de tous les détails de leurs conversations, loin de là, mais je suis convaincu et je sais que c’est l’un des enjeux qui est sur la table et qui le restera parce que les gouvernements du Canada et des États-Unis comprennent très bien l’enjeu humain et l’importance de le gérer de façon humaine et responsable.

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