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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Hommages

Le décès de l'honorable Donald H. Oliver, C.M., c.r., O.N.S.

24 septembre 2025


L’honorable Leo Housakos (leader de l’opposition) [ + ]

Honorables sénateurs, c’est le cœur lourd que nous prenons la parole aujourd’hui pour rendre hommage à la vie et au legs de notre ancien collègue l’honorable Don Oliver.

Beaucoup se souviendront de lui comme du premier homme noir à être nommé au Sénat du Canada, et ce, en 1990, par le premier ministre Brian Mulroney. À lui seul, cet événement était historique, mais tous ceux qui connaissaient le sénateur Oliver savent qu’il ne s’est jamais contenté d’être un simple symbole. Il est venu ici pour faire le travail et il l’a fait avec pondération, détermination et beaucoup de force.

Bien avant son arrivée sur la Colline du Parlement, le sénateur Oliver s’était déjà bâti une brillante carrière comme avocat, enseignant et leader communautaire. Il a pratiqué le droit pendant plus de 30 ans en Nouvelle-Écosse, a enseigné à la Faculté de droit de l’Université Dalhousie et a siégé à d’innombrables conseils d’administration dans les secteurs privé et sans but lucratif. Son flair juridique n’avait d’égal que son profond engagement envers le service public et envers sa région d’origine.

Cet engagement se reflète probablement le mieux dans l’une des institutions indélébiles qu’il a contribué à créer, le Centre culturel noir de la Nouvelle-Écosse, qui sert aujourd’hui de foyer permanent pour les récits, l’histoire et les contributions de la communauté noire de Nouvelle-Écosse. Or, justement, le 17 septembre, jour où nous avons perdu le sénateur Oliver, le centre a célébré son 42e anniversaire. Il continue à accomplir le travail important qui tenait tant à cœur au sénateur Oliver en éduquant les nouvelles générations et en préservant ces récits.

Ce même dévouement a façonné la vie politique du sénateur Oliver. Bien avant sa nomination au Sénat, il a joué un rôle clé dans le mouvement conservateur, occupant le poste de directeur des affaires juridiques dans le cadre de six élections fédérales et contribuant à renforcer notre caucus national dans les coulisses. Grâce à cette approche fondée sur des principes, il a gagné le respect de ses collègues, toutes allégeances confondues.

Lors de son arrivée dans cette enceinte, il a apporté avec lui toute cette expérience et une voix ferme pour la Nouvelle-Écosse. Durant ses années ici, le sénateur Oliver a agi de manière réfléchie et intègre. Il ne s’exprimait pas pour se faire entendre, mais pour faire avancer les choses. Pour lui, le Sénat n’était pas uniquement une Chambre de second examen objectif, mais un endroit où l’on pouvait prendre des initiatives audacieuses, en particulier sur des questions que d’autres hésitaient à aborder.

D’ailleurs, beaucoup d’entre nous se souviendront qu’il a été l’un des premiers à dénoncer le racisme systémique comme un problème public grave au Parlement. De plus, il était profondément déterminé à combler le fossé numérique et à créer des débouchés pour les Canadiens sous-représentés dans les affaires et la vie publique. Son travail n’était pas symbolique : il était ancré dans le réel, sans relâche et avant-gardiste.

Surtout, ceux d’entre nous qui ont eu la chance de travailler à ses côtés se souviennent de la dignité tranquille dont il faisait preuve, ainsi que de la décence et du respect avec lesquels il traitait ceux qu’il côtoyait. Beaucoup d’entre nous le considéraient non seulement comme un collègue, mais aussi comme un mentor, quelqu’un qui avait toujours le temps de dire des paroles encourageantes, de poser un geste de gentillesse et de donner discrètement un conseil.

Au nom du caucus conservateur du Sénat, j’adresse nos plus sincères condoléances à son épouse, Linda, à sa famille et à ses proches, ainsi qu’à tous ceux qui pleurent sa disparition au Canada.

Le sénateur Donald Oliver a ouvert des portes, il a placé la barre plus haut et il a laissé cette institution ainsi que le Canada en meilleur état qu’il les avait trouvés. Surtout, si je devais décrire le sénateur Oliver, je dirais qu’il était un véritable gentleman.

Merci, chers collègues.

Honorables sénateurs, au nom du Groupe des sénateurs indépendants, c’est avec une profonde tristesse et un profond respect que je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à un homme vraiment extraordinaire de la région de l’Atlantique, le sénateur Don Oliver.

