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L'honorable David Tkachuk

Interpellation--Fin du débat

5 février 2020


L’honorable Yonah Martin (leader adjointe de l’opposition) [ - ]

Ayant donné préavis plus tôt aujourd’hui :

Qu’elle attirera l’attention du Sénat sur la carrière de l’honorable sénateur Tkachuk.

— Honorables sénateurs, je prends la parole pour rendre hommage à notre cher collègue, un parlementaire d’exception, l’honorable David Tkachuk, puisqu’il prendra sa retraite de notre vénérable institution, le Sénat, après 27 années de loyaux services et de leadership.

J’ai eu l’insigne honneur de travailler en étroite collaboration avec le sénateur Tkachuk pendant plus d’une décennie. J’ai pu constater l’ampleur de sa détermination, de sa passion et de son engagement indéfectible à représenter la Saskatchewan et tous les Canadiens. Que ce soit lors de débats houleux au Sénat ou dans les séances des divers comités dont il était membre ou président, David Tkachuk était toujours l’un de ceux qui défendaient avec le plus de force et de persuasion sa province, notre parti et tous les Canadiens.

En tant que sénateur, il a siégé à de nombreux comités, ce dont plusieurs ont déjà parlé, et il a été président ou vice-président de plusieurs d’entre eux. Son influence profonde et sa contribution au caucus conservateur, aux comités sénatoriaux et aux discussions dans cette enceinte, depuis son discours inaugural jusqu’à celui qu’il a prononcé avec beaucoup de passion plus tôt aujourd’hui, resteront dans les annales de l’histoire canadienne.

Sur une note plus personnelle, je n’ai jamais connu la vie sur la Colline du Parlement et à Ottawa sans vous, David. En tant que membres du même caucus, mais aussi en tant que colocataires, en quelque sorte, ici à Ottawa avec les autres sénateurs, nous avons eu l’occasion, au cours de la dernière décennie, de souper ensemble, de parler des débats de la journée de façon encore plus énergique à l’extérieur du Sénat et d’entendre les histoires que vous nous avez racontées.

Vous étiez le président du caucus lorsque je m’y suis jointe, avec d’autres membres d’un groupe de 18 nouveaux sénateurs en 2009, et vous avez toujours veillé sur nous, partageant des conseils judicieux que seule une personne d’expérience au gouvernement et dans l’opposition peut donner. J’ai entendu les meilleures histoires à quelques reprises, comme la fois où vous avez convaincu le comité de rejeter un projet de loi budgétaire, alors que vous étiez dans l’opposition. Le gouvernement ayant fait preuve de maladresse, vous en avez profité. Évidemment, le rapport a été rejeté, et tout s’est bien passé.

J’ai sincèrement apprécié vos encouragements ainsi que le respect avec lequel vous m’avez toujours parlé dans mon rôle de leader parlementaire, ainsi que comme collègue et comme amie. Il n’y a pas assez de mots pour exprimer combien vous avez donné à nous tous et combien vous allez nous manquer au Sénat. Notre famille conservatrice perd un véritable leader, un guerrier invincible, un géant de la politique et, pour moi et pour beaucoup d’autres sénateurs, un grand mentor. Votre sagesse, vos connaissances et votre détermination continueront de nous inspirer après votre retraite du Sénat.

Je tiens à saluer la famille du sénateur Tkachuk : son épouse Sharon, son fils Brad, sa fille Teri, son gendre Keith et son petit-fils Brady, ainsi que ses autres petits-enfants qui ne sont pas présents. À ceux qui sont ici parmi nous aujourd’hui, je vous remercie pour votre soutien inébranlable et pour avoir partagé pendant tant d’années, pendant des décennies, le sénateur Tkachuk avec nous et avec tous les Canadiens.

Tandis qu’il s’apprête à quitter son rôle de sénateur le 18 février prochain, je sais que des divers rôles qu’il joue, ses préférés sont ceux d’époux, de père et de grand-père.

Votre amour du pays et de la politique, qui a inspiré votre longue et illustre carrière politique n’est dépassé que par votre amour de la famille, qui est incommensurable. Merci pour tout. Vous allez nous manquer. Que Dieu vous bénisse.

