DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Hommages
L'honorable Ghislain Maltais
11 avril 2019
Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour dire adieu à notre collègue, l’honorable Ghislain Maltais, qui quittera le Sénat du Canada un peu plus tard en avril. Pendant près de sept ans, il a représenté avec fierté la population québécoise dans notre Chambre. Son dévouement à l’égard de sa province est connu depuis longtemps, bien avant sa nomination au Sénat.
Je sais que je parle au nom de tous les honorables sénateurs en exprimant notre sincère gratitude au sénateur Maltais pour le travail qu’il a accompli, tant en comité que dans cette enceinte.
Notre collègue a commencé sa vie professionnelle dans le domaine des assurances, avec la compagnie dont il a été propriétaire de 1968 à 1981 : Maltais Courtiers d’Assurances. Deux ans plus tard, en 1983, il était élu député à l’Assemblée nationale du Québec, où il a représenté la belle région du Saguenay pendant 11 ans. Il a aussi été adjoint parlementaire du ministre des Forêts et du ministre de l’Environnement, et l’expérience qu’il a acquise lui a été très utile des années plus tard, en sa qualité de sénateur.
Les honorables sénateurs l’ont peut-être oublié, mais, en 1997, notre collègue a été candidat pour le Parti libéral à l’élection fédérale. Cela démontre sa polyvalence. Cependant, c’est dans le Parti conservateur du Canada que Ghislain Maltais s’est senti vraiment chez lui et, en 2009, il a été nommé au Sénat du Canada, sur la recommandation de l’ancien premier ministre Stephen Harper.
Parmi tous les comités auxquels notre collègue a siégé au fil des ans, on se souviendra surtout du travail qu’il a accompli au sein du Comité sénatorial permanent de l’agriculture et des forêts; il y aura servi à titre de vice-président et de président. Au cours des dernières années, le comité a produit des rapports importants sur l’accès aux marchés, les fermes familiales, l’innovation agricole et la santé des abeilles. La contribution du sénateur Maltais à ces études est précieuse, et son dévouement à l’égard des enjeux importants pour nos collectivités agricoles et rurales est sincère.
Je m’en voudrais de ne pas mentionner que, depuis 2014, le sénateur Maltais a le privilège d’être colonel honoraire du 62e Régiment d’artillerie de campagne de Shawinigan; je sais qu’il en est très fier, et avec raison.
Le sénateur Maltais est un homme franc et passionné qui vous dit toujours sa façon de penser et ce qu’il ressent. Je suis persuadé qu’il ne prendra pas une petite retraite tranquille, mais qu’il mettra sa passion au service des défis et des projets qui l’attendent.
Au nom de tous ses collègues du caucus conservateur, voire de tous les honorables sénateurs, je souhaite au sénateur Maltais nos meilleurs vœux pour l’avenir.
Honorables sénateurs, c’est avec plaisir, mais aussi avec regret, que je rends hommage à notre collègue, le sénateur Maltais.
Le sénateur Maltais prenait très au sérieux son rôle de sénateur pour représenter sa province, le Québec. Ses contributions au travail du Comité sénatorial permanent de l’agriculture et des forêts, un comité dont il a été président et vice-président depuis 2015, démontrent son dévouement à l’égard d’un secteur très important de l’économie canadienne. Peu importe la taille de leurs fermes, le sénateur Maltais mettait les producteurs au premier plan et défendait leurs intérêts.
Personnellement, j’ai appris, pendant la période des questions, qu’il y avait deux réponses possibles aux questions du sénateur Maltais : la réponse correcte et la réponse que le sénateur Maltais voulait recevoir. En ce qui concerne la première, je me permets de croire que j’ai pu lui donner la réponse correcte au moins à quelques reprises, mais je n’ai jamais réussi à fournir une réponse qui se conformait à ses attentes.
En plus d’être un sénateur qui exprime toujours des propos pertinents et professionnels dans la Chambre, le sénateur Maltais est un homme des plus gentils et courtois.
