
DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Hommages
Le décès de l'honorable Viola Léger, O.C., O.N.-B.
14 février 2023
Honorables sénateurs, c’est à la fin de janvier à Dieppe, au Nouveau-Brunswick, qu’est décédée paisiblement l’ancienne sénatrice Viola Léger à l’âge de 92 ans.
Elle laisse dans le deuil ses trois sœurs, Doris, sœur Agnes et Lilianne, ainsi que de nombreux neveux, nièces, petits-neveux et petites-nièces. Viola Léger aimait beaucoup sa famille et je voudrais leur offrir mes plus sincères condoléances.
Viola Léger était principalement connue pour sa collaboration avec l’auteure Antonine Maillet et pour son interprétation de La Sagouine, rôle qu’elle a joué sur scène plus de 3 000 fois en français et en anglais, au Canada et à l’étranger.
Viola Léger était une excellente comédienne, une ambassadrice de l’Acadie et un important symbole de fierté pour tous les Acadiens et Acadiennes. Son art rendait hommage à la culture acadienne, y compris à sa langue. Bien sûr, Viola Léger parlait français, mais elle ne faisait pas que le parler : elle donnait un sens au langage courant des Acadiens et à ses tournures de phrases uniques et charmantes.
Rares sont les choses qui sont plus précieuses que la langue maternelle de chacun. En effet, la langue permet de véhiculer les traditions et les origines d’une culture. Elle est le reflet de son cœur et de son âme. Viola Léger a su incarner sur scène la langue et la culture acadiennes et leur a donné un souffle nouveau.
Madame Léger était une figure emblématique de l’Acadie, connue au Canada français sous le nom de la Sagouine, mais pour les membres du Sénat, elle était surtout une collègue estimée. Nommée par l’ancien premier ministre Jean Chrétien, elle a siégé au Sénat du Canada de 2001 à 2005. Il était tout naturel pour elle, dans le cadre de son travail au Sénat, de représenter le milieu des arts et de mettre en lumière les contributions importantes des artistes à la société canadienne. Elle a aussi incarné une partie importante de la mission du Sénat en défendant les intérêts des communautés marginalisées et minoritaires.
Lors de son premier discours au Sénat, prononcé en novembre 2001, la sénatrice Léger a dit ce qui suit de son Acadie bien-aimée :
De Terre-Neuve, de la Louisiane, de Caraquet, de Montréal ou de Belle-Île-en-Mer, l’âme acadienne naît et renaît sans cesse. Elle nous intrigue, nous séduit, nous émeut. Elle nous fait rire, nous fait parfois pleurer.
Bien que son décès puisse nous faire pleurer, il nous donne aussi l’occasion de nous remémorer la joie et les rires que Viola Léger a apportés dans nos cœurs. Que son âme repose en paix.
Honorables sénateurs et sénatrices, c’est avec un cœur lourd que je prends la parole aujourd’hui afin de rendre hommage à Mme Viola Léger décédée le 28 janvier dernier, à l’âge de 92 ans.
Cette grande dame de l’Acadie a étendu les frontières de la culture acadienne à travers le pays et le monde en donnant vie au personnage de la Sagouine, créé par Antonine Maillet.
Viola Léger est sans l’ombre d’un doute une de nos plus grandes comédiennes, en Acadie. De 1971 à 2016, elle a incarné le personnage de la Sagouine à plus de 3 000 reprises, en français et en anglais, en Acadie comme au Québec, au Canada comme ailleurs dans le monde. Un vrai symbole de résilience acadienne, elle incarnait tant sur scène que hors scène les valeurs acadiennes : chaleureuse avec les gens, généreuse de son temps, fière de son Acadie et déterminée.
L’héritage de Viola Léger va au-delà de la scène du théâtre. Elle a ouvert des portes à plusieurs futurs comédiens et comédiennes issus de l’Acadie en démontrant qu’il était possible de vivre de son art. Elle a toujours redonné à la communauté, et ce, de plusieurs façons : elle a fondé sa propre compagnie de théâtre en 1985, et en 1999, elle a mis sur pied la Fondation Viola Léger qui, depuis 2011, décerne chaque année le prix Viola Léger afin d’appuyer un jeune artiste dans ses projets.