L’honorable Douglas Black [ - ]

Honorables sénateurs, je prends la parole pour rendre hommage à un parlementaire efficace, un fier Canadien de l’Ouest et, surtout, un bon ami.

Le sénateur Tkachuk fait maintenant partie intégrante de l’institution et nous constatons pourquoi aujourd’hui. Son honnêteté, son courage politique et son rire franc vont nous manquer.

J’ai eu le bonheur de travailler étroitement avec le sénateur Tkachuk depuis mon arrivée au Sénat, notamment au sein du Comité des banques et du commerce. J’ai beaucoup appris en observant son travail à titre de président. Lorsque j’ai moi-même eu l’honneur d’être nommé président de ce comité, le sénateur Tkachuk m’a toujours généreusement prodigué ses conseils, que je l’aie demandé ou non.

Je veux dire quelque chose à propos du sénateur Tkachuk. Beaucoup de sénateurs le savent déjà, mais cela mérite d’être inscrit dans le compte rendu officiel. D’après mon expérience au Sénat, David Tkachuk a toujours agi pour le bien des Canadiens ordinaires, les Canadiens que le sénateur Neufeld appelait affectueusement « Fred et Martha ».

David Tkachuk n’a jamais oublié pour qui il travaillait et il n’a jamais oublié que les travaux du Sénat touchent la vie des gens. C’est pourquoi il défend avec ardeur l’industrie des ressources naturelles et qu’il se range de tout cœur du côté des femmes et des hommes du pays qui ont été si durement frappés par les politiques du gouvernement. C’est pourquoi il a rejeté le plan de collecte de données intrusif de Statistique Canada au Comité des banques. C’est pourquoi il tenait à ce que les gens de métier du Canada soient efficacement protégés par des privilèges. C’est pourquoi il s’est rangé du côté des consommateurs canadiens durant les audiences sur les bitcoins et sur le système bancaire ouvert. C’est pourquoi il a insisté pour que le Comité des transports et des communications, dont il était le président, se rende dans l’Ouest canadien afin d’entendre les points de vue de Canadiens au sujet du projet de loi C-48. Nous devons une fière chandelle au sénateur Tkachuk.

Nous étions d’accord sur bien des questions, mais, comme cela peut parfois arriver à n’importe qui d’entre nous, nous n’étions pas d’accord sur tout. Cependant, je dirais que vous avez toujours su exprimer votre désaccord de façon aimable.

Enfin, le sénateur Tkachuk est un politicien très doué. Je sais que certains sénateurs croient que la politique n’est pas une bonne chose. Je ne suis pas d’accord. La politique se pratique par et pour les gens, et elle sert à répondre aux besoins de la population tout en respectant et en conciliant des points de vue différents. C’est pour cela que nous sommes ici. Selon moi, David Tkachuk était passé maître dans l’art de faire avancer les intérêts du pays, mais sans jamais oublier « Fred and Martha ».

Je vous remercie, David, de ce que vous avez fait pour le Sénat, pour la Saskatchewan et pour le pays. Peu importe ce que vous déciderez de faire, je suis absolument convaincu que vous tiendrez toujours compte de ces intérêts. Merci, mon ami, et bonne chance.

Honorables sénateurs, c’est merveilleux. Je pense que c’est la première fois, dans toutes mes interactions avec le sénateur Tkachuk, que j’aurai le dernier mot.

La culture populaire est remplie d’histoires de couples étranges, deux personnes ayant des personnalités incompatibles qui se rencontrent, se disputent, mais apprennent à s’apprécier, parfois à contrecœur. Je pense à Elizabeth Bennet et à Fitzwilliam Darcy, à Rick Blaine et au capitaine Louis Renault, à Rory Gilmore et à Paris Geller.

Quand les futurs historiens raconteront l’histoire enchevêtrée de Paula Simons et de David Tkachuk, ils ne nous mettront peut-être pas dans la même catégorie que les personnages d’Orgueil et Préjugés, de Casablanca ou, même, de Gilmore Girls. Cependant, je tiens aujourd’hui à reconnaître la dette que j’ai envers le sénateur Tkachuk, l’homme qui, contre toute attente, est devenu mon mentor.

