Aller au contenu

PÉRIODE DES QUESTIONS — Le commerce international

Le protectionnisme commercial

8 février 2023


L’honorable Donald Neil Plett (leader de l’opposition)

Monsieur le leader du gouvernement, dans son discours sur l’état de l’Union prononcé hier soir, le président Biden a déclaré :

[J]’annonce également de nouvelles normes pour exiger que tous les matériaux de construction utilisés dans les projets d’infrastructure fédéraux soient fabriqués en Amérique. Du bois, du verre, des cloisons sèches, des câbles de fibre optique fabriqués en Amérique.

Sous ma gouverne, les routes américaines, les ponts américains et les autoroutes américaines seront construits avec des produits américains.

Si cela se concrétise, les entreprises et les travailleurs canadiens se retrouveront exclus du marché américain par l’administration Biden. Cela aura des conséquences extrêmement néfastes pour nos deux pays en raison de l’intégration de nos économies et de nos chaînes d’approvisionnement.

Sénateur Gold, quelles mesures concrètes le gouvernement Trudeau entreprend-il aujourd’hui pour contrer cette nouvelle menace de la politique d’achat aux États-Unis?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ + ]

Je vous remercie de votre question. Oui, en effet, le Canada entretient depuis longtemps des relations commerciales productives et mutuellement avantageuses avec les États-Unis. Néanmoins, ces relations n’ont jamais été dénuées de tensions, peu importe qui occupe la Maison-Blanche ou quel parti détient la majorité au Congrès. Force est de reconnaître qu’une tendance protectionniste existe depuis longtemps aux États-Unis et que le Canada a lui aussi ses propres enjeux et qu’il estime important de protéger l’intérêt des consommateurs et des producteurs canadiens.

Le Canada a très bien réussi jusqu’à maintenant à tirer son épingle du jeu en dépit du protectionnisme américain et il continuera de le faire. Le protectionnisme n’est pas un enjeu ponctuel. Il s’agit plutôt d’un enjeu permanent dans les relations entre le Canada et les États-Unis. Il existait déjà avant le discours sur l’état de l’Union prononcé hier et il continuera de revenir sur le tapis dans l’avenir. Le Canada affiche un bilan passablement positif pour ce qui est de défendre nos intérêts commerciaux face aux États-Unis, mais il serait carrément irréaliste de croire que ces enjeux disparaîtront un jour. Et, dans le présent cas, j’estime raisonnable de dire que les États-Unis sont de nouveau dans un cycle de propagande électorale et de tractations politiques.

Lorsque nous réunissons tous ces facteurs, des discours sont prononcés, des initiatives législatives sont envisagées et le gouvernement canadien travaille sur le dossier depuis des mois, voire des années, dans les coulisses, comme il le fait habituellement, avec beaucoup de succès, et il continuera à le faire.

Vous avez raison, monsieur le leader. Le bilan du Canada en matière de collaboration avec les États-Unis a été exceptionnellement bon, surtout sous les gouvernements de Brian Mulroney et de Stephen Harper. Disons que, dans une moindre mesure, Jean Chrétien s’est bien entendu avec Bill Clinton. C’est l’actuel premier ministre qui éprouve des difficultés avec les États-Unis, jusqu’ici avec deux présidents. On ne peut plus blâmer l’ancien président, car les problèmes sont maintenant avec l’actuel occupant de la Maison-Blanche.

En 2009, quand l’administration Obama avait présenté un plan de relance économique contenant des dispositions similaires favorisant l’achat aux États-Unis, le gouvernement conservateur précédent s’était employé avec diligence à obtenir une exemption. Ainsi, il y a 13 ans, en février 2010, le Canada signait une entente avec les États-Unis. Je signale que le Canada a été le seul pays du monde à obtenir une telle exemption.

En comparaison, je signale que quelques jours après la première rencontre en personne entre le premier ministre et le président Biden, les États-Unis ont doublé les droits sur le bois d’œuvre. Il y a deux semaines, le département américain du Commerce a fait part de son intention de prolonger l’application de ces droits. En outre, sous la gouverne du premier ministre Trudeau, les producteurs de pommes de terre de semence de l’Île-du-Prince-Édouard ne peuvent toujours pas exporter aux États-Unis. Monsieur le leader, je pourrais citer encore de nombreux exemples.

Pourquoi le gouvernement Trudeau n’a-t-il pas réagi rapidement pour contrer les mesures protectionnistes de l’administration Biden?

Le sénateur Gold [ + ]

Sénateur Plett, votre loyauté envers votre ancien chef et votre nostalgie pour cette époque sont vraiment très touchantes.

Le gouvernement, comme tous les gouvernements précédents, travaille sans relâche avec ses homologues américains pour défendre nos intérêts et ceux de nos travailleurs et de nos consommateurs. Ces efforts ont porté leurs fruits. Le gouvernement a connu un succès remarquable pendant la période de l’administration Trump, notamment lorsque ce dernier a décidé de renégocier notre accord de libre-échange. Le Canada s’est exceptionnellement bien tiré d’affaire.

Nous disposons d’une équipe solide, tant sur le plan politique que dans la fonction publique, et nous continuerons à bénéficier du solide leadership du gouvernement pour protéger les intérêts canadiens contre ceux qui voudraient les attaquer.

Haut de page