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PÉRIODE DES QUESTIONS — Les finances

Le budget de 2023

30 mars 2023


L’honorable Donald Neil Plett (leader de l’opposition)

Monsieur le leader du gouvernement, lorsque la ministre Freeland a présenté sa première mise à jour économique de l’automne en tant que ministre des Finances, en décembre 2020, elle a déclaré ce qui suit dans une entrevue qu’elle a accordée à l’époque :

Quand on installe des garde-fous le long d’un chemin, ils doivent être ancrés solidement à quelque chose. Je peux vous assurer qu’il y aura des garde-fous solides, stables et bien visibles en place le long du chemin au moment de l’emprunter.

J’aimerais attirer votre attention sur le commentaire d’un analyste que la Banque Scotia a cité dans son rapport sur le budget. Il disait ceci :

Les dépenses annuelles seront de 171 milliards de dollars plus élevées qu’en 2019-2020 à la fin de la période de projection. Elles sont 32 % plus élevées en 2022-2023 que durant l’exercice 2019-2020. La ministre Freeland estime faire preuve de prudence, mais je ne partage pas cet avis. C’est la ministre des Finances la plus dépensière que ce pays ait connue depuis longtemps.

Monsieur le leader, le gouvernement Trudeau s’est vendu corps et âme au NPD et il ne prétend même plus vouloir faire preuve de rigueur budgétaire. Il y a des mots pour désigner les personnes qui se vendent ainsi. Je ne suis pas sûr qu’ils conviennent dans un contexte parlementaire, alors je m’abstiendrai de les employer.

Monsieur le leader, le gouvernement NPD-Trudeau se démarque par le fait qu’il n’a pas de limite, pas de garde-fou, pas de cible. Que reste-t-il?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ + ]

Je vous remercie de votre question. Le budget prévoit une aide cruciale pour les Canadiens qui ont du mal à composer avec le coût de la vie élevé. Ainsi, il fournira une aide cruciale à 11 millions de ménages grâce à des mesures ciblées. En parallèle, le budget tient aussi compte des enjeux actuels et prévoit des investissements nécessaires en vue de verdir le réseau énergétique et de préserver la viabilité de l’environnement, un investissement dans notre avenir et celui de nos enfants et de nos petits-enfants.

De toute évidence, les économistes et les commentateurs qui réagissent sur le vif ont des points de vue divergents, puisqu’il y a autant de points de vue que d’écoles de pensée et d’idéologies parmi tous ces gens. Comme vous avez cité un de ces analystes, permettez-moi de répliquer en citant l’ancien directeur parlementaire du budget, Kevin Page, qui a beaucoup écrit dans le Globe and Mail dernièrement. Voici ce qu’il a dit :

Dans un contexte où l’inflation est élevée et où des nuages noirs assombrissent l’horizon économique, une stratégie budgétaire doit, pour être crédible, être prudente. Il faut reconnaître les risques de détérioration de l’économie, limiter les nouvelles mesures et maintenir les règles financières. Dans l’ensemble, le budget de 2023 repose sur une stratégie budgétaire crédible.

Chers collègues, notre performance économique en fait foi. Le ratio de la dette au PIB du budget de 2022 était de 42,4 %. Il a augmenté un peu. Les taux plus élevés contribuent certes, cette année, au ratio de la dette au PIB de 43,5 %, et nos projections prévoient, conformément aux projections budgétaires de l’an dernier, qu’il chutera à moins de 40 % pendant la décennie en cours. Cette situation se compare favorablement aux ratios de la dette au PIB de 66 % en Allemagne, de 92 % au Royaume-Uni et de 98 % aux États-Unis. Nous sommes en tête des pays du G7 en ce qui concerne l’important indicateur qu’est le ratio de la dette au PIB. Cela témoigne du sens de la responsabilité du gouvernement à l’égard des Canadiens, maintenant et pour l’avenir.

Nous allons tous les deux avoir l’occasion de présenter des discours sur le budget dans quelques semaines, mais comme vous n’avez pas répondu à la question, je vais y répondre à votre place. Je vais vous dire ce qui reste. C’était la question.

Ce qui reste, après toutes ces dépenses, est une dette d’une ampleur inimaginable. Contracter une deuxième hypothèque sur sa maison n’aide pas le Canadien moyen qui a déjà de la difficulté à respecter ses versements hypothécaires. La dette fédérale canadienne pour le prochain exercice financier devrait atteindre 1,22 billion de dollars. J’ai de la difficulté à visualiser une somme aussi importante.

La ministre Freeland a déjà promis aux Canadiens que la dette liée à la pandémie serait remboursée. Toutefois, selon le budget du gouvernement Jagmeet Singh-Trudeau, cette dette ne sera jamais remboursée. D’ici 2028, elle atteindra 1,31 billion de dollars, monsieur le leader. Soyons réalistes. Si le NPD reste à la tête de ce gouvernement — et rien ne laisse croire le contraire —, ils vont dépasser cette projection, et de loin.

Monsieur le leader, vous avez dit hier qu’il s’agissait d’un budget responsable, et vous avez laissé entendre la même chose aujourd’hui. Je ne suis pas d’accord. Comment pouvez-vous dire qu’il est responsable de laisser une dette astronomique à nos petits‑enfants et nos arrière-petits-enfants? Est-ce ainsi que vous gérez le budget de votre ménage, monsieur le leader?

Le sénateur Gold [ + ]

Je gère le budget de mon ménage de façon responsable. J’investis maintenant dans l’avenir de mes enfants et de mes petits-enfants. Le gouvernement investit de manière responsable dans notre avenir collectif.

Vous demandez ce qui reste, sénateur. Ce budget veille à ce qu’aucun Canadien ne reste sur le carreau. Le nouveau remboursement pour l’épicerie offre une aide ciblée à 11 millions de Canadiens et de familles à revenu faible ou modeste qui en ont vraiment besoin. Il s’attaque aux frais indésirables cachés, comme les frais d’itinérance plus élevés pour les télécommunications, les frais ajoutés sur les billets de spectacle ou de concert, etc., qui grugent le pouvoir d’achat de ceux qui peuvent le moins se le permettre. Il s’attaquera aux pratiques de prêt abusives en proposant de réduire les taux d’intérêt excessifs. Il réduira les frais de transaction des cartes de crédit, ce qui sera avantageux non seulement pour les consommateurs, mais aussi pour les petites entreprises. Il offrira aussi un système de production automatisée des déclarations de revenus afin qu’un plus grand nombre de Canadiens à faible revenu puisse faire leur déclaration et recevoir les prestations que beaucoup trop d’entre eux ne reçoivent pas par manque de capacités ou de connaissances, ou bien parce qu’ils ne produisent pas une déclaration de revenus.

Le budget vient en aide aux étudiants de niveau postsecondaire pour qu’ils puissent payer leurs études en bonifiant les Bourses d’études canadiennes et les prêts d’études canadiens sans intérêt. Il aidera les Canadiens à acheter leur première maison. La liste est encore longue.

Voilà ce qui reste : une détermination à aider les Canadiens, ce que le gouvernement continue de faire.

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