Le 13 juin 2001, Viola Léger a été nommée au Sénat, poste qu’elle occupera jusqu’au 29 juin 2005. Durant cette période, elle a bien profité de sa tribune pour faire rayonner l’Acadie. D’ailleurs, lors de son premier discours, le 20 novembre 2001, Viola Léger s’est prononcée sur une motion voulant que le gouvernement fédéral reconnaisse le 15 août comme la Fête nationale de l’Acadie et je cite ses paroles, comme ma collègue l’a fait :
De Terre-Neuve, de la Louisiane, de Caraquet, de Montréal ou de Belle-Île-en-Mer, l’âme acadienne naît et renaît sans cesse. Elle nous intrigue, nous séduit, nous émeut. Elle nous fait rire, nous fait parfois pleurer. Elle nous fait voyager dans le temps et dans l’espace. Les arts, c’est l’âme d’un peuple. Sans arts, il n’y a pas d’identité, et sans identité, un peuple n’existe pas. La culture acadienne aura été l’un des instruments les plus efficaces pour assurer le devenir du peuple acadien.
Honorables sénatrices et sénateurs, au nom du caucus conservateur, j’offre nos plus sincères condoléances aux proches de Mme Viola Léger et à toute l’Acadie qui pleure la perte de sa plus grande ambassadrice, notre Sagouine, qui maintenant brille dans le ciel comme notre plus belle étoile. Merci.
Honorables sénateurs, depuis son décès le 28 janvier dernier, les nombreux témoignages provenant de l’Acadie, du Québec, de la francophonie canadienne, de la France et d’ailleurs dans le monde ne cessent de mettre en lumière la place qu’occupe l’honorable Viola Léger dans le cœur du peuple acadien, des francophones et de tous les Canadiens.
Cette ancienne collègue du Sénat, enseignante, comédienne, sénatrice et amie possédait une présence unique et incomparable. Tant dans la vie que sur la scène, elle avait ce talent remarquable d’être dans le moment présent, comme si rien n’était plus important que cet instant pendant lequel elle s’adressait à vous, en vous regardant droit dans les yeux avec son regard perçant et lumineux aussi profond que l’océan Atlantique, et aussi vaste que le ciel de Bouctouche ou d’Abram-Village, de Chéticamp ou de Cap‑Saint‑Georges.
Comme mes collègues l’ont mentionné, Viola Léger a donné plus de 3 000 représentations de La Sagouine, œuvre de l’auteure tout aussi remarquable qu’est Antonine Maillet, un personnage qui lui a permis en quelque sorte de raconter sa propre histoire à elle, ses états d’âme comme ses réflexions sur la vie.
Sans cesse préoccupée par le sort des plus démunis de notre société, Viola Léger a fait sienne la vision de ce personnage, cette fille de pêcheurs de morue devenue laveuse de planchers, consciente des diverses exploitations subies par les siens et qui pose sur la vie un regard à la fois lucide, bienveillant et poétique.
Rigoureuse pour elle-même et pour celles et ceux qui l’entouraient, Viola a joué de multiples rôles dans nos deux langues officielles au cours de sa carrière. Pendant ses quatre ans au Sénat, la sénatrice Viola Léger a travaillé avec dévouement à faire connaître l’Acadie et à promouvoir les arts et la culture.
Elle possédait un sens du service public remarquable. Elle était consciente que la parole peut être porteuse d’espoir, et que ce soit sur scène ou au Sénat, les mots ont une force dont il faut faire bon usage. Elle mordait dans chaque mot comme si elle saisissait la force et la résonance de cette langue française — une langue acadienne comme un trésor à chérir avec la crainte qu’elle puisse disparaître.
Chers collègues, c’est une des voix marquantes du peuple acadien, de la francophonie et du pays tout entier qui s’est éteinte. Viola Léger, cette grande Canadienne, cette très grande Acadienne, a fait don de sa personne et mis sa vie au service du théâtre, du peuple acadien et de notre pays.
On a dit qu’en s’éteignant, sa voix emportait avec elle un morceau de l’âme acadienne. Or, je crois profondément que sa voix continuera de résonner pendant des générations encore, alimentant l’identité et la fierté du premier peuple francophone à avoir foulé le sol de ce continent.
