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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — L'honorable Jean-Guy Dagenais

Hommages à l'occasion de son départ à la retraite

12 décembre 2024


L’honorable Larry W. Smith [ + ]

Nous nous souvenons tous de notre première journée dans cette magnifique Chambre. Je me souviens d’avoir été impressionné par les gens remarquables que je côtoyais : Percy Mockler, Nancy Greene Raine et Frank W. Mahovlich, pour n’en nommer que quelques-uns.

Quelque temps plus tard, j’ai appris que Jean-Guy Dagenais prendrait place sur le banc des conservateurs au Sénat. La première fois que je l’ai croisé, j’ai tout de suite compris que j’étais en la présence d’un homme incroyable, d’un bon et pur Québécois. Quelle fierté de servir notre belle province à ses côtés.

Au fil du temps, j’ai eu plusieurs occasions de travailler aux côtés de Jean-Guy. Il a rapidement montré qu’il était le genre d’homme capable de jauger une situation et de prendre le temps nécessaire avant de réagir. Il a toujours su interpréter les situations, certaines parfois moins agréables que d’autres, avec le sens de l’humour que nous lui connaissons bien.

Jean-Guy est un leader atypique. Lorsque ses collègues de la Sûreté du Québec l’ont choisi pour les représenter en 2004, il leur a facilement prouvé qu’il était à la hauteur de la tâche et il a fièrement porté leurs voix jusqu’en 2011. Il les a guidés en étant un leader fort, solide, mais discret.

Le sénateur Dagenais montre dans tous les aspects de son travail qu’il est un solide joueur d’équipe sur lequel on peut compter. Son intégrité innée et sa pudeur invariable m’ont souvent facilité la tâche lorsque j’étais leader de l’opposition au Sénat. Merci, Jean-Guy.

Je n’ai jamais douté que Jean-Guy serait à mes côtés pour m’appuyer dans les situations difficiles, et j’étais très heureux de pouvoir célébrer avec lui nos victoires collectives.

Jean-Guy a toujours su s’entourer de bonnes personnes. Nous ne pouvons rendre hommage à ce grand homme sans souligner le travail de Richard, Mireille et Luce pour le soutien qu’ils ont apporté à Jean-Guy au fil des ans. De plus, au nom de toutes les Canadiennes et de tous les Canadiens, j’aimerais également remercier sa conjointe, Danielle —

 — bon travail, Danielle —

— pour les sacrifices qu’elle a faits afin de permettre au sénateur Dagenais de siéger au Sénat, avec et pour nous.

Jean-Guy, cher ami, je te souhaite une retraite à la hauteur de tes attentes. Profite du temps libre que la vie t’offre enfin, après de nombreuses années à travailler au service des autres, pour te reposer sous le soleil de la Floride. Que cette retraite t’apporte santé, bonheur et petites douceurs.

Salut, mon vieux, et merci.

Honorables sénatrices et sénateurs, aujourd’hui, nous soulignons la retraite du sénateur Jean-Guy Dagenais, nommé au Sénat en janvier 2012 par l’ancien premier ministre Harper.

Suivant les traces de son père, le sénateur Dagenais a entrepris une carrière dans les forces policières de Montréal. Membre actif de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec, il en est devenu président en 2004.

Le sénateur Dagenais ne manque pas d’histoires à raconter à cause de sa longue carrière de policier. Je crois qu’il est particulièrement fier de ses exploits de négociateur pour les forces policières, particulièrement des bons moments qui se sont produits lors des négociations qu’il a menées avec l’ancien premier ministre du Québec Jean Charest. Il le taquine toujours en lui disant qu’il a coûté cher à son gouvernement lors d’une négociation en particulier. C’est certainement l’un de tes meilleurs souvenirs, Jean-Guy.