Né en 1938, à Wolfville, en Nouvelle-Écosse, le sénateur Oliver a eu une vie qui constitue une représentation éclatante de la promesse du rêve canadien jusqu’à son décès prématuré survenu récemment. Ce descendant d’esclaves réfugiés d’origine afro‑américaine a fait carrière comme avocat avant d’être le premier homme noir à siéger au Sénat au moment de sa nomination en 1990.

Tout au long de sa vie, il a accumulé les grandes réalisations et incarné le dépassement de soi, que ce soit en tant qu’avocat, professeur de droit, sénateur, chef cuisinier et militant des droits civiques. Cet homme avait de multiples talents, y compris — je me dois de le souligner — un formidable sens de l’humour.

À propos de ses talents de chef cuisinier, je me souviens d’une anecdote alors que nous séjournions à Londres, au Royaume-Uni. Le sénateur Oliver m’avait confié qu’il pouvait concocter un plat délicieux avec n’importe quel ingrédient, sans exception. Le lendemain, je suis donc allée faire des courses et j’ai découvert un type de moutarde forte appelée « powder keg », ou « baril de poudre ». Je l’ai mis au défi de créer un plat délicieux avec cet ingrédient et de m’inviter pour la dégustation. Mes chers collègues, je n’ai jamais reçu d’invitation.

Il a été fait membre de l’Ordre du Canada en 2019 et membre de l’Ordre de la Nouvelle-Écosse en 2020.

En tant que compatriote de la région de l’Atlantique et sénatrice ayant travaillé durant de nombreuses années à ses côtés, je vais terriblement m’ennuyer de lui. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble au Comité des finances et, même si nous n’étions pas toujours d’accord sur le plan politique, c’était un homme qui respectait profondément le Sénat et le processus législatif. C’était un digne débatteur, un homme avec de très vastes connaissances et d’une grande intelligence. Le fait de débattre avec lui était un plaisir et une source d’inspiration pour nous tous.

Nous avons également tous deux eu l’honneur de présider cette assemblée à titre de Président et Présidente intérimaire, alors je sais qu’il avait un point de vue particulièrement unique sur le Sénat.

Au nom du Groupe des sénateurs indépendants, nous offrons nos plus sincères condoléances à la famille du sénateur Oliver et à sa merveilleuse épouse, Linda.

Il a eu une vie bien remplie, qu’il a consacrée à l’amélioration du mieux-être de ses concitoyens canadiens. Le Sénat, le Canada tout entier et toutes les personnes dont il a amélioré la vie ne l’oublieront jamais. Merci.

L’honorable Tony Ince [ + ]

Honorables sénateurs, c’est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd’hui au nom du Groupe des sénateurs canadiens. Je remercie mes collègues de me donner l’occasion de rendre hommage à l’honorable sénateur Donald Oliver.

En politique, dans le milieu politique, nous avons tendance à longuement parler d’héritage, mais un sage politicien m’a déjà dit que l’on ne devrait jamais parler de son propre héritage. Ce sera aux autres d’en juger après notre départ.

Don Oliver n’est plus. La nouvelle de son décès m’a causé un immense chagrin. À cet instant, j’ai compris que ma communauté et mon pays avaient perdu un grand leader. J’ai pris le temps de réfléchir et je me suis demandé combien de Canadiens étaient conscients de l’influence que le sénateur Oliver avait eue sur leur vie.

Les véritables héritages se construisent petit à petit, jour après jour; ils sont imprégnés d’intégrité et alimentés par la persévérance. Les véritables héritages se construisent en lien avec l’avenir, avec le désir profond d’améliorer la vie des générations futures.

Le sénateur Oliver laisse derrière lui un véritable héritage, qui se classe sans conteste parmi ceux qui ont eu la plus grande influence sur les Canadiens.

L’héritage du sénateur Oliver se manifeste dans la vie des Canadiens noirs et d’autres Canadiens racisés qui ont eu accès à des emplois mieux rémunérés et à des carrières enrichissantes grâce à son ouvrage précurseur, une entreprise colossale intitulée Optimiser les talents des minorités visibles : une affaire de bon sens.

En 2005, le sénateur Oliver a recueilli 500 000 $ pour financer ce projet. Il a également dirigé les travaux du Conference Board du Canada dans le cadre de cette étude, la toute première étude nationale menée au Canada, qui a prouvé une fois pour toutes que la diversité est rentable.