Je conclurai non pas en citant le même texte que mes collègues, mais en disant que si « l’âme acadienne naît et renaît sans cesse », c’est ce qu’a été Viola Léger pour nous et ce qu’elle continuera d’être pour le peuple de l’Acadie.
Merci, chère Viola. Reposez en paix.
Honorables sénateurs, au nom du sénateur Richards, qui ne peut pas être ici aujourd’hui, je vous transmets son hommage à Viola Léger :
Je ne l’ai vue qu’une fois sur scène, il y a maintenant plusieurs années, alors que j’étais en résidence à l’Université St. Thomas. Elle s’est présentée sur la petite scène intime et s’est assise sur une chaise éclairée par un seul projecteur, vêtue de son costume de la Sagouine. Elle s’est exprimée — cette fois-là —, en anglais. Étudiants et professeurs, nous étions assis en demi-cercle autour d’elle pour l’écouter prononcer les grands monologues d’Antonine Maillet d’une voix qui n’était pas seulement la sienne, pas seulement celle d’Antonine et pas seulement celle de l’Acadie — même si elle était, bien sûr, acadienne —, mais d’une voix qui est devenue, l’espace d’une heure, la nôtre également. Cette voix, je la connaissais tout comme je connaissais ma grand-mère de la Matapédia ou mon arrière-grand-mère acadienne. Progressivement, sa voix est devenue la nôtre, et nous sommes restés ainsi hypnotisés pendant une heure.
Elle incarnait une vieille dame, fille et femme de pêcheurs de la baie, qui lave des planchers dans un coin reculé du Nouveau-Brunswick. Que pouvait-elle bien apporter à des gens sophistiqués? Eh bien, voyez-vous, tout, absolument tout — tout ce que Dieu voulait que nous sachions, que nous comprenions ou que nous chérissions.
Petit à petit, sa présence a empli toute la petite scène — et le cœur du public assis en demi-cercle autour d’elle — de son charme, de son intelligence, de son humour et, au bout du compte, de sa compréhension profonde des grandes joies et des grandes tristesses de la vie. Les jeunes hommes et jeunes femmes dans le public — des jeunes d’une autre génération — écoutaient avec vénération cette femme qui célébrait l’essence de l’humanité — une célébration joyeuse de notre humanité commune à laquelle nous participons d’ailleurs plus souvent que nous pourrions l’imaginer.
L’interprétation des monologues révélait une compréhension hors du commun de la « manière » — la manière d’enchaîner les histoires et la manière de les raconter; c’est ainsi que les humains entrent en relation les uns avec les autres et avec le monde qui les entoure. Oui, il y avait l’excellent texte d’Antonine Maillet, mais c’est Mme Léger qui lui donnait vie sur scène. Lorsqu’elle le faisait, je pense qu’on peut dire que les deux femmes fusionnaient — la merveilleuse amitié qui les liait avait débuté un demi-siècle plus tôt et elle était transformée par les mots prononcés sur cette scène au décor minimaliste.
Je connaissais Antonine Maillet depuis un certain temps déjà lorsque Peg et mois avons été invités à l’Université de Moncton pour une célébration du 40e anniversaire de La Sagouine, mais je n’ai jamais eu la chance de rencontrer Mme Léger et d’échanger avec elle. Je le regrette. J’ai toujours cru que j’en aurais l’occasion un jour. De toute évidence, la vie en a voulu autrement. Quoi qu’il en soit, jamais je n’oublierai cette petite femme qui s’est produite sur scène durant cette heure-là, entourée de nous tous. Un seul projecteur illuminait cette âme noble, au dos courbé, pendant qu’elle nous confiait avec bienveillance et éloquence un trésor de sagesse — un trésor de sagesse que Tolstoï lui-même avait compris : il n’est nulle grandeur là où manquent simplicité, bonté et vérité.
Qu’aurais-je bien pu dire si je l’avais rencontrée? Je lui aurais dit que son humble personnage est universel et que, à l’instar de l’Hymne à la joie, d’Amazing Grace ou d’Oh, Danny Boy, ses monologues peuvent être compris par tous, dans toutes les langues, peu importe le drapeau auquel on s’identifie et peu importe son pays d’appartenance. Tout ce qu’il faut pour comprendre une vieille dame aussi grandiose est l’amour.
