DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Hommages
L'honorable Jean-Guy Dagenais
12 décembre 2024
Timide, réservé, effacé, silencieux... honorables sénateurs, si quelqu’un utilisait ces termes pour décrire le sénateur Dagenais, je lui répondrais qu’il n’a jamais rencontré Jean-Guy Dagenais.
Aujourd’hui, nous rendons hommage à notre collègue et ami le sénateur Jean-Guy Dagenais. Nommé au Sénat en 2012 par le premier ministre Harper, le sénateur Dagenais est ouvertement un fier Québécois et un fier Canadien, et il a représenté sa province avec honneur et distinction. Son expérience dans la police et à la tête de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec a fait de lui un de nos experts pour tout ce qui touche la sécurité.
Quiconque connaît Jean-Guy sait trois choses avec certitude : premièrement, on peut sortir un gars de la police, mais on ne peut jamais sortir la police du gars. Le sénateur Dagenais est l’un des héros méconnus — l’un des miens en tout cas — de la fusillade qui a ébranlé la Colline du Parlement le 22 octobre 2014. Cette partie-là de l’histoire est sans doute méconnue de la plupart des sénateurs. Quand le tireur a pénétré dans l’édifice du Centre et a commencé à tirer, le caucus du gouvernement était réuni dans une pièce qui donne sur le couloir principal. La salle a été barricadée. Les agents de la GRC qui étaient déjà sur les lieux ont emmené le premier ministre en lieu sûr. Tandis que la plupart des gens fuyaient le danger, un groupe de parlementaires — dont bon nombre avait travaillé dans les forces de l’ordre — ont plutôt pris le chemin inverse.
Le sénateur Dagenais est l’un de ceux qui sont allés à la rencontre du danger, qui ont pris l’initiative d’agir pour protéger les autres. Sur le coup et sans hésitation, Jean-Guy s’est mis à diriger les gens vers des lieux sûrs en en protégeant l’entrée. Il faisait partie de ceux qui étaient armés d’une perche servant à tenir un drapeau. C’était chaotique. Le courage, le dévouement et l’héroïsme dont notre collègue et d’autres personnes ont fait preuve ce jour-là doivent être fréquemment rappelés. Nous vous remercions.
Deuxièmement, Jean-Guy est la sincérité même. Il n’hésite jamais à donner son point de vue, à défendre les gens de sa région et à dire les choses comme elles sont. Lorsque le sénateur Dagenais était le représentant des policiers du Québec, l’ancien premier ministre Jean Charest nous a déjà dit, en le croisant dans la rue, qu’il craignait de rencontrer Jean-Guy, parce qu’il devrait alors faire bien d’autres concessions qui engageraient beaucoup de fonds publics.
Enfin, le sénateur Dagenais est très attaché à la reddition de comptes. Il a souvent été le premier à demander des comptes au gouvernement et à exiger des réponses au nom des Canadiens et des Québécois. Ce n’est pas tout. La responsabilité personnelle lui tenait aussi à cœur. Il s’est toujours senti lié par ses paroles, ce dont nous lui sommes très reconnaissants.
À deux reprises, j’ai fait partie du même groupe parlementaire que lui, la première fois au sein du caucus conservateur, puis au sein du Groupe des sénateurs canadiens. Chaque fois, c’était quelque chose, c’est le moins qu’on puisse dire. Il réagissait sur le vif et il n’a jamais eu peur de la vérité.
Je tiens à mentionner un grand personnage de la littérature canadienne, l’inspecteur-chef Armand Gamache de la série policière de Louise Penny. Lui aussi était membre de la Sûreté du Québec. Dans le livre La faille en toute chose, l’inspecteur présente des traits semblables à ceux du sénateur Dagenais. L’auteure dit :
Armand Gamache a toujours eu des croyances démodées. Il croit que la lumière bannit les ombres. Que la bonté est plus puissante que la cruauté, et que la bonté existe, même dans les endroits les plus désespérés. Il croit que le mal a ses limites.
Jean-Guy, vous avez passé plus de 12 ans au Sénat à servir et à protéger les Canadiens. Vous allez vraiment nous manquer. Je crois comprendre qu’au cours des prochains mois vous ferez la transition de sénateur à retraité migrateur.