Lorsque le Comité de l’agriculture et des forêts est revenu de sa mission d’information en République populaire de Chine, le sénateur Maltais m’a confié qu’un jeune diplomate canadien avait beaucoup aidé le comité à l’occasion de cette visite. Le nom de famille du diplomate en question, un certain M. Harder, avait attiré l’attention du sénateur Maltais. Était-ce une coïncidence? Combien de Harder peut-il y avoir au Canada? Notre collègue a finalement demandé au jeune diplomate s’il y avait un lien entre lui et moi. Effectivement, c’est un lien très étroit : le diplomate en question était mon fils, Andrew.
Depuis, le sénateur Maltais me demande régulièrement des nouvelles d’Andrew et de sa fille, ma petite-fille, Atlin. Cela confirme que les priorités du sénateur Maltais sont solides et fondées sur l’amour de la patrie, la famille et l’amitié.
Je vous offre, cher collègue, de la part de l’équipe du bureau du représentant du gouvernement, nos meilleurs vœux pour une retraite joyeuse et paisible, qui répond à vos plus belles attentes.
Merci beaucoup.
Honorables collègues, je savais que ce moment viendrait éventuellement. Cela ne me fait pas plaisir. Ni moi ni les membres du Comité de l’agriculture et des forêts n’en sommes heureux. Le sénateur Maltais a été un membre loyal et dévoué du comité, et a beaucoup contribué à ses débats. Il a aussi beaucoup contribué à nos voyages.
Les nouveaux sénateurs devraient savoir quelques détails en ce qui concerne les voyages en compagnie du sénateur Maltais. On a intérêt à avoir un Tim Hortons pas loin. Non seulement il boit du café Tim Hortons, mais aussi il a été propriétaire de quelques franchises. C’est un bon gars. Il a été propriétaire du Tim Hortons à l’aéroport d’Halifax. Chaque semaine, je me faisais un devoir d’arrêter au Tim Hortons de l’aéroport d’Halifax et, une fois arrivé ici, je faisais rapport au sénateur Maltais sur l’état des choses, l’achalandage et la qualité du service. Et vous savez quoi? Je n’ai jamais eu une seule tasse de café gratuite.
Autre détail à savoir à son sujet : il est une publicité ambulante pour les pommes Honeycrisp de la Nouvelle-Écosse. Il adore les pommes Honeycrisp de la Nouvelle-Écosse. Chaque fois qu’il pouvait mettre la main sur une de ces pommes, il en prenait une. Il en a parlé encore la semaine dernière.
J’ai eu le plaisir de travailler avec le sénateur Maltais lorsqu’il a occupé les fonctions de président et de vice-président du Comité sénatorial permanent de l’agriculture et des forêts. En lisant sur sa carrière ce matin, je me suis demandé ce qui a bien pu se produire. En consultant votre curriculum vitæ, je vois le mot « libéral » à plusieurs reprises. Il a été député libéral de la circonscription de Saguenay à l’Assemblée nationale du Québec de 1983 à 1994. Puis il n’a pas été réélu. Pendant qu’il était là-bas, il a été membre de la Commission de l’agriculture, des pêcheries et de l’alimentation de l’Assemblée nationale de 1982 à 1985. Je vois aussi que, plus tard, il a été candidat libéral à nouveau. Ghislain, vous devriez être de ce côté-ci du Sénat. Je ne comprends pas quand a eu lieu la conversion.
Ghislain, je constate que mon temps de parole est presque écoulé. Je vous souhaite la meilleure des chances parce que vous êtes devenu un bon ami. J’ai beaucoup aimé le temps que nous avons passé ensemble. Nous avons collaboré efficacement au comité directeur au fil des ans, ce qui montre bien que les allégeances politiques n’empêchent pas de faire du bon travail au Sénat. Elles n’empêchent pas de faire du bon travail pour les Canadiens.
Ghislain, mes meilleurs vœux, mon ami. Restons en contact.
Honorables sénatrices et sénateurs, je prends la parole au nom du Groupe des sénateurs indépendants pour rendre hommage à notre honorable collègue, le sénateur Ghislain Maltais, qui termine aujourd’hui son mandat au Sénat du Canada.
Je profite donc de vos derniers moments dans la Chambre rouge, cher collègue, pour vous remercier de votre engagement continu envers les gens de votre province, mais également envers l’ensemble des Canadiennes et des Canadiens.