Honorables sénateurs et sénatrices, comme il est approprié qu’en ce 14 février, jour où nous témoignons de notre amour et de notre affection à nos proches, nous puissions rendre notre témoignage d’affection profonde pour cette grande dame, feue la sénatrice Viola Léger, qui nous a récemment quittés à l’âge de 92 ans.
Viola a été sénatrice représentant le Nouveau-Brunswick de 2001 à 2006, années pendant lesquelles elle a dirigé ses énergies au Comité des langues officielles et au Comité des peuples autochtones. En fait, ce n’était pas un hasard de la retrouver auprès de ces comités, puisqu’elle était une ardente défenseure des minorités, et ce, en tout temps.
Pendant ses années au Sénat, elle nous a régulièrement charmés avec ses poèmes imprégnés de profondeur, par ses messages qui nous interpellaient sur le rôle fondamental de la culture comme reflet de la diversité canadienne, qui nous unit par nos valeurs communes. Je n’ai pas le temps, en trois courtes minutes, d’énumérer tous les titres et les honneurs qui lui ont été décernés, mais ils furent tous fort bien mérités.
Pour nous, les francophones du Nouveau-Brunswick, elle a été une ambassadrice, tant à l’échelle nationale qu’internationale, où elle faisait rayonner notre histoire sur les scènes grâce à son rôle de la Sagouine. Hors scène, elle brillait par son sourire, son intelligence et son vécu.
Comme l’étoile du drapeau acadien, elle a été pour beaucoup d’entre nous cette étoile qui guide avec sagesse et dignité l’avenir des générations futures d’artistes acadiens, comme notre collègue le sénateur René Cormier et bien d’autres. J’aimerais d’ailleurs profiter de cette occasion pour remercier le sénateur Cormier, qui a dirigé avec éloquence les funérailles de Viola la semaine dernière. Merci, René.
Il va sans dire que, parmi tous les rôles que Viola a interprétés au cours de sa vie, son incarnation de la Sagouine, tiré du roman de son amie Antonine Maillet, elle la faisait avec brio. Chaque fois que j’assistais à une représentation, j’étais certes émue par son monologue et encore plus par le fait qu’elle pouvait captiver l’auditoire à elle seule, et ce, pendant des heures. C’était tout un exploit parmi tant d’autres qu’elle pouvait réaliser.
Au Sénat, le 19 mai 2005, lors de son interpellation sur l’influence de la culture, elle dit ce qui suit :
Les arts jouent un rôle indispensable dans notre compréhension mutuelle.
La création artistique éveille les consciences. Elle est source de méditation, d’inspiration, de réflexion et de réconfort. Les arts contribuent à l’équilibre des individus, à élever les âmes, et nous permet de respirer, de vivre.
Les arts nous définissent et nous aident surtout à comprendre ce que nous sommes en tant que Canadiens, et où nous sommes en tant que société.
Voilà, honorables sénateurs, en ce jour de la Saint-Valentin, les paroles de Viola étaient celles de l’amour : l’amour pour l’Acadie, pour la culture, pour les arts, pour le Canada et pour nous tous qui avons été choyés de l’avoir eue dans nos vies, à certains moments de sa vie.
Chère Viola, mille mercis d’avoir consacré ta vie à l’amour de la culture et à l’amour des uns envers les autres. Sache que tu resteras toujours dans nos cœurs.
Ta vie et ta mission ont été accomplies avec brio. Repose en paix.
Je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à la sénatrice Viola Léger.
Au mois de septembre 2001, quatre personnes ont été nommées sénateurs et sénatrices : Laurier LaPierre, Viola Léger, Jean Lapointe et moi-même, et ce, une semaine après la tragédie du 11 septembre.
Comme j’étais la première sénatrice musulmane, cette situation m’inquiétait, parce que j’entendais des commentaires négatifs contre les musulmans aux Chambres.
Viola m’a réconfortée en me disant que ce n’était pas vrai que tous les musulmans étaient comme ça. Elle m’a dit : « Ne t’inquiète pas, sois patiente, prends ton temps et raconte ton histoire lentement. » Elle m’a promis qu’un jour, les choses allaient changer au Sénat.
Viola a été très généreuse avec moi.