Toutefois, le sénateur Oliver n’était pas du genre à se reposer sur ses lauriers. Il a ensuite passé près de deux décennies à communiquer ce message aux chefs d’entreprise et aux groupes industriels lors de déjeuners, de dîners, de conférences et de symposiums — partout où on lui offrait une tribune. En bref, cet homme discret, réfléchi et humble a eu une profonde influence.

L’héritage du sénateur Oliver se trouve également au Black Cultural Centre à Cherrybrook, en Nouvelle-Écosse, où des Néo‑Écossais d’origine africaine se rassemblent depuis 42 ans afin de célébrer notre culture et de tirer la force de notre histoire. En Nouvelle-Écosse, c’est 400 ans d’histoire! Une histoire qui a été réprimée pour nous priver de notre fierté.

L’honorable sénateur Donald Oliver est maintenant un joyau de cette histoire. Il incombe aux Canadiens, en particulier aux Néo‑Écossais d’origine africaine et aux Canadiens noirs, de veiller à ce que son héritage ne soit pas oublié. C’est le moins que nous puissions faire pour le remercier du merveilleux héritage qu’il nous a laissé. Merci.

L’honorable Wanda Thomas Bernard [ + ]

Honorables sénateurs, je souligne que nous sommes réunis aujourd’hui sur le territoire traditionnel et non cédé des peuples algonquin et anishinabe.

Je prends la parole au nom du Groupe progressiste du Sénat pour rendre hommage à l’honorable Donald Oliver, mon ami et mentor.

Le sénateur Oliver a marqué l’histoire du Sénat — comme on l’a déjà dit — en devenant le premier homme noir et le premier Néo‑Écossais d’origine africaine à être nommé au Sénat du Canada.

Pionnier des droits de l’homme, il a contribué à la justice sociale et à l’égalité de manière profonde et durable. À mon arrivée au Sénat, quelques années après son départ à la retraite, il m’a gentiment rencontrée pour parler de son parcours. J’ai été profondément touchée par sa sagesse et les conseils intemporels qu’il m’a prodigués. Ses mots m’accompagnent chaque jour.

J’ai souvent parlé de l’importance du travail du sénateur Oliver et déclaré fièrement que je lui dois beaucoup. L’une des plus grandes leçons qu’il m’a apprises, c’est que lorsque vous êtes le « premier », en particulier lorsqu’on est un Afro-Néo-Écossais accédant à des espaces dont nos ancêtres étaient autrefois exclus, ce n’est jamais par hasard. Nous sommes ici grâce à leurs sacrifices et cet héritage s’accompagne d’une responsabilité, celle de poursuivre la lutte pour l’équité et la justice.

J’ai eu le plaisir de remettre au sénateur Oliver la médaille du Sénat du Canada commémorant le 150e anniversaire, un moment auquel bon nombre d’entre vous ont assisté.

L’un de mes souvenirs les plus chers, c’est la conversation au coin du feu que nous avons eue à l’occasion de la Journée Lincoln Alexander en janvier 2022. Tout comme Lincoln Alexander, le sénateur Oliver croyait profondément au pouvoir qu’a le gouvernement d’apporter des changements significatifs pour les Afro-Canadiens et d’autres groupes. Il a proposé des stratégies inestimables pour transcender les clivages politiques sur les questions d’équité et de diversité.

Son héritage perdure dans les institutions qu’il a contribué à façonner et dans les vies qu’il a touchées. Son travail avec la Fédération des écrivains de la Nouvelle-Écosse pour créer le prix du sénateur Don Oliver pour les voix noires, un prix qui soutient les nouveaux écrivains noirs de Nouvelle-Écosse, en est un exemple éloquent.

Sa mission a toujours été limpide : éliminer les obstacles, tout simplement. Les paroles et les gestes du sénateur Oliver continueront d’inspirer des générations. Je tiens à exprimer mes sincères condoléances, ainsi que celles de notre groupe sénatorial, à son épouse bien-aimée, Linda, à leur fille, Carolynn, à son gendre, Oliver, à ses sœurs, ainsi qu’à tous les Afro-Néo-Écossais, à tous les Néo-Écossais et à tous les Canadiens qui l’ont connu et qui l’ont aimé. Vous nous manquerez, sénateur Don Oliver. Merci, asante.

L’honorable Salma Ataullahjan [ + ]

Honorables sénateurs, c’est le cœur lourd que je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à un ancien parlementaire, un collègue de confiance, un homme remarquable : l’honorable Don H. Oliver.