Si, au cours de votre longue carrière, vous avez été homme d’affaires, fondateur d’association et de chambre de commerce, président de l’Association des commissions scolaires de la Côte‑Nord, député provincial, adjoint parlementaire et sénateur, vous êtes avant tout un homme de cœur, un citoyen passionné, engagé et amoureux de sa région et de sa population.
Au fil des ans, vous avez cumulé de nombreuses fonctions avec brio, ce qui vous a valu plusieurs distinctions, y compris celle de colonel honoraire du 62e Régiment d’artillerie de campagne de Shawinigan.
Malgré ces marques de reconnaissance, vous êtes toujours resté un citoyen proche des gens, impliqué dans votre communauté et intègre envers vous-même et celles et ceux que vous aimez. Que ce soit pour parler d’agriculture, de pêche, de forêts ou de tout autre secteur d’activités, vous avez toujours mis de l’avant les préoccupations des travailleuses et travailleurs, ces femmes et ces hommes que vous côtoyez avec bonheur.
Certains de nos collègues dans cette Chambre vous connaissent beaucoup mieux que moi, compte tenu des années qu’ils ont passées avec vous. Cela dit, permettez-moi, sénateur Maltais, de témoigner de la personne que j’ai rencontrée le jour où je suis devenu membre, puis président du Comité sénatorial permanent des langues officielles. Chers collègues, comme vous le savez tous, le sénateur Maltais est une personne de passion, particulièrement lorsqu’il est question de langues officielles et de sa belle région de la Côte-Nord. À maintes reprises dans l’enceinte du Sénat, nous avons eu l’occasion d’entendre le sénateur Maltais prendre la parole afin de défendre les droits linguistiques des parlementaires et de tous les Canadiens et les Canadiennes.
Chaque semaine, à la table du Comité sénatorial permanent des langues officielles, mes collègues et moi avons constaté à quel point vos interventions animées, et parfois difficiles à interrompre, étaient toujours inspirées d’un profond amour de la langue française et d’un regard bienveillant et attentif aux besoins des communautés de langue officielle de partout au pays.
Comme vous le savez, en tant que législateurs et représentants des minorités et des régions, ici, au Sénat, nous œuvrons dans un environnement où chaque parole prononcée a son importance. Il peut être intimidant pour de jeunes sénateurs et sénatrices de prendre la parole avec aisance. Or, ce n’est manifestement pas votre cas, cher collègue, et, dans ce sens, vous êtes une source d’inspiration pour nous tous. Votre franc-parler, votre honnêteté et votre capacité à défendre sans texte écrit vos idées et vos idéaux ont été remarqués et appréciés de tous. Vous avez toujours été direct et franc dans vos propos, et nous vous en sommes reconnaissants.
Votre grande joie de vivre et votre manière de vous exprimer, que vous qualifiez vous-même de manière familière, de ton un peu « bougonneux » — et je le dis avec affection — vont beaucoup nous manquer.
Cela dit, comme nous connaissons votre amour de la vie et des gens, nous sommes convaincus que votre parcours professionnel ne s’arrêtera pas aujourd’hui avec votre départ du Sénat. Aussi, honorable collègue, au nom de mes collègues du Groupe des sénateurs indépendants et de tous les sénateurs dans cette Chambre, je vous offre mes meilleurs vœux pour l’avenir. Que la santé, la sérénité, la joie de vivre et l’amour de vos concitoyens continuent de vous habiter et de nous inspirer encore longtemps.
Bonne retraite, sénateur.
Chers collègues, c’est avec plaisir que je salue mon bon ami, Ghislain Maltais, à l’occasion de son départ.
Le sénateur Maltais a grandi sur les rives du Saguenay. Il a fréquenté l’Université du Québec à Rimouski; il a fondé son entreprise dans Charlevoix; il a été député de la Côte-Nord; et il est maintenant résidant de Québec. Il n’est pas étonnant qu’il connaisse aussi bien l’Est du Québec et qu’il ait toujours pu reconnaître l’humeur des gens de ces régions.
Le sénateur Maltais représentait souvent la voix du gros bon sens dans les débats parlementaires et au sein du caucus. Il était aussi une source de références historiques. Comme il a été député à l’Assemblée nationale de 1983 à 1994, il a connu les débats constitutionnels, du « beau risque » de M. Lévesque au référendum sur l’accord de Charlottetown.