Au nom de vos collègues et amis du Groupe des sénateurs canadiens, je vous souhaite, ainsi qu’à Danielle, une longue et heureuse retraite. Je vous offre nos meilleurs vœux.
Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui au nom du bureau du représentant du gouvernement pour rendre hommage à notre collègue l’honorable sénateur Jean-Guy Dagenais.
Comme vous le savez, le sénateur Dagenais a servi la population du Québec pendant près de 40 ans en tant qu’agent de la paix au sein de la Sûreté du Québec. Au cours de sa carrière, le sénateur Dagenais a occupé de nombreux postes comme patrouilleur, enquêteur et chef d’équipe.
Pour la plupart des gens, cela aurait été plus que suffisant, mais pas pour le sénateur Dagenais qui a pris une part active dans l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec et en a rapidement gravi les échelons, passant de délégué à directeur régional, à vice-président et, enfin, à président de l’association, où il a mené les négociations avec la province de Québec au nom de ses collègues policiers. Ce n’est que le début.
Si la plupart des gens ont pris leur retraite après une carrière aussi brillante, ce n’est pas le cas de notre collègue, qui a continué à défendre les intérêts des Québécois et à travailler pour eux ici, au Sénat.
Il n’est donc pas surprenant que le premier discours prononcé par le sénateur Dagenais dans cette enceinte ait été pour parrainer le projet de loi C-36, Loi sur la protection des personnes âgées du Canada, qui ajoutait la vulnérabilité attribuable à l’âge comme circonstance aggravante aux fins de la détermination de la peine. Depuis plus de 12 ans, le sénateur Dagenais apporte son expérience et son point de vue aux nombreux débats importants qui ont lieu dans cette Chambre.
Sur une note plus personnelle, pour les Canadiens ainsi que les sénatrices et sénateurs qui nous ont vus interagir seulement pendant la période des questions, vous serez peut-être surpris d’apprendre que le sénateur Dagenais et moi avons beaucoup en commun. Nous sommes tous deux Québécois et nous partageons un grand amour de la musique. Dans nos jeunes années, le sénateur Dagenais et moi avons tous deux joué dans des groupes de rock, lui au clavier et moi à la guitare. Cette expérience commune nous a permis de nouer une solide amitié personnelle et chaleureuse.
Au cours de votre séjour dans cette enceinte, mon ami, vous avez toujours été un homme de principe et vous avez défendu vos valeurs — et oui, je confirme que vous m’avez donné du fil à retordre pendant la période des questions.
Cher ami, j’espère que vous profiterez de votre retraite bien méritée et que vous passerez du bon temps avec votre charmante épouse, Danielle, et vos nombreux amis. Encore une fois, au nom de toute mon équipe, je vous souhaite une bonne retraite. Vous allez me manquer.
Honorables sénateurs, je prends la parole pour rendre hommage à mon bon ami, le sénateur Jean-Guy Dagenais.
Lorsque je suis arrivé au Sénat en 2013, je connaissais peu de mes nouveaux collègues et ne connaissais pas le sénateur Dagenais. Nous étions une soixantaine dans notre caucus. Je connaissais la sénatrice Marshall, le sénateur Manning, bien sûr, et quelques autres, mais c’était tout.
J’ai communiqué avec le sénateur Dagenais alors que je m’apprêtais à aller à Montréal. Je lui ai suggéré qu’on aille déjeuner ensemble pour apprendre à se connaître et il a accepté. Il s’est excusé pour son anglais, et moi, pour mon français, puis nous avons immédiatement forgé un lien et depuis, nous sommes des amis proches.
Au début de ma carrière de sénateur, on m’a invité à faire une allocution à l’occasion de l’assemblée générale annuelle de la Royal Newfoundland Constabulary Association, le syndicat qui représente la police provinciale. J’avais un conflit d’horaire et, sachant que le sénateur Dagenais est un ancien policier et un ancien président de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec, je lui ai demandé s’il accepterait de donner l’allocution à ma place. Il a accepté volontiers, et bien sûr, j’ai par la suite appris qu’il avait été excellent. Les personnes présentes l’ont adoré, et à ce jour, elles parlent toujours de son allocution. Plus tard, lorsque j’ai mentionné à l’association que je serais ravi de donner une allocution à son assemblée l’année suivante, le président m’a dit : « Serait-il possible de faire venir le sénateur Dagenais à nouveau? », alors depuis, je ne l’invite plus.