Le Sénat est un lieu de discussions et de débats politiques, mais derrière chaque projet de loi et chaque question, il y a une personne qui a ses propres idéaux, ses propres convictions et sa propre vision d’un Canada meilleur. Le sénateur Oliver était l’une de ces personnes.

Certains d’entre vous se souviennent peut-être de lui aussi bien que moi, qui ai eu l’occasion de siéger au Sénat avec lui. Il a indéniablement été un pionnier. En tant que premier Canadien noir à être nommé au Sénat, il avait à cœur de promouvoir l’égalité pour les Canadiens noirs, les peuples autochtones et les autres communautés racisées au pays.

J’ai eu l’occasion de voir le sénateur Oliver à l’œuvre sur la scène internationale quand nous avons fait un voyage ensemble dans le cadre de l’Union interparlementaire, ou UIP. Nous avions une réunion tous les soirs, et le sénateur Oliver prenait le temps de demander à chaque délégué comment s’était passée sa journée, sur quoi il avait travaillé et comment il se sentait. Je me suis alors rendu compte que le sénateur Oliver était un homme très inclusif. Pour lui, l’opinion de tout le monde comptait. Il faisait en sorte que tout le monde se sente important. C’était un leader.

Il aimait la diplomatie internationale et, presque tous les soirs, il nous racontait de nombreuses anecdotes. Nous avons tous beaucoup appris de ces histoires, et j’ai compris à quel point il était estimé à l’Union interparlementaire. En effet, les représentants de nombreux pays venaient lui demander son avis. Ceux d’entre nous qui travaillaient avec lui savaient qu’il était un homme très engagé et très déterminé.

Je dois vous raconter une histoire. Nous étions en Équateur à l’époque, et, comme Quito est une capitale située en haute altitude, on nous avait conseillé de laisser notre corps s’acclimater et d’éviter les efforts physiques intenses pendant trois ou quatre jours. Pensez-vous que le sénateur Oliver a écouté cette consigne? Non.

Au début de l’Assemblée, le président de l’Équateur a prononcé ce qui s’est avéré être un discours d’une heure et demie. Le sénateur Oliver, qui était assis au premier rang, s’est soudainement évanoui. Le président n’a pas perdu son sang-froid, mais nous, les Canadiens, étions tous très inquiets. On est venu l’aider, on l’a emmené et examiné. On s’est rendu compte qu’il avait fait de l’exercice ce matin-là alors qu’on lui avait demandé de ne pas le faire. Le sénateur Oliver faisait preuve de détermination et d’engagement dans tout ce qu’il entreprenait.

À tous les membres de sa famille : sachez que cette Chambre n’oubliera pas le sénateur Oliver. Nous sommes reconnaissants d’avoir eu la chance de travailler avec lui. Que son legs et sa mémoire continuent d’inspirer les générations futures. Ce fut un véritable honneur de cheminer à ses côtés. Merci.

L’honorable Michael L. MacDonald [ + ]

Honorables sénateurs, la semaine dernière, notre ancien collègue du Sénat, mon ami, confrère conservateur et compatriote néo-écossais Donald Oliver, est décédé à l’âge de 86 ans.

Je pourrais énumérer les réalisations, les récompenses et les distinctions de Donnie, qui sont nombreuses, mais elles sont consignées dans les archives et accessibles à tous. Je préfère parler de l’homme et des choses qui lui tenaient vraiment à cœur : ses amis, sa famille, sa foi et la cuisine. Donnie était un chef certifié Cordon Bleu.

Donnie était un Néo-Écossais typique issu d’une famille profondément enracinée dans la province. La famille de son père a soutenu la Couronne pendant la guerre de 1812 et a émigré en Nouvelle-Écosse après ce conflit. La famille de sa mère était loyaliste et est partie vers le nord pour s’installer en Nouvelle-Écosse en 1783 après la Révolution américaine.

Mes liens avec Donnie remontent à plus d’un demi-siècle. Je l’ai rencontré pour la première fois à l’hiver 1975, alors que j’étais un étudiant universitaire de 19 ans. Il était déjà un avocat réputé dans la mi-trentaine. Je participais à mon premier congrès conservateur à Halifax, le premier d’une série qui en compte aujourd’hui plus de 50, et Donnie semblait connaître tout le monde et tout le monde le connaissait.