Il fallait qu’il soit habile pour demeurer populaire dans un comté aussi nationaliste, lui qui est un fier fédéraliste, de même qu’un fier libéral! À l’échelon provincial, évidemment, et à une reprise, au fédéral.
Lorsque j’étais impliqué activement dans l’Action démocratique du Québec, Ghislain et moi avons eu plusieurs débats. Nous n’étions pas d’accord sur qui était le mieux à même de diriger le Québec. Cependant, nous savions que nous avions tous les deux à cœur les intérêts du Québec, et nous nous entendions très bien sur le fait que le Parti conservateur, sous la gouverne de Stephen Harper, était le meilleur parti pour diriger le Canada.
J’ai apprécié le respect que le sénateur Maltais accordait au système parlementaire. Il a toujours compris que si le Parlement est une arène dans laquelle les échanges doivent être francs, ces échanges doivent aussi se faire avec respect.
J’ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec lui alors que j’occupais le fauteuil du Président. Ses conseils étaient, pour la plupart, judicieux. Je dis « la plupart », parce que Ghislain pouvait parfois confondre le Règlement du Sénat et celui de l’Assemblée nationale.
Merci, Ghislain, pour toutes les années de service que tu as consacrées au Québec et au Canada. Merci aux membres de ta famille de leurs sacrifices. Nous savons tous que la vie politique peut souvent être difficile pour les proches. Je te souhaite bonne chance, mon ami, dans tes projets. Merci.
Honorables sénateurs, la retraite du sénateur Maltais la semaine prochaine fera perdre aux débats du Sénat un point de vue bien particulier pour lequel il était reconnu et qu’il apportait efficacement à nos délibérations. Lorsque le sénateur Maltais se lève pour prendre la parole en Chambre, on sait qu’il nous fait entendre la voix de l’expérience, celle qui est enracinée dans le vécu du milieu de ce qu’on appelle « les régions ». On l’écoute, parce qu’il nous exprime les préoccupations de personnes qui triment au quotidien pour gagner leur vie. Il est essentiel que ce point de vue soit présent dans les débats sur les projets de loi, parce qu’on sait que, souvent, ces lois toucheront la vie de millions de personnes qui n’ont ni lobbyistes pour être entendus ni pouvoir économique à l’égal des grandes institutions financières ou des grandes entreprises.
Le sénateur Maltais a été député d’une région, celle du Saguenay, et il connaît bien la Côte-Nord, comme notre collègue vient de le souligner, ce qui lui a permis d’acquérir une expérience du terrain à nulle autre pareille. Il a toujours côtoyé ceux et celles qu’on appelle « les vrais travailleurs », ceux de la terre et de la forêt, ceux pour qui le salaire est souvent gagné à la force des bras. Quand il prend la parole dans cette Chambre, ce sont leurs voix que l’on entend.
De ce fait, j’ai toujours écouté attentivement ses propos. J’avais la conviction d’entendre là le « gros bon sens », c’est-à-dire la voix du sens commun, celle des préoccupations liées à ce qu’on appelle « la vraie vie ». On sait combien il est facile de raisonner tous les problèmes politiques en termes abstraits. Toutefois, le débat devient alors rapidement désincarné. La loi, pour sa part, s’appliquera à tout le monde, de tout son poids, et dans le quotidien. Il a illustré ce phénomène récemment grâce à son intervention au soutien des travailleurs de Postes Canada et de leurs familles, dans le cadre du débat sur le projet de loi mettant fin à la grève des postes en décembre 2018.
Il y a aussi une autre contribution que le sénateur Maltais a apportée, une contribution qui revêt une grande importance dans la définition du Canada. Le sénateur Maltais a fait entendre la voix des Québécois francophones. Comme on le dit communément, il a le cœur à la bonne place. Quand il se lève, ce sont les préoccupations et le point de vue des Québécois qui résonnent dans cette Chambre. Ses instincts de francophone le servent bien. Il y a chez lui la sagesse et la force inébranlable des anciennes familles francophones, ancrées dans la tradition, qui ont gardé, à travers les siècles, la certitude de leur identité et la fermeté de leur conviction de pouvoir durer et de s’affirmer dans un Canada uni. Il est de ceux et celles qui ont vécu les deux référendums sur l’indépendance du Québec, celui de 1980 et celui de 1995. Il est de ceux qui ont maintenu haut et fort leur attachement au pays. Il s’est engagé personnellement pour garder le Canada uni, et on doit lui en être profondément reconnaissant.