Nous savons que Jean-Guy et son épouse, Danielle, passent le plus de temps possible en Floride. Même pendant la pandémie, le sénateur Dagenais a su tirer parti des faiblesses de la frontière. Il réfléchit peut-être aux avantages qu’il y aurait à ce que le Canada devienne le 51e... C’est une discussion pour un autre jour.
Ce n’est pas non plus un secret qu’il conduit les voitures les plus belles et les plus luxueuses de la Colline du Parlement. Tous les sénateurs qui ont eu l’occasion de se garer à côté de lui, qu’il conduise sa Jaguar ou sa Bentley ce jour-là, le regrettent instantanément. Ce fut mon cas quand j’ai garé ma vieille camionnette à côté de sa voiture.
Or, personne ne regrette qu’il ait été nommé au Sénat. Grâce à ses antécédents dans les domaines de la sécurité et du maintien de l’ordre, il a été un atout important, que ce soit en intervenant sur des projets de loi qui portaient sur ces domaines ou en siégeant au Comité de la sécurité nationale, de la défense et des anciens combattants. Ses interventions énergiques sont toujours respectées. Il a été un atout précieux pour le Sénat, et nous sommes heureux de l’avoir eu à nos côtés.
Le temps est malheureusement venu pour le sénateur Dagenais de faire ses adieux au Sénat. Toutefois, cela ne signifie pas que nous devons lui faire nos adieux. Nous ne pourrons peut-être pas le voir aussi souvent, mais, bien sûr, il y a des vols réguliers vers la Floride, ainsi qu’un trajet en train facile vers Montréal et Blainville, qui est située à proximité.
Au nom du caucus conservateur du Sénat, sénateur Dagenais...
— cher ami, je te fais tous mes vœux pour ta retraite et je te souhaite, ainsi qu’à Danielle, beaucoup de santé et de bonheur pour les années à venir.
Chers collègues, c’est avec plaisir que je prends la parole aujourd’hui afin de rendre hommage à notre estimé collègue, mon compatriote québécois, le sénateur Jean-Guy Dagenais.
Le sénateur Dagenais a été nommé au Sénat en 2012, après une longue carrière qu’il a consacrée à la protection de la population au Québec au sein de la Sûreté du Québec. En fait, la passion de Jean-Guy pour la sécurité publique est génétique. Elle a toujours été ancrée en lui parce qu’il a suivi les pas de son père, qui était lui-même policier de carrière au sein du Service de police de la Ville de Montréal.
Le sénateur Dagenais, avant son arrivée au Sénat, s’est engagé dans l’action syndicale au sein du milieu policier. En 2004, il est même devenu président de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec. Il a occupé ce poste à la tête d’un syndicat policier pendant sept ans, ce qui est quand même considérable. Vous avez gagné vos épaulettes à ce titre, Jean-Guy.
Je vous l’apprendrai peut-être, mais le parcours du sénateur Dagenais et le mien se sont croisés avant nos arrivées respectives au Sénat. Là, vous avez peur, Jean-Guy. Je sais que vous avez peur. En février 2010, alors que j’étais protectrice du citoyen du Québec, j’avais publié un rapport recommandant la création d’un organisme indépendant pour enquêter sur les incidents graves causant la mort ou des blessures sérieuses qui mettaient en cause des policiers. Nul besoin de vous dire, chers collègues, que cette recommandation n’avait pas fait l’unanimité dans le milieu syndical policier. Vous devinerez que, à l’époque, le président Dagenais avait tonné contre cette recommandation, estimant que mon rapport illustrait, et je cite : « Les compétences en communication de la protectrice du citoyen et non ses compétences en affaires policières. »
Le gouvernement du Québec a tranché en ma faveur, et la Loi modifiant la Loi sur la police concernant les enquêtes indépendantes a été adoptée le 9 mai 2013. Je sais que Jean-Guy reconnaîtra aujourd’hui que tant les policiers que la population s’entendent sur la crédibilité remarquable de ce bureau indépendant qui, dans bien des cas, a bien servi les policiers. La justice était de ce côté.
