
PÉRIODE DES QUESTIONS — L'agriculture et l'agroalimentaire
Le soutien aux agriculteurs et aux producteurs
22 novembre 2022
Sénateur Gold, les producteurs de pommes de terre de l’Île-du-Prince-Édouard en sont encore à se remettre des conséquences dévastatrices de l’interdiction d’exportation qui a touché leurs récoltes. Ils ont dû détruire quelque 250 millions de livres de pommes de terre, ce qui représente des pertes supérieures à 50 millions de dollars pour l’industrie. Même si les exportations vers nos voisins du Sud ont repris depuis avril dernier, la perte de clients de longue date aux États-Unis fait craindre aux agriculteurs de l’Île‑du-Prince-Édouard que les dommages soient irréversibles. Un récent article de CTV cite les propos d’Andrew Smith, un agriculteur de Newton :
Nous avons perdu cette part de marché et nous ne la récupérerons pas. Je présume que ce sont des producteurs américains qui l’ont absorbée, car ils n’ont pas à subir des mesures protectionnistes à la frontière.
Si j’ai bien compris, d’ici à ce que le département américain de l’Agriculture ait terminé son examen approfondi, l’exportation de pommes de terre de semence — qui représentent approximativement 10 % de la production annuelle de la province — demeure interdite. Cela pourrait prendre des années, sénateur Gold.
Monsieur le leader, j’estime que les agriculteurs de l’Île-du-Prince-Édouard ont été suffisamment patients. Quand le gouvernement leur présentera-t-il un plan d’action immédiat incluant des mesures concrètes pour rétablir le plein accès au marché?
Je vous remercie de votre question. Tout d’abord, le gouvernement partage la fierté des producteurs de pommes de terre de l’Île-du-Prince-Édouard qui produisent depuis fort longtemps les meilleures pommes de terre au monde pour les Canadiens et les consommateurs internationaux. Nous savons que le problème dont vous parlez a touché la vie de nombreux habitants de la province, des fermes familiales multigénérationnelles aux emballeurs, en passant par les expéditeurs et beaucoup d’autres.
Il est possible que l’on détecte d’autres cas de gale verruqueuse de la pomme de terre, mais je crois comprendre que le risque de propagation est atténué considérablement grâce aux mesures fondées sur des données scientifiques, notamment celles prévues dans le Plan national de lutte à long terme contre la gale verruqueuse de la pomme de terre et l’arrêté ministériel sur la galle verruqueuse. Il s’agit d’une industrie importante pour l’ensemble de l’économie canadienne, et le gouvernement a offert un soutien considérable pour aider les agriculteurs à traverser cette période difficile, notamment environ 28 millions de dollars pour le plan d’intervention visant la gestion des pommes de terre excédentaires afin d’aider les producteurs de pommes de terre pendant la durée de ces perturbations commerciales. Le gouvernement continuera à collaborer avec les producteurs de pommes de terre pour alléger le fardeau qui pèse encore sur eux.
Sénateur Gold, il est clair que les politiques de votre gouvernement nuisent directement aux agriculteurs sur plusieurs fronts. Comme si l’interdiction d’importation n’était pas assez préoccupante, ils doivent également faire face à des coûts gonflés par les politiques économiques ratées du gouvernement. L’Île-du-Prince-Édouard a déclaré que la récolte de pommes de terre de cette année a été la plus coûteuse jamais enregistrée, à cause de la hausse du coût des engrais et du carburant diésel. Dans de nombreux cas, les producteurs constatent que leurs factures d’engrais ont plus que doublé, et il va sans dire que si les coûts pour les agriculteurs augmentent, les Canadiens le ressentiront sûrement à l’épicerie. C’est déjà le cas.
Sénateur Gold, le gouvernement est-il prêt à admettre que ses politiques font monter les prix à la ferme, ou est-ce que le premier ministre persiste à ignorer ce que lui disent les agriculteurs de partout au pays?
Je vous remercie de votre question, sénateur. Le gouvernement n’est pas en train d’ignorer ce que lui disent les agriculteurs ni, d’ailleurs, ce que qui que ce soit d’autre au pays affirme. Il a été démontré que les politiques économiques du gouvernement ont aidé le Canada au cours d’une période des plus difficiles. Le gouvernement continuera à soutenir l’économie et tous ses secteurs. Pour ce qui est des politiques sur les engrais et d’autres sujets, le gouvernement s’engage à les maintenir afin de nous aider à opérer une transition vers un avenir plus propre et plus durable.