Certains d’entre vous sont peut-être surpris de me voir prendre la parole aujourd’hui pour chanter les louanges du sénateur Tkachuk, et je sais pourquoi. Après tout, comme les partisans des Oilers d’Edmonton le savent bien — si vous êtes originaire d’Edmonton, vous êtes automatiquement un partisan des Oilers —, ce n’est pas facile en ce moment pour un résidant d’Edmonton de dire de belles choses au sujet d’une personne du nom de Tkachuk, ou T-chuk, comme le prononce l’autre. Le joueur des Flames de Calgary qui porte le même nom que le sénateur a la réputation de mettre le feu aux poudres et de se sauver des bagarres par la suite. Toutefois, le sénateur Tkachuk, lui, n’est pas du genre à jouer en défensive ou à reculer. J’en ai tiré une leçon précieuse.

Il m’a prodigué beaucoup d’autres bons conseils. Une fois, alors que nous étions coincés ensemble à l’aéroport de Toronto en raison d’une tempête, il m’a fortement conseillé de commencer à fréquenter un centre de conditionnement physique pour faire fondre mes kilos sénatoriaux. D’ailleurs, j’ai suivi son conseil, et c’est pour cette raison que je suis de nouveau en mesure d’enfiler ce tailleur.

C’est en plein cœur du débat sur le projet de loi C-48 qu’il m’a appris la plus importante des leçons. Je lui ai dit que des gens des deux camps s’en prenaient à moi sur les réseaux sociaux. Je pense même avoir chigné un peu. Il m’a demandé, avec son rire malicieux, si je m’attendais vraiment à ce que la politique soit un jeu d’enfant. « La politique, c’est difficile », a-t-il affirmé. Nous avons eu des désaccords, sauf qu’il arrive qu’un adversaire nous tende une main secourable — parfois, mais pas toujours.

Il m’a appris à défendre mes principes, à ne pas transformer un désaccord politique en querelle personnelle, à conserver un certain sens de l’humour à propos de notre univers mouvementé, à présenter des excuses quand je fais une erreur et à me relever après un moment difficile. Surtout, il m’a appris à ne pas jouer sur la défensive.

Le sénateur Tkachuk a commencé sa carrière comme enseignant. Chose certaine, j’ai appris de dures leçons de lui. J’espère qu’elles feront de moi une meilleure sénatrice. Son éthique de travail à toute épreuve, le plaisir qu’il prend aux joutes oratoires et sa passion pour l’Ouest, région que nous aimons tant tous les deux, vont me manquer.

Je lui souhaite une bonne retraite, même si je doute qu’il prenne vraiment sa retraite un jour. Promettez-moi seulement une chose : ne laissez personne apprendre à Edmonton — surtout pas Zack Kassian — que j’ai dit de bonnes choses à propos de quelqu’un qui épelle son nom T-k-a-c-h-u-k. On ne me laisserait peut-être jamais rentrer à la maison.

L’honorable Fabian Manning [ - ]

Honorables sénateurs, je suis ravi de joindre ma voix à celle de mes collègues pour rendre hommage à un homme qui a fait sa marque non seulement dans cette enceinte, mais également auprès de nous, ses collègues.

Peu de temps après que le premier ministre m’eut appelé pour m’inviter à joindre les rangs du Sénat du Canada, en janvier 2009, j’ai reçu un appel du sénateur Tkachuk qui me souhaitait la bienvenue et m’assurait que, si j’avais besoin de quoi que ce soit, il me suffisait de lui donner un coup de téléphone ou de passer à son bureau. Je ne l’avais encore jamais rencontré en personne.

Peu de temps après mon arrivée, j’ai dû aller à son bureau. Je me suis alors rappelé l’époque du secondaire où j’étais appelé au bureau du directeur. Je suis donc allé le voir ce jour-là et nous avons eu un entretien au cours duquel j’ai reçu de fort bons conseils qui, sans l’ombre d’un doute, ont fait de moi un meilleur sénateur, puisque je les suis encore aujourd’hui.

