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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le vol 182 d’Air India

22 juin 2023


Honorables sénateurs, je tiens tout d’abord à remercier le sénateur Boisvenu de défendre inlassablement les victimes de crimes sexuels. J’aurais aimé pouvoir tenir des propos un peu plus positifs, mais je suis dans l’impossibilité de le faire, car demain, c’est le 23 juin. Ce jour reste gravé dans notre mémoire nationale en raison d’un événement profondément douloureux qui s’est déroulé par le passé.

Le 23 juin, il y a 38 ans, une bombe a explosé en plein ciel sur le vol 182 d’Air India, au-dessus des côtes de l’Irlande du Nord. Les 329 passagers qui étaient à bord, dont 82 enfants, 6 nourrissons, et 29 familles, ont perdu la vie lors de cet acte odieux. Cet événement tragique demeure l’acte terroriste le plus atroce de l’histoire du Canada.

Les familles des victimes se souviennent chaque année de cette journée tragique. La plupart des Indo-Canadiens — dont mes collègues dans cette enceinte que je vois acquiescer de la tête —, se souviennent exactement de ce qu’ils étaient en train de faire au moment où cette nouvelle leur a été annoncée. Nous nous souvenons d’avoir téléphoné à des fils et à des filles, à des mères et à des sœurs, à des pères et à des frères, à des épouses et à des maris, et de les avoir serrés dans nos bras.

Hier soir seulement, j’étais avec un ami dont l’oncle était le pilote de ce vol tragique.

Par la suite, des commissions d’enquête et des enquêtes criminelles ont été lancées. La mauvaise communication et la concurrence entre les agences de sécurité du Canada ont été révélées, mais la justice n’a pas été rendue. La communauté indo‑canadienne des victimes s’est organisée et a accepté de faire du 23 juin la Journée nationale du souvenir des victimes de terrorisme. Je les félicite d’avoir inclus les autres victimes du terrorisme.

Cependant, cette inclusion leur a coûté cher. L’institut Angus Reid a publié aujourd’hui un sondage selon lequel 9 Canadiens sur 10 ne savent rien ou presque de la plus grande attaque terroriste réussie contre des Canadiens, et ceux qui ont perdu la vie risquent d’être oubliés.

En 2018, j’ai écrit à Postes Canada pour lui demander de commémorer les victimes d’Air India, en particulier, au moyen d’un timbre. Le directeur du service des timbres-poste m’a répondu qu’il porterait la question à l’attention du Comité consultatif sur les timbres-poste. Depuis, c’est le silence radio.

Je me suis engagée à prendre la parole autant de fois que je le pourrais pour souligner cette journée. Dans cette enceinte au moins, chers collègues, souvenons-nous des victimes, rendons-leur hommage et gardons leur mémoire vivante.

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