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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La Journée mondiale des réfugiés

20 juin 2023


Honorables sénateurs, en ce 20 juin, je prends la parole pour souligner la Journée mondiale des réfugiés, comme je le fais chaque année.

J’aurais aimé pouvoir vous apporter de bonnes nouvelles aujourd’hui, mais il n’y en a pas. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, plus de 110 millions de personnes — un sommet de tous les temps — fuient la persécution, les conflits, la violence, les changements climatiques et la discrimination. La guerre en Ukraine, la situation en Afghanistan et les combats au Soudan ont contribué à un mouvement de masse de réfugiés, autant à l’intérieur des frontières que d’un pays à l’autre.

Chers collègues, le nombre de personnes déplacées dans le monde ne cesse d’augmenter et il le fait à un rythme de plus en plus rapide. Avant le conflit en Syrie, en 2011, le monde comptait approximativement 40 millions de réfugiés. Ce nombre avait été relativement constant pendant les 20 années précédentes. Toutefois, en seulement 12 ans, ce nombre n’a pas que doublé, il a triplé.

Au fur et à mesure que ce nombre a augmenté, les mesures d’interdiction prises par les États-nations ont été multipliées pour empêcher les personnes d’atteindre la sécurité et d’exercer leurs droits en vertu de la convention du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. L’Union européenne a conclu un accord avec la Libye. Le Royaume-Uni a confirmé son intention d’envoyer les réfugiés au Rwanda pour que leur demande soit traitée là-bas. La Turquie a conclu une entente financière pour garder les réfugiés sur son territoire et les empêcher de se déplacer vers l’ouest. Le plus consternant, chers collègues, c’est que la fin de semaine dernière, nous avons volontairement regardé et attendu, et encore regardé et attendu, alors que 700 personnes, dont 100 enfants, mouraient au large des côtes grecques. Nous n’avons rien fait. Nous avons regardé et attendu.

Le Canada est fier, bien sûr, d’avoir établi un record en matière d’accueil et de réinstallation de réfugiés au cours des quatre dernières années; il en a accueilli plus que jamais auparavant et plus que tout autre pays. Toutefois, nous avons, nous aussi, plafonné les parrainages privés dans le cadre du projet de loi C-47, et le plan des niveaux d’immigration du gouvernement prévoit une réduction du nombre de réfugiés pris en charge par le gouvernement. On pourrait soutenir que ce sont les plus vulnérables.

Au milieu de tout ce désespoir, je reste fidèle à mon nom et je cherche une petite lueur d’espoir. Je la vois dans la résilience des réfugiés, qui poursuivent péniblement leur quête d’un foyer et leur quête de sécurité. Et lorsqu’ils trouvent la sécurité, ils contribuent à bâtir notre nation, comme le font Alphonso Davies, capitaine de l’équipe canadienne de soccer, et Tareq Hadad, roi du chocolat.

Je tiens surtout à rendre hommage aux mères et aux filles, aux sœurs et aux petites amies, qui sont les plus vulnérables et peuvent être confrontées à un avenir difficile dans l’univers de la traite des personnes et du trafic sexuel. Dans leur intérêt et dans l’intérêt de leurs enfants, il faut faire plus, faire mieux, et agir plus vite. Merci.

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