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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Les journaux communautaires

7 mars 2023


Honorables sénateurs, aujourd’hui, je rends hommage aux gens qui, malgré l’adversité, tentent de maintenir en vie la voix de leur communauté. Cela dit, après avoir été en activité pendant plus d’un siècle, le Wadena News a dû fermer ses portes. Il s’agit de la plus récente perte, mais ce ne sera pas la dernière.

Les journaux communautaires sont particulièrement désavantagés, car ils doivent concurrencer les gros joueurs bien subventionnés capables d’attirer un lectorat plus important, de vendre leurs espaces publicitaires à gros prix et d’obtenir l’aide du gouvernement.

Le gouvernement fédéral fait fi depuis longtemps du pouvoir des journaux communautaires, sauf en cas de crise ou en période électorale. Il aurait intérêt à se rappeler que près de 8 Canadiens sur 10 lisent toujours leur journal communautaire — la version imprimée. Or, les gouvernements ont cessé de faire de la publicité dans ces journaux; ils offrent plutôt des subventions aux gros joueurs qui sont leurs concurrents.

Je cite Alison Squires, dernière éditrice du Wadena News :

Les journaux ne veulent pas de subventions, mais si le magazine Maclean’s obtient 1,5 million de dollars, alors les journaux communautaires qui relatent l’histoire à mesure qu’elle s’écrit, qui assistent aux réunions des conseils municipaux et qui couvrent les équipes de hockey locales devraient également toucher du financement.

Elle poursuit en disant : « [...] cela dit, nous préférerions vendre des espaces publicitaires. »

Les journaux communautaires sont des entreprises et elles réclament des règles du jeu équitables. Quand on achète un espace publicitaire, on paie pour un service et on diffuse un message. Quand on offre une subvention, on achète — ou tente d’acheter — des faveurs.

Si le gouvernement voulait vraiment aider la presse locale, il ferait mieux de lui laisser le champ libre et d’acheter une publicité. Cela représenterait un soutien plus sincère, et cela montrerait également une certaine compréhension de l’esprit communautaire, alors que l’on s’efforce de parler aux gens là où ils vivent.

Je suis fière d’avoir remis au journal la Médaille du jubilé de diamant de la Reine pour services rendus à la communauté. Il le mérite bien. La presse locale est le cordon qui relit les membres de nos communautés. Ses archives, qui racontent notre histoire, seront perdues — les naissances, les décès, les mariages et les anniversaires, les bonnes et les mauvaises récoltes, les succès de nos fils et de nos filles et les conséquences des politiques élaborées dans ce lieu lointain appelé Ottawa.

Je voudrais remercier Alison Squires, son père Bob, Jim Headington et Ethel Keele qui ont fondé le journal. Ils étaient issus de notre collectivité et ils étaient à son service.

À tous ceux qui ont contribué à ce journal et l’ont soutenu au fil des ans, je tiens à adresser mes remerciements pour les 115 années passées au service de vos concitoyens, pour avoir relaté nos histoires et pour avoir accepté de rédiger la première ébauche de notre histoire locale, tel qu’elle s’est déroulée chaque jour dans notre ville natale. Merci.

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