Aller au contenu

Le Sénat

Adoption de la motion modifiée tendant à autoriser les séances hybrides jusqu’au 30 juin 2022

5 mai 2022


Honorables sénateurs, je tiens à dire quelques mots. J’appuie la motion d’amendement. J’ai appuyé la motion sans l’amendement, mais je remercie la sénatrice Saint-Germain de cette amélioration.

J’appuie la motion, et la vie m’a fait comprendre la semaine dernière pourquoi elle est nécessaire. La COVID s’est invitée chez moi. Mon fils l’a attrapée, alors par précaution, j’ai décidé de rester à la maison et de participer à distance. J’ai pu participer au lieu de tout simplement rester chez moi par excès de prudence.

Je crois qu’il est clair pour tout le monde que la formule hybride a été d’une valeur inestimable pour permettre au Sénat de fonctionner pendant la pandémie de COVID-19. Elle a d’ailleurs été essentielle à de nombreuses occasions en fonction de la fluctuation des taux d’infection. Je crois que nous devons admettre que notre rôle, le rôle du Sénat, ce rôle important que nous jouons dans la démocratie canadienne, a été grandement réduit par la façon dont nous avons été obligés de travailler. C’était mieux que rien, mais le Sénat n’a pas fonctionné comme il le devrait ces deux dernières années. Les travaux de nos comités ont été passablement entravés ces derniers mois par, disons-le, un goulet d’étranglement des ressources qui a limité — et qui continue de limiter — le temps disponible pour les réunions des comités.

Bien que je sois heureux d’appuyer cette motion visant à prolonger les séances hybrides jusqu’à la fin de juin, je crois que nous devons revenir à nos comités sans entrave pour faire pleinement notre travail. Je pense que les séances hybrides ainsi que nos appareils technologiques et notre système doivent jouer un rôle important dans nos plans de rétablissement en cas de catastrophe à l’avenir, mais nous ne pouvons aucunement faire de ce système une option viable régulière, sauf si nous voulons diluer de façon permanente la valeur du Sénat.

Le sénateur Marwah a expliqué en détail dans cette enceinte et dans une déclaration qu’il a publiée les difficultés que nous éprouvons à gérer pleinement et complètement les comités et le Sénat comme nous l’avons fait pendant 150 ans avant la pandémie de COVID-19. Il a clairement indiqué qu’il est impossible pour nous de mener les travaux du Sénat comme nous le faisions avant la pandémie tout en tenant des séances hybrides. Je pense que nous le savons tous.

Je ne peux donc pas appuyer une nouvelle prolongation de ce système et je ne peux pas acquiescer au désir de certains sénateurs, voire certains députés, de rendre les séances hybrides permanentes dans le système actuel. S’il y a un risque quelconque que nous envisagions de rendre ces séances permanentes, quelqu’un devra déterminer ce que cela nécessiterait. Est-ce absolument possible pour nous de revenir à notre mode de fonctionnement d’avant la pandémie, tout en comptant sur des services en mode hybride, et non le contraire? Je ne veux pas insinuer que nous ferions des contorsions pour nous modeler à un horaire déterminé par les modalités technologiques. C’est plutôt la technologie qui devrait se mouler à notre horaire, par exemple accommoder les personnes qui traversent le pays en avion pour venir à Ottawa. Pour ma part, je consacre en moyenne 18 heures par semaine à mes déplacements pour venir ici.

Si certaines personnes dans cette enceinte souhaitent adopter cette façon de faire de manière permanente, il faudrait d’abord déterminer la faisabilité du projet et ce qu’il en coûterait pour offrir la totalité de nos services.

Je n’appuierai pas ce changement, mais je crains que nous subissions éventuellement de fortes pressions pour faire quelque chose en ce sens. Nous devrions avoir les réponses. C’est important pour moi de vous le dire, chers collègues. Je sais que nombre d’entre vous sont d’accord avec moi, mais que d’autres voudraient maintenir les séances en mode hybride de manière permanente. Avant même d’envisager cette option ou d’en discuter, j’estime qu’il y a beaucoup de travail à faire. J’espère que l’Administration, ou peut-être le Comité de la régie interne, examinera cette question. Cela dit, je vous remercie.

L’honorable Pierre J. Dalphond [ - ]

Je serai bref, honorables sénateurs. Je tiens à dire qu’il est important d’être ensemble, et nous l’avons constaté cette semaine. La Chambre était animée et pleine de monde, et nous avons eu le plaisir d’être ensemble. Je sais que les débats sont bien meilleurs lorsque nous sommes ensemble dans cette enceinte. Je suis convaincu que tous mes collègues, quel que soit leur camp, ont hâte de s’y retrouver pour travailler ensemble, y compris ceux qui doivent voyager une journée entière pour s’y rendre et une journée entière pour rentrer chez eux, tandis que j’ai le privilège de ne pas avoir ce fardeau puisque je peux faire le trajet en voiture en deux heures.

Cela étant dit, je suis également conscient qu’en ce moment même, il y a encore des milliers de personnes dans les hôpitaux du Québec qui sont touchées par une nouvelle vague de COVID. J’ai des collègues qui sont immunodéprimés ou qui ont des conjoints ou des enfants qui le sont. Je pense qu’en fin de compte, cette motion est un accommodement raisonnable pour le moment, jusqu’à la fin du mois de juin.

Cela dit, je conviens certainement, comme le sénateur Tannas et le sénateur Plett, que nous devrions nous réunir ici et que nous devrions prochainement tous travailler de nouveau dans cette Chambre, car j’aime l’esprit d’équipe. J’ai déjà vu cela dans les comités. Les choses ne sont plus comme avant, et il me tarde de revoir tout le monde et de pouvoir travailler en présence de tous les sénateurs pour améliorer des projets de loi, présenter des rapports et débattre.

Son Honneur la Présidente intérimaire [ - ]

Vous plaît-il, honorables sénateurs, d’adopter la motion?

Des voix : D’accord.

Une voix : Avec dissidence.

(La motion modifiée est adoptée avec dissidence.)

Haut de page