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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le Mois de la fierté
18 juin 2024
Honorables sénateurs, joyeux Mois national de l’histoire autochtone et joyeux Mois de la fierté! Prenons un moment pour penser à ce que nous pouvons faire pour continuer à préserver et à favoriser l’égalité et les droits durement acquis, mais aussi pour songer à tout ce qu’une société diversifiée, inclusive et égalitaire pourrait faire pour nous tous, mais surtout pour les communautés autochtones, bispirituelles et arc-en-ciel.
Cette année marque le 50e anniversaire du soulèvement de Stonewall, qui a donné un élan à la libération gaie et au mouvement de la fierté et qui a été commémoré dès l’année suivante par une marche de la fierté.
Il y a deux ans, j’ai eu le privilège et la responsabilité de rencontrer Martin Boyce, l’un des derniers émeutiers de Stonewall encore vivants — il n’en reste qu’une poignée, chers collègues — et de prendre la parole avec lui.
Nous avons discuté de l’époque où le fait de révéler publiquement le sexe de la personne aimée pouvait vous valoir un casier judiciaire et un séjour en prison. La plupart d’entre nous se souviennent qu’à l’époque, il fallait absolument demeurer dans le placard si on voulait éviter les préjugés, la victimisation et les calomnies, quand ce n’était pas une thérapie de conversion, souvent synonyme de violence, de viol et parfois même de mort. Nous avons aussi discuté des difficultés personnelles associées à la vie en société et aux tribunaux, mais aussi dans sa propre maison ou son lieu de travail.
Les droits actuels n’ont pas été accordés librement; ils ont été acquis de haute lutte. Les droits fondamentaux des membres de la communauté 2ELGBTQIA+ ont été effacés par les systèmes hétérosexistes, qui leur faisaient subir descente après descente et tentaient d’en faire des criminels et des marginaux, de les prendre pour cible et de les exterminer. Malgré les avancées des dernières décennies, nous assistons à de nouvelles tentatives pour supprimer nos droits et nos protections juridiques, que ce soit ici ou ailleurs dans le monde, et pour nous opprimer.
J’avais 10 ans lorsque les rapports sexuels entre personnes de même sexe ont été décriminalisés, mais il a fallu des décennies avant que la société nous accepte. Lorsque j’étais adolescente, la plupart d’entre nous cachions notre homosexualité, sauf à ceux en qui nous avions confiance, comme mes mentors et amis Jim Egan et Jack Nesbit.
Jim faisait preuve d’amabilité et de compassion tout en essuyant les remarques désobligeantes qu’on leur jetait au visage, à Jack, à leurs amis et à lui, parce qu’ils étaient gais et, pire encore, parce qu’ils l’étaient ouvertement. Leur combat a fini par donner des résultats, mais ils n’ont jamais réussi à être considérés comme des conjoints.
Le Mois de la fierté nous donne l’occasion de réfléchir à tout le chemin parcouru depuis le soulèvement de Stonewall, la purge des homosexuels dans l’armée et la fonction publique, et j’en passe.
Nous pouvons aussi nous réjouir du fait que, le 20 juillet 2005, le Canada a été le quatrième pays à légaliser les mariages entre personnes du même sexe, et que, grâce à divers organismes, comme Rainbow Railroad, le Canada accueille maintenant des personnes qui fuient la persécution à l’étranger.
À l’occasion du Mois de la fierté, engageons-nous collectivement à défendre et à maintenir les progrès accomplis afin que le Canada continue d’accepter, de soutenir et de protéger les membres de notre communauté.
Chi-meegwetch, honorables collègues. Je vous remercie.