À son arrivée au Sénat au sein du caucus conservateur, le sénateur Dagenais donnait l’impression d’être une personne difficile d’approche. Détrompez-vous. Le sénateur Dagenais a un sens de l’humour tout aussi prononcé que les questions un peu partisanes qu’il adressait aux représentants du gouvernement, les sénateurs Harder et Gold.

Le sénateur Dagenais est un progressiste-conservateur, tout comme notre ancien collègue Ghislain Maltais. À mes yeux, ce sont deux bons vivants qui savent comment équilibrer le sérieux et l’humour. Je me suis liée d’amitié avec ces deux sénateurs et nous avons passé de bons moments ensemble. Le sénateur Dagenais était tellement porté à taquiner que j’ai commencé, il y a plusieurs années, à le surnommer « mon malcommode ». Je crois que Danielle pourrait dire la même chose que moi.

Sénateur Dagenais, « mon malcommode », vous allez me manquer énormément. En tout temps, tout comme aujourd’hui, vous avez réussi à nous faire rire. C’est important de pouvoir rire. J’espère que votre retraite aux côtés de votre épouse, Danielle, sera remplie d’agréables aventures en Floride, à Montréal ou ailleurs. Si vous êtes aussi malcommode avec Danielle que vous l’êtes avec moi, il se peut qu’elle rêve secrètement que vous vous trouviez un autre emploi pour occuper votre temps libre. Je crois que nous aurions plusieurs sénateurs qui seraient prêts à se rendre disponibles pour ce faire.

Blague à part, vous allez me manquer et j’ai très hâte de vous revoir à Québec, en compagnie de Ghislain Maltais, pour écouter vos histoires et rire une fois de plus à chaudes larmes à vos côtés.

Merci beaucoup, Jean-Guy, pour votre présence au Sénat et votre contribution. Longue vie à vous.

L’honorable Réjean Aucoin [ + ]

Chers collègues, dès mon arrivée au Sénat il y a un peu plus de 12 mois et au sein du Groupe des sénateurs canadiens, Jean-Guy m’a pris sous son aile et j’ai pu bénéficier de son appui, de sa générosité et de son sens de l’humour.

Semaine après semaine, le sénateur Dagenais ne manque pas de poser sa question au représentant du gouvernement sur des sujets qui lui tiennent à cœur. Il m’a tout de suite cédé sa place au Comité sénatorial permanent des langues officielles et m’a tendu la main — et même le bras jusqu’au coude.

Comme j’ai été à la fois avocat de la défense et journaliste, j’ai souvent été opposé aux policiers et aux syndicats, mais voilà que je me retrouve voisin d’un sénateur qui a déjà été les deux. Sans qu’il me le dise, j’ai compris, par sa gentillesse, que les syndicats et les policiers ne sont pas toujours méchants.

Durant sa carrière de policier, ce sénateur est celui qu’on accusait toujours, et avec raison, chaque fois que quelqu’un était la cible d’une blague ou d’un petit tour de passe-passe, que ce soit au détachement de police ou parmi les membres du personnel lorsqu’il était représentant syndical.

Une image vaut mille mots, et voici celle que j’ai en tête : le sénateur Dagenais dans sa Rolls-Royce, habillé de son complet, avec son chapeau et son nœud papillon, en compagnie de son épouse, en chemin pour la retraite. C’est l’image même du gentleman sénateur, et non du gentleman-cambrioleur, en parlant d’Arsène Lupin dans les récits de Maurice Leblanc.

Avant de me rasseoir, je vais vérifier mon siège pour m’assurer que son dernier geste envers moi au Sénat ne sera pas de me jouer un tour après les petites confidences que je viens de vous faire.

J’oubliais un détail au sujet de l’image que je garde en tête. Quand la Rolls-Royce passe devant moi pour aller en Floride, il n’y a pas d’affiche qui dit « bonne retraite » à l’arrière de la voiture; il y a un gros orgue sur pied dans le coffre, car Jean-Guy a plus d’une corde à son violon. Il est organiste, et il n’est pas question de partir pour la retraite sans son instrument préféré.