Donnie était un homme très croyant. Ses parents et sa famille élargie étaient des baptistes fervents. Son défunt frère, le révérend William Oliver, était un pilier de la communauté, en tant que pasteur très respecté et de longue date de l’église baptiste d’Halifax.

La famille de sa mère était un groupe remarquable de personnes qui l’ont beaucoup influencé. Le père de sa mère, William Andrew White, était un ministre de l’Église baptiste, qui est arrivé de Baltimore en 1900. Il a longtemps été pasteur dans l’Église baptiste, où le frère de Donnie a plus tard exercé son ministère; il a été le premier officier noir de l’armée canadienne et aumônier pendant la Première Guerre mondiale. Sa tante était la grande contralto Portia White, une vedette internationale qui était sans doute la plus grande chanteuse d’opéra au Canada. Je me souviens bien de son oncle Lorne White, qui a longtemps enseigné dans le système scolaire d’Halifax et qui était lui-même un grand chanteur qui participait régulièrement à Singalong Jubilee, le spectacle musical d’Halifax qui était diffusé dans tout le pays du milieu des années 1960 au début des années 1970.

Peu de temps après le départ à la retraite de Donnie en 2013, les médecins lui ont diagnostiqué une maladie cardiaque rare et mortelle, et ils lui ont donné six mois à vivre. Grâce à des traitements expérimentaux et à la force de sa détermination, il a vécu près de 12 ans. Il a toujours eu une poigne de fer dans un gant de velours.

Quand j’ai été assermenté au Sénat en 2009, Donnie était le sénateur qui m’accompagnait. Avant d’entrer, je lui ai dit : « Que diraient nos grands-parents s’ils pouvaient nous voir aujourd’hui? » Donnie a répondu : « Ils diraient que le Canada est un pays formidable. »

Au nom du Sénat, de ses anciens collègues et de l’ensemble de la Nouvelle-Écosse, je tiens à exprimer mes sincères condoléances à son épouse, Linda MacLellan, à sa fille, Carolynn, ainsi qu’à sa famille élargie, c’est-à-dire les Oliver, les White, les James, les Clarke, les MacKenzie et les MacLellan. Son enterrement aura lieu ce samedi, à l’issue d’un service qui se tiendra à l’église baptiste où son frère et son grand-père ont été pasteurs durant des décennies.

En terminant, je ne peux m’empêcher de penser à un chant religieux que son oncle Lorne a enregistré dans les années 1960.

Nous montons l’échelle de Jacob, Soldats de la Croix

Nous montons chaque fois plus haut, Soldats de la Croix

De la Foi à l’Amour parfait. C’est notre adoption.

Réjouis-toi et donne gloire à Dieu, Soldat de la Croix

De la foi à la terre à la pierre faîtière.

Je sais que Donnie est assis à la grande table du Seigneur et que, si sa place est temporairement inoccupée, c’est probablement parce qu’il est dans la cuisine en train de s’assurer que la nourriture est préparée à la perfection. Que Dieu ait son âme. Que la lumière éternelle brille sur lui.

L’honorable Tony Loffreda [ + ]

Honorables sénateurs, je prends la parole pour rendre hommage au regretté Donald Oliver, qui a servi les Canadiens avec distinction au Sénat pendant 23 ans.

Dans son autobiographie publiée en 2021 et intitulée A Matter of Equality, le sénateur Oliver se penche sur la façon dont sa nomination lui a permis de promouvoir la tolérance, la diversité et l’inclusion dans les secteurs public et privé. Il défendait déjà la diversité de façon convaincante bien avant que celle-ci ne soit largement acceptée, et ses efforts ont contribué à changer le visage de la main-d’œuvre au Canada. J’ai eu l’honneur d’animer une discussion informelle avec lui lors de la sortie de son livre.

Personnellement, je ressens également l’impact de son legs. Mon directeur des affaires parlementaires, Éric Gagnon, a obtenu son premier emploi sur la Colline lorsqu’il a travaillé pour le sénateur Oliver il y a près de 20 ans.

Le sénateur Oliver était sans doute l’un des sénateurs les plus vaillants du Parlement, et Éric se souvient de lui comme d’un homme sévère, mais juste, gentil et généreux, toujours prêt à faire de chaque défi une occasion d’apprendre. Le sénateur Oliver était également connu pour son rire contagieux, son sens de l’humour et son style.

Leur relation s’est transformée en une longue amitié, et ils se parlaient régulièrement, même encore le mois dernier, lors d’une conversation qu’Éric décrit comme émouvante, une sorte d’adieu, remplie de rires, de souvenirs et de gratitude. Le sénateur Oliver était son mentor et une source d’inspiration.

