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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La Journée mondiale des réfugiés

17 juin 2020


Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour souligner la Journée mondiale des réfugiés, chose que je fais chaque année et que je vais continuer de faire jusqu’à ce que je prenne ma retraite, car cette journée est importante. La crise de la COVID vient empirer la situation des réfugiés, qui est déjà extrêmement difficile. Nous le savons tous, rien n’arrête ce virus; il va comme bon lui semble, d’un lieu, d’une personne, d’un pays ou d’un voyageur à un autre.

Au Canada, cette crise a eu des effets terribles pour un grand nombre de gens et a paralysé la société. Imaginons maintenant pendant un instant les ravages qu’elle peut faire chez les 70 millions de gens déplacés de force dans le monde, des gens qui vivent déjà dans la précarité. On nous a demandé de rester chez nous. Que fait la personne qui n’a pas cette possibilité?

De nombreux camps de réfugiés dans le monde, comme ceux de Cox’s Bazar, sont peu sûrs, insalubres et surpeuplés, des conditions propices à la propagation du virus. Ces camps sont trop densément peuplés pour qu’on puisse envisager toute quarantaine ou distanciation sociale. Les femmes et les enfants sont, hélas, les principales victimes puisqu’ils représentent la moitié des personnes déplacées.

La pandémie complique encore davantage la vie déjà précaire de ceux qui fuient les conflits armés, la violence, la persécution et les violations des droits de la personne, dont la torture, les agressions sexuelles et l’exploitation. Comme les frontières ont été fermées, ils n’ont plus la possibilité de se rendre en lieu sûr. À la fin du mois de mai, 161 pays avaient partiellement ou complètement fermé leurs frontières, et 99 d’entre eux ne faisaient aucune exception pour les demandeurs d’asile.

Le Canada fait partie de ces pays. Nous avons fermé nos frontières à tous les demandeurs d’asile hormis quelques rares personnes, et bien des gens voudront que nos frontières demeurent fermées ou que la sécurité soit renforcée. Je crois que nous pouvons être en sécurité tout en faisant preuve de compassion. Je veux avoir de l’espoir, et j’entrevois quelques lueurs positives.

Au Québec, les demandeurs d’asile ont répondu présents et ont fourni des soins forts nécessaires aux parents et aux aînés dans des établissements de soins de longue durée. Partout au pays, ce sont les demandeurs d’asile qui, aux côtés d’autres personnes, travaillent dans les abattoirs, les entrepôts et les épiceries. Jour après jour, ils risquent leur vie afin d’assurer notre sécurité. Je crois que nous devons faire preuve de reconnaissance soit en les naturalisant, soit en prenant des mesures pour rendre leur situation plus stable.

Nous devons également entendre ce que les réfugiés eux-mêmes ont à dire. Il ne suffit pas d’agir pour eux, il faut agir avec eux.

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