DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La Semaine d'information sur la résistance aux antimicrobiens
21 novembre 2023
Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour mieux faire connaître la résistance aux antimicrobiens, ou RAM, et encourager la prise de mesures à ce sujet. La résistance aux antimicrobiens est un enjeu complexe et crucial d’envergure mondiale qui menace la santé publique. Elle est de plus en plus répandue au Canada. Par « antimicrobiens », on entend les médicaments conçus pour supprimer les micro-organismes tels que les bactéries, les virus, les champignons ou les parasites qui causent des infections, ou pour en ralentir la croissance. Ces médicaments comprennent les antibiotiques, les antiviraux et les antifongiques utilisés pour prévenir et traiter des maladies infectieuses touchant les êtres humains, les animaux et les plantes.
La résistance aux antimicrobiens se produit quand des bactéries et d’autres microbes s’adaptent aux antimicrobiens et peuvent ainsi y résister ou les désactiver. Les microbes dotés d’une telle résistance survivent et se multiplient. Ce phénomène se produit naturellement, mais le fait de trop utiliser ou de mal utiliser les antibiotiques et d’autres agents antimicrobiens pour traiter les êtres humains et les animaux a pour effet d’accélérer le processus d’adaptation des microbes, alors que les nouveaux antimicrobiens ne sont pas encore sur le marché.
Chers collègues, les microbes sont en train de gagner cette course. Résultat : il est maintenant plus difficile, et parfois impossible, de traiter les infections, ce qui mène à des maladies plus graves, à des complications plus graves et à des séjours plus longs à l’hôpital.
On estime qu’au Canada, une infection sur quatre est déjà résistante aux premiers médicaments utilisés pour la traiter. La pneumonie bactérienne, la gonorrhée et les infections des voies urinaires figurent parmi les infections courantes qu’il devient plus difficile de traiter. En l’absence de médicaments efficaces, les patients qui ont besoin d’interventions chirurgicales, de dialyse ou de chimiothérapie ne sont pas adéquatement protégés contre les risques de maladies potentiellement mortelles. Au Canada, 5 400 décès étaient directement liés à la résistance aux antimicrobiens en 2018. Cette résistance coûte déjà cher au système de santé et au PIB du pays — respectivement 1,4 milliard et 2 milliards de dollars.
Nous soulignons cette semaine, du 18 au 24 novembre, la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens. Le thème de cette année est encore une fois « Prévenir ensemble la résistance aux antimicrobiens » et il met en relief l’importance de la collaboration. Au Canada, il y a la campagne #GoBlueForAMR, à laquelle la couleur bleue est associée, qui vise à accroître la sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens et à inciter l’action collective. Des sites touristiques et des édifices publics seront illuminés en bleu partout au pays, notamment la Place Canada et la tour CN, à la manière de phares faisant rayonner l’espoir et la connaissance.
Honorables sénateurs, servons-nous de la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens comme catalyseur de changement. Si nous unissons nos efforts, nous pourrons protéger l’efficacité des antimicrobiens et trouver des solutions durables afin d’assurer un avenir plus sain aux générations futures. Meegwetch. Merci.