On dit qu’il faut toujours se méfier de la première impression. Je suis aujourd’hui heureuse que le sénateur Dagenais et moi ayons eu la chance de mieux nous connaître et de nous apprécier. Peu importe nos divergences d’opinions, j’ai compris à cette époque que le sénateur Dagenais était un homme de conviction prêt à défendre et à débattre avec passion des idées qui lui tiennent à cœur. Homme de principe, le sénateur Dagenais n’a jamais eu peur de prendre des décisions courageuses et difficiles pour ne pas nier ses valeurs fondamentales. Dorénavant en désaccord à plus d’un titre avec son parti politique, il a choisi de quitter la sécurité d’une affiliation partisane et de siéger comme indépendant pendant ses dernières années au Sénat. Toute décision prise par conviction est une décision qui honore.
Honorable sénateur Dagenais, cher Jean-Guy, je vous souhaite, au nom du Groupe des sénateurs indépendants, le meilleur pour la suite des choses. C’est une nouvelle période qui s’ouvre pour que vous repreniez du service auprès de vos proches. À vous et à Danielle, je vous souhaite de bien profiter de cette retraite et de ces bons moments si mérités.
Merci. Meegwetch.
Honorables sénateurs, au nom des sénateurs indépendants du Groupe progressiste du Sénat, je veux rendre hommage au sénateur Dagenais.
Fils d’un policier, notre collègue a été membre de la Sûreté du Québec pendant 39 ans. Dans la famille Dagenais, la loi et l’ordre font bon ménage.
Il a commencé comme patrouilleur en 1972 à Rawdon et est passé rapidement à la représentation de ses collègues. Il n’y a là rien de surprenant de la part d’un diplômé en ressources humaines. En 1996, il est devenu vice-président aux finances de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec, puis, 2004, il est devenu président de l’association en remplaçant Tony Cannavino.
Appelé à négocier des conventions collectives, mon ami Jacques Dupuis, alors ministre de la Sécurité publique, l’a décrit comme un leader syndical de taille imposante — c’est vrai — et plutôt opiniâtre.
En 2011, Jean-Guy a quitté le syndicat pour devenir candidat du Parti conservateur du premier ministre Harper, contrairement à son ami Cannavino, qui militait pour le Parti libéral du Canada. Le thème de la loi et l’ordre l’attirait.
Si la porte de la Chambre des communes ne s’est pas ouverte, celle du Sénat l’est devenue en janvier 2012.
C’est désormais une approche politique qui le démarque. Ainsi, si le président de l’association était favorable au maintien du registre des armes à feu, le sénateur soutient son abolition.
Hier, dans une entrevue, notre collègue mentionnait parmi ses réalisations l’adoption du projet de loi favorisant la transparence financière des syndicats, un projet de loi auquel ces derniers s’opposaient.
Toutefois, je retiens surtout de ce collègue chaleureux et sympathique qu’il est demeuré un homme aux opinions fortes. En 2013, à la députée néo-démocrate qui propose l’abolition du Sénat dans le dépliant qu’elle envoie à ses électeurs et électrices, il réplique par une lettre ouverte qui débute ainsi, et je cite : « Quel torchon! »
Il ajoute ce qui suit :
Comme députée NPD qui n’aurait probablement jamais été élue sans une spontanée sympathie des Québécois pour Jack Layton [...] vous ne connaissez rien en matière constitutionnelle pour écrire de telles allégations. Il y a une bibliothèque bien garnie sur le sujet, à votre disposition, dans le Parlement et je vous suggère de vous en servir.
En novembre 2019, contestant le chef Andrew Scheer et son leader au Sénat, il annonce qu’il rejoint le Groupe des sénateurs canadiens.
En septembre 2022, muni d’une paire de ciseaux, il coupe sa carte de membre du Parti conservateur et compare Pierre Poilievre à Donald Trump. Ses déclarations sont toujours assorties d’un effet « punché ».
Toutefois, pour être juste envers notre collègue, ses opinions musclées n’épargnent personne, surtout pas le premier ministre Trudeau ni le sénateur Gold.
Cher Jean-Guy, je vous souhaite, à vous et à Danielle, une bonne continuation. Je ne serais pas surpris de voir, entendre ou lire dans les médias — dans quelques mois ou quelques semaines — d’autres commentaires « punchés » de votre part.
Bonne retraite!