La sénatrice Léger était avant tout une artiste accomplie. On se souvient surtout d’elle pour son rôle de la Sagouine, personnage créé par Antonine Maillet. La Sagouine, une modeste femme de ménage, fille de pêcheur, raconte son histoire ainsi que l’épopée de l’Acadie et ses habitants. Ce rôle met en vedette la culture et la langue acadiennes et fait connaître la réalité de ce groupe de francophones des Maritimes aux Canadiens et Canadiennes du reste du pays.
De 1971 à 2016, Viola Léger a incarné ce personnage plus de 3 000 fois en français et en anglais, le faisant briller aux quatre coins du Canada, des États-Unis et de l’Europe.
Viola, j’aimerais vous donner des nouvelles concernant le conseil que vous m’avez donné; pour la partie « sois patiente », j’obtiens une note de C sur mon bulletin; la partie « prends ton temps » ne me vient pas naturellement; pour ce qui est de raconter mon histoire en tant que musulmane, je dirais que mes collègues musulmans et moi — nous sommes maintenant cinq au Sénat — avons fait de gros progrès.
Viola, vous étiez une amie et une collègue merveilleuse dont je me souviendrai toujours avec tendresse. Reposez en paix, mon amie.
Honorables sénateurs, il ne faut jamais sous-estimer les effets de l’art sur nos vies. Les gens se sentent considérés et compris quand l’art reflète leur propre vécu. Cela peut également permettre de mieux comprendre ceux qui ont un point de vue différent.
Au nom du Groupe progressiste du Sénat, je voudrais rendre hommage à une ancienne collègue et amie qui a fait exactement cela. L’ancienne sénatrice Viola Léger est décédée le 28 janvier de cette année à l’âge de 92 ans. Avant sa nomination au Sénat par le très honorable Jean Chrétien en 2001, Viola a consacré sa vie à l’art en tant qu’actrice et enseignante. Elle était particulièrement reconnue pour son interprétation de La Sagouine, un rôle créé en 1971 par son amie et auteure Antonine Maillet et qu’elle a joué plus de 3 000 fois au cours de sa vie. Cette humble et franche laveuse de planchers a inspiré la fierté du peuple acadien, mais elle a aussi rayonné bien au-delà du cercle des personnes qui se sont reconnues en elle.
Elle a été décrite comme une icône, et en effet, l’auteure qui a créé son rôle emblématique a dit que si Viola Léger :
[...] n’avait pas joué la Sagouine, la Sagouine (n’aurait) pas eu le succès qu’elle a eu, et donc (je n’aurai pas) reçu la reconnaissance comme écrivain que j’ai reçue.
Beaucoup d’artistes canadiens considèrent Viola Léger comme une source d’inspiration et ont tenté de faire carrière dans les arts grâce à la voie qu’elle a tracée. Sans son influence, qui sait combien d’histoires et de beaux moments nous aurions pu rater. Quel merveilleux héritage.
Quand elle a été nommée ici en 2001, elle a certes démontré qu’elle n’avait pas peur de travailler fort. Même si elle était toute petite et calme, son dévouement était énorme et intense. Je me souviens qu’elle était déterminée à faire avancer les choses au Sénat, et qu’elle n’aimait pas beaucoup la partisanerie dont nous faisons souvent preuve.
Elle a siégé au sein du Comité des peuples autochtones, du Comité des langues officielles et du Comité des affaires sociales. Elle a aussi défendu les arts durant le temps qu’elle a passé dans cette enceinte.
La sénatrice Léger a été nommée officier de l’Ordre du Canada en 1989. En outre, elle a reçu le prix d’excellence dans le domaine des arts du gouvernement du Nouveau-Brunswick en 1995, l’Ordre du Nouveau-Brunswick en 2007 et quatre doctorats honorifiques. Elle a été nommée chevalier de l’Ordre des arts et des lettres de la France en 1991, membre de l’Ordre des francophones d’Amérique en 1998 et chevalier de l’Ordre de la Pléiade en 2004.
Honorables sénateurs, même si les Canadiens, et plus particulièrement les Néo-Brunswickois, ont perdu une icône bien‑aimée, La Sagouine occupera toujours une place dans nos cœurs. J’offre mes plus sincères condoléances à ses amis et à sa famille. Merci.
Honorables sénateurs, je vous demanderais de bien vouloir vous lever et de vous joindre à moi pour observer une minute de silence en mémoire de notre collègue décédée.
Merci beaucoup, honorables sénateurs.