Le temps a passé sur ces événements, mais ceux qui les ont vécus ne peuvent les oublier. Chaque jour, ils savent que si le Canada a survécu comme pays et qu’il continue de faire l’envie du monde, c’est parce qu’ils ont eu foi en sa capacité de résoudre nos différences et de réaffirmer ce qui nous unit.
Le débat en cette Chambre était plus complet lorsque le sénateur Maltais y prenait part. Tout au long de ces années, il nous a offert un point de vue éclairé, fondé sur sa longue expérience de l’engagement communautaire et du service à ses proches de manière franche et désintéressée. En prenant sa retraite, il nous laissera la fierté d’avoir pu servir à ses côtés.
Merci, sénateur Maltais!
Honorables sénateurs, je tiens à joindre ma voix à celle de mes collègues afin de rendre hommage à notre collègue, le sénateur Ghislain Maltais, et de souligner sa contribution au Sénat. Je fais écho aux observations des sénateurs qui ont souligné son engagement de longue date envers sa province et son pays. Il est père et grand-père. Il a des enfants et des petits‑enfants. Il a été député à l’Assemblée nationale du Québec, sénateur, grand défenseur des francophones, tant dans cette Chambre qu’au Comité sénatorial permanent des langues officielles, et j’en passe.
Le sénateur Maltais est un des rares sénateurs à s’exprimer sans discours écrit. Il le fait avec une éloquence captivante. Naturellement, il a le don de nous donner l’heure juste et le fond de sa pensée. Son absence sera une lourde perte pour le Sénat. Depuis quelques mois déjà, j’ai commencé à préparer le terrain pour souligner son départ en citant à nos collègues un passage de la Bible qui raconte « qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents ».
Ce que j’aime et que j’apprécie du sénateur Maltais, c’est son esprit combatif, sa sagesse, son indépendance, son intelligence et, surtout et avant tout, son ardent désir de faire en sorte que le Sénat joue son rôle de Chambre de second examen objectif. Ce sera son héritage et la trace qu’il laissera derrière lui.
Je suis honoré d’avoir eu le privilège de le côtoyer et de siéger à ses côtés au Comité des langues officielles. Sénateur Maltais, un gros merci pour votre beau travail! Vous allez certes laisser un immense vide à combler au Sénat. Je vous souhaite une bonne retraite et beaucoup de succès dans vos projets aux côtés de votre épouse, de vos enfants et petits-enfants.
Cher sénateur Maltais, certains diront que nous sommes amis en raison du petit caucus de deux fumeurs que nous formons. Ce n’est pas seulement ce trait qui lie notre amitié. Nous avons partagé nos expériences comme députés provinciaux à un moment où notre pays tenait des discussions constitutionnelles tendues. Certains se souviendront que, à un moment de ma vie, mon nom était Pierrette Ringuette-Maltais. Mon nom est maintenant Pierrette Ringuette — vous voyez la différence. Le sénateur Maltais a toujours pris beaucoup de plaisir à me taquiner en disant que Pierrette ne peut s’éloigner des Maltais.
Depuis plus de six ans, le sénateur Maltais et moi participons à l’activité Les multiples facettes du Parlement. Au cours de cette activité, nous accentuons nos taquineries, au grand plaisir des employés du Parlement, qui voient de supposés adversaires rire ensemble. Notre amitié nous permettait de rendre les employés à l’aise face aux sénateurs et de leur montrer que les sénateurs ne sont pas des « endormis », selon l’image qui est souvent transmise par les médias. À maintes reprises, nous nous sommes rappelé notre jeunesse et notre participation aux chorales paroissiales. Disons que les vêpres et l’Agnus Dei chantés par le sénateur Maltais étaient bien différents de ceux de ma génération. Pour compenser, il ne se gênait pas pour chanter ouvertement et publiquement Le rossignol, de Luis Mariano. En effet, le sénateur Maltais a une voix de rossignol.