Il va sans dire que ceux d’entre nous qui siègent encore ici au Sénat profitent des réalisations des géants qui nous ont précédés, comme le sénateur Tkachuk.

Je saisis l’occasion pour vous remercier du travail que vous avez accompli au Sénat du Canada et des contributions que vous avez apportées aux nombreux comités où vous avez siégé au fil des ans, comme il a été dit aujourd’hui. Je veux remercier le sénateur pour tout ce qu’il a fait pour sa province, la Saskatchewan. Il affiche ses couleurs sans gêne. Ces dernières années, j’ai siégé à de nombreux comités en sa compagnie. Il ne fait aucun doute que le sénateur Tkachuk avait toujours la Saskatchewan à l’esprit, et il n’hésitait pas à le faire savoir lorsque l’intérêt de la province n’était pas pris en compte.

Sénateur, je tiens aussi à vous remercier d’avoir servi le Canada et les Canadiens d’un océan à l’autre. Il faut des voix fortes ici, au Sénat, pour soulever les préoccupations des provinces dans cette bulle que nous appelons Ottawa. Chose certaine, c’est ce qu’a fait le sénateur Tkachuk de belle façon au fil des ans.

Sur une note personnelle, je tiens à le remercier de sa patience. Lorsque j’arrivais en retard pour une rencontre à son bureau, il me disait toujours qu’il y a de toute façon une demi-heure de décalage à Terre-Neuve et qu’il ne s’en formalisait donc pas. Je le remercie des conseils qu’il m’a donnés à mon arrivée au Sénat. Fort de son expérience, il était toujours prêt à donner des conseils dans le but d’orienter ses collègues dans la bonne voie.

Je tiens également à vous remercier, sénateur, de votre leadership au sein des comités, du caucus sénatorial et du caucus national. Comme bien d’autres l’ont mentionné aujourd’hui, quand le sénateur Tkachuk a la parole, les gens écoutent. Ils écoutent son expérience et son leadership.

Par-dessus tout, je remercie le sénateur de l’amitié dont il a fait preuve à mon endroit au Sénat et au fil des ans.

J’ai une petite anecdote à raconter qui rappelle, car nous avons tendance à l’oublier, que ce sont les petits gestes qui comptent. L’an dernier, j’assistais à une réunion dans le bureau du sénateur Tkachuk. Au mur se trouvait une collection de magazines Maclean’s accumulés au fil des ans. Sur la page couverture de l’un des numéros figurait une photo de John Crosbie. C’était après la présentation du budget de 1979 et la défaite du gouvernement de Joe Clark. John Crosbie était un géant de la politique originaire de Terre-Neuve et un ami de ma famille. J’ai dit au sénateur Tkachuk : « Lorsque vous prendrez votre retraite, je veux ce magazine; je veux cette page couverture mettant en vedette John Crosbie. » Il a répondu : « Je m’en occuperai. » Je n’en ai jamais parlé de nouveau et n’y ai même plus pensé.

Quelques semaines avant Noël, un colis est arrivé à mon bureau de l’édifice de l’Est. Le sénateur Tkachuk m’avait envoyé le magazine dont nous avions parlé, avec John Crosbie en couverture. J’étais ravi. J’ai dit au sénateur hier que, depuis le décès de John Crosbie il y a quelques semaines, ce magazine vaut peut-être une fortune. Nous en reparlerons plus tard.

Sénateur, je tiens absolument à vous remercier chaleureusement, de ma part et de celle de mes collègues, pour le travail que vous avez accompli ici. Je vous souhaite bonne chance dans tous vos projets futurs et j’espère que vous passerez une belle retraite avec votre épouse, Sharon, vos enfants et vos petits-enfants. Je sais ce que cela représente, puisque je suis maintenant grand-père. Comme je vous l’ai beaucoup répété ces derniers jours, certaines des personnes qui ont quitté le Sénat ne me manquent pas, mais vous me manquerez, David.

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