Jean-Guy, cher ami, bonne route vers de nouveaux projets et longue vie.

Merci. Meegwetch.

L’honorable René Cormier [ + ]

Chers collègues, il y a des gens avec qui, au départ, nous avons l’impression de ne rien avoir en commun, avec qui nous nous demandons de quoi nous pourrions bien discuter, considérant que nous semblons à des années-lumière l’un de l’autre. C’est la perception que j’avais de ma possible relation professionnelle avec le sénateur Dagenais.

Je dois dire que je ne partage pas toujours ses points de vue ni les prémisses de ses questions et interventions au Sénat. Je suis plutôt éloigné de l’univers policier dans lequel il a travaillé pendant tant d’années. Je ne porte pas un amour particulier aux voitures au point de les laver trois fois par jour et je n’affectionne pas particulièrement les séjours récurrents en Floride.

En y réfléchissant, je me disais qu’à part la musique, nous avions peut-être en commun le même coiffeur, mais j’ai coupé court à cette réflexion, reconnaissant que ce sujet n’aurait aucun avenir entre nous deux.

Aussi, sachant que nous allions partir en mission ensemble au Paraguay pour l’association ParlAmericas, et le destin voulant que nous soyons assis l’un à côté de l’autre durant ce long trajet, je me suis demandé de quoi j’allais bien pouvoir lui parler.

Eh bien, chers collègues, vous n’avez pas besoin de parler si vous voyagez avec le sénateur Dagenais : il s’en occupe. Il s’entretient avec vous pendant tout le voyage et, pour être sûr que vous retiendrez bien ses histoires, il les répète une, deux, voire trois fois.

Que ce soit pour parler de ses fameuses voitures, de son passé de délégué syndical, de son chien qu’il affectionne particulièrement ou de l’amour inconditionnel qu’il porte à son épouse, Danielle, il fait preuve d’une générosité sans borne.

Si vous souhaitez vous reposer durant le voyage, portez un masque, prenez vos écouteurs, faites semblant de ronfler ou simulez une crise cardiaque. Bref, utilisez toutes les stratégies possibles pour vous retrouver rapidement dans les bras de Morphée, car autant le sénateur prend la parole avec parcimonie dans cette Chambre, autant les histoires et anecdotes se succèdent sans interruption en voyage, avec une telle fluidité qu’on a l’impression d’un tsunami capable de déplacer la petite maison blanche du Lac-Saint-Jean.

Résigné à écouter ses histoires durant ce fameux voyage, je me suis finalement mis en mode écoute. C’est alors, chers collègues, que je me suis rendu compte que derrière ces histoires et anecdotes se cache une personne aimable, sensible, remplie de bienveillance et d’affection pour les êtres humains, un sénateur habité d’un amour incommensurable pour la langue française et la culture québécoise et faisant preuve d’une solidarité sans borne pour tous les francophones et Acadiens de ce pays.

Je me suis souvenu que cette solidarité s’était manifestée lorsqu’il a siégé au Comité sénatorial permanent des langues officielles, plus particulièrement comme membre du Sous-comité du programme et de la procédure, au moment de notre étude sur la modernisation de la Loi sur les langues officielles. En tant que président de ce comité, j’ai toujours pu compter sur son appui et sa présence lorsque celle-ci était requise.

C’est donc en plein vol entre Montréal et Asuncion que j’ai eu cette révélation et que j’ai finalement compris qui était réellement le sénateur Dagenais.

Monsieur le sénateur, cher Jean-Guy, alors que s’amorce cette nouvelle étape de votre vie, je vous souhaite une retraite bien méritée. Surtout, je vous souhaite de rencontrer de nombreuses oreilles attentives qui pourront écouter vos histoires avec attention, car ce sont ces histoires qui nous donnent accès à la personne formidable que vous êtes.

Merci, sénateur Dagenais.

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