Nous partageons aussi une amitié avec les parlementaires et le peuple cubains et, il y a quelques années, à nos frais, nous avons rencontré plusieurs organisations à La Havane. D’ailleurs, je ne saurais terminer mes propos sans partager avec vous une expérience anodine, alors que le sénateur Maltais et moi étions en visite parlementaire à la Barbade. Arrivé à l’hôtel, au début de la soirée, notre caucus de deux fumeurs se dirige vers les chaises, sur la plage, pour fumer des cigarettes en discutant des rencontres de la journée. Je me retourne pour voir trois hommes qui portaient des bonnets, et l’un d’eux me fait signe de fumer. Je dis à Ghislain : « Pauvre homme, il veut une cigarette. » Alors, je lui fais signe de venir et lui offre une cigarette. Comme il s’approche, le jeune homme sort de sa poche une autre sorte de cigarette. Évidemment, le sénateur Maltais se met à rire de ma naïveté à presque s’en étouffer.
Soyez assuré, sénateur Maltais, que votre sagesse de parlementaire manquera aux conversations dans cette Chambre, mais sachez que je n’oublierai jamais nos conversations et nos blagues, que nous avons partagées en toute amitié.
Je vous souhaite, cher rossignol, une envolée vers une retraite pleine d’humour et d’amour, et que vos voyages de pêche avec vos enfants et petits-enfants vous procurent les plus beaux souvenirs. Sachez aussi que vous serez toujours le bienvenu pour venir chanter dans ma demeure. Bonne retraite, cher ami.
Honorables sénateurs, comme vous tous, je prends la parole pour souligner le départ d’un collègue et d’un ami, et pour le remercier des nombreuses années de travail politique qu’il a consacrées à sa province, à son pays et au Sénat du Canada : le sénateur Ghislain Maltais.
Je dirais même que je tiens à souligner les nombreuses vies du sénateur Maltais. Comme vous le savez, il prendra sa retraite du Sénat dans quelques jours, comme si le mot « retraite » existait pour lui. Mordu de politique, le sénateur est une encyclopédie vivante de la politique québécoise et canadienne. Il ne vous le dira pas, mais il est sans doute l’homme politique québécois et canadien le plus actif de sa génération. Il a d’abord été député — libéral — du comté de Saguenay à l’Assemblée nationale du Québec, de 1983 à 1994. Plus tard, il a été nommé au Sénat et, enfin, il a vu la lumière.
Tout au long de son parcours politique, il a côtoyé les géants de la politique québécoise et canadienne, les Jean Charest, Lucien Bouchard, Robert Bourassa, René Lévesque et Brian Mulroney, pour ne nommer que ceux-là. Si vous lui posez la question, il aura des anecdotes à vous raconter sur tous les politiciens qu’il a côtoyés; des secrets et des confidences qu’il ne partagera pourtant qu’avec ses fidèles amis.
Malgré un parcours réussi en stratégie et organisation, de 1994 à 2007, il a gardé les pieds solidement ancrés en politique. Il a fait son entrée au Sénat en 2012. Pendant son séjour au Sénat, je l’ai toujours perçu comme un grand défenseur des intérêts du Québec. Ce Québec, il le connaît sous toutes ses coutures, sous tous ses angles, pour l’avoir parcouru d’est en ouest, du nord au sud. Il connaît le Québec comme il connaît le meilleur de ses amis, et il lui voue la même fidélité. Homme de tête, mais, avant tout, homme de terrain, près des gens pour les écouter et surtout pour écouter les décideurs politiques, le sénateur Maltais laissera dans l’histoire du Sénat la marque d’un homme politique canadien fier du Québec, fier de ses racines et fier du Canada. Cette fierté, il n’a cessé de l’exprimer auprès des multiples dignitaires de partout dans le monde qu’il a rencontrés lors de ses nombreux voyages au sein des délégations parlementaires du Sénat.
Ghislain, je me joins donc à tous ceux et celles qui t’ont côtoyé au Sénat, sénateurs et employés, pour te remercier de toutes ces années que tu as consacrées au service de ton pays et de ta patrie.
En conclusion, je n’ai qu’un souhait à formuler : cesse de fumer afin que ta retraite active dure le plus longtemps possible et que tu puisses offrir encore le meilleur de toi à ce monde. Merci, cher sénateur Maltais.