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PÉRIODE DES QUESTIONS — Le ministère de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté

Les demandeurs d’asile

8 octobre 2024


L’honorable Clément Gignac [ - ]

Bienvenue, monsieur le ministre, et merci pour votre service public. Je tiens également à vous féliciter pour votre geste d’humilité, quand vous avez reconnu qu’on aurait peut-être pu mieux faire, ainsi que pour avoir écouté les économistes, parce qu’ils ont fait des suggestions pour que le gouvernement tienne compte de la capacité d’accueil à l’avenir.

Ma question concerne les demandeurs d’asile et la suggestion du Québec de s’inspirer du nouveau Pacte sur l’immigration et l’asile adopté par l’Union européenne, afin d’aider les pays européens qui subissent une pression. Les autres États membres doivent participer à une relocalisation des demandeurs d’asile ou participer financièrement. Est-ce qu’une telle approche mériterait d’être envisagée au Canada?

L’honorable Marc Miller, c.p., député, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté [ - ]

Dans une fédération comme le Canada, où la responsabilité de l’immigration est partagée, on pourrait s’attendre à ce que toutes les provinces agissent de bonne foi et de façon responsable. En théorie, cela devrait fonctionner mieux que dans l’Union européenne, surtout avec les frontières que nous avons et à cause de notre Constitution, qui gère nos relations avec les provinces.

Cependant, force est de constater que récemment, certaines provinces ne font pas leur juste part en ce qui concerne les demandeurs d’asile. Le gouvernement fédéral doit donc agir. Ce n’est pas une question de traiter les gens comme du bétail ou de procéder à des déplacements forcés. Il n’est pas non plus question d’adopter des solutions qui ne sont pas faites sur mesure pour le Canada et de s’inspirer de pays qui ont des défis différents du Canada, que ce soit la France, l’Allemagne ou un autre pays.

Il y a toujours lieu d’améliorer le système d’hôtels qu’on a mis en place, qui coûte très cher. On a déplacé beaucoup de gens du Québec dans la foulée du chemin Roxham. Le processus d’intégration ne se fait pas aussi bien que si une province agissait dans son champ de compétence pour s’assurer que les demandeurs d’asile sont traités humainement, avec les ressources que les provinces peuvent fournir.

Le sénateur Gignac [ - ]

Afin de dépolitiser la question de l’immigration, il est attendu que nos immigrants contribuent à long terme à la création de la richesse, on est tous d’accord là-dessus, mais à court terme, tout cela crée des enjeux. Que penseriez-vous de créer un comité d’experts composé de démographes, de sociologues et d’économistes pour vous conseiller sur l’établissement des cibles?

M. Miller [ - ]

Absolument, je ne suis pas du tout contre. J’ai beaucoup d’information, d’idées et de contributions — que je valorise — qui m’ont été données par des gens qui ne font pas partie du gouvernement. Je ne serais pas contre. J’aimerais d’abord obtenir un certain succès avec le programme de répartition qu’on a mis en place avant de le faire. Cependant, d’emblée, cela me semble une bonne idée. Nous le faisons actuellement de manière informelle. Je serais d’accord pour rendre le processus plus formel, avec la participation des provinces et leur engagement à participer de bonne foi. Je serais d’accord, mais nous avons besoin de la bonne foi des provinces.

Son Honneur la Présidente intérimaire

Honorables sénateurs, le temps alloué pour la période des questions est écoulé.

Je suis certaine que vous vous joindrez à moi pour remercier le ministre Miller de s’être joint à nous aujourd’hui. Merci, monsieur le ministre.

Nous reprenons maintenant les délibérations interrompues au début de la période des questions.

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