Une anecdote racontée par Éric en dit long sur l’influence du sénateur Oliver. Il y a environ 15 ans, le sénateur Oliver lui a informellement présenté une nouvelle greffière de comité. Il s’agissait de la première greffière issue d’une minorité visible que le sénateur Oliver avait sous sa direction en tant que président de comité, un fait qu’il était fier de souligner après avoir dénoncé pendant des années le manque de diversité au sein des hauts échelons du Sénat.

L’année dernière, Éric était ravi de lui annoncer que cette même personne, Shaila Anwar, avait été nommée greffière du Sénat. Le sénateur Oliver était fou de joie et rempli de fierté. Cette nomination était l’aboutissement du combat qu’il avait mené toute sa vie en faveur de l’inclusion.

Quand Brian Mulroney l’a choisi, il savait que ce choix était à la fois symbolique et substantiel. Il serait le premier homme noir nommé au Sénat, mais comme M. Mulroney l’a dit : « [Je savais que] Donnie Oliver apporterait un leadership éclairé et un engagement implacable à [la] cause [de l’égalité]. »

Chers collègues, 35 ans plus tard, on se souvient de Don Oliver comme d’une personne qui a éliminé les obstacles liés au racisme systémique, qui a fait voler en éclats le plafond de verre pour les minorités et, comme il l’a si bien dit, qui a remis en question la mentalité de certaines personnes blanches en les encourageant à reconnaître certaines vérités gênantes.

Comme il le disait, la diversité, c’est simplement la coexistence de personnes et de cultures différentes au sein d’une société, mais l’inclusion, c’est ce qui rend la coexistence possible. Honorons sa mémoire en mettant ses paroles en pratique.

L’honorable Pierre Moreau (représentant du gouvernement au Sénat) [ + ]

Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui au nom du bureau du représentant du gouvernement pour rendre hommage à notre ancien collègue l’honorable sénateur Donald Oliver.

Le sénateur Oliver était un pionnier qui a toujours défendu la justice, les droits de la personne et l’inclusion. Il a laissé une empreinte indélébile sur le Canada grâce à sa carrière extraordinaire dans les domaines du droit, de la politique et du service public.

Militant de longue date du Parti progressiste-conservateur, le sénateur Oliver a été nommé au Sénat sur recommandation de l’ancien premier ministre Brian Mulroney le 7 septembre 1990 et est ainsi entré dans l’histoire comme le premier homme noir nommé au Sénat. Au cours de ses longues années de service, il s’est employé à promouvoir et à défendre la diversité raciale dans tous les ordres et tous les organes du gouvernement.

Le travail du sénateur Oliver s’étendait bien au-delà de cette enceinte. Fier Néo-Écossais et ardent défenseur de sa communauté, le sénateur Oliver a joué un rôle essentiel dans la création du Centre culturel noir de la Nouvelle-Écosse et a siégé à de nombreux conseils d’administration, y compris à titre de président et de président du conseil d’administration de la Children’s Aid Society of Halifax.

En reconnaissance de son service à la Nouvelle-Écosse et au Canada, le sénateur Oliver a reçu de nombreux prix et distinctions, notamment l’Ordre du Canada en 2019 et l’Ordre de la Nouvelle-Écosse en 2020.

Je tiens à faire écho à ce que la sénatrice Moodie a dit hier, à savoir que nous sommes fortifiés par l’exemple qu’il nous a laissé.

Malheureusement, je n’ai pas connu le sénateur Oliver personnellement, mais j’ai été extrêmement impressionné par les témoignages de gratitude à son égard, par son ouverture et par les marques indélébiles qu’il a laissées chez les sénateurs qui l’ont côtoyé. Le sénateur Oliver laisse derrière lui un héritage marqué par un courage, une fierté et un engagement sans compromis à servir le public. Son œuvre a enrichi le Parlement, ainsi que la vie d’innombrables Canadiennes et Canadiens, démontrant en cette Chambre et à l’extérieur de ses murs comment inspirer autrui à construire des sociétés plus justes et plus inclusives.

Au nom du bureau du représentant du gouvernement, et du fond de mon cœur, je tiens à offrir mes condoléances à la famille et aux proches du sénateur Olivier, ainsi qu’aux innombrables personnes au Canada qui, inspirées par sa vie, pleurent la perte de ce remarquable sénateur.

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