DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — L'honorable Larry W. Smith
Félicitations à l'occasion de son intronisation au Temple de la renommée du football canadien
28 mars 2023
Honorables sénateurs, voici l’histoire de Larry Smith, surnommé « Pretty Boy ». Selon ses amis, il était toujours le plus beau gars dans la pièce, et il en était plutôt conscient. J’ai dit qu’il n’a pas changé : ses cheveux sont parfaitement coiffés et il est élégant et charmant. Passons toutefois au football.
En 1972, « Pretty Boy » a été le premier choix du premier tour du repêchage de la Ligue canadienne de football, puis il a joué pendant neuf saisons, toujours en tant que demi-offensif, et a remporté deux championnats de la Coupe Grey en 1974 et 1977. L’année 1975 a toutefois été une autre histoire. Les Eskimos affrontaient les Alouettes à Calgary. Il faisait un froid glacial. Comme c’était la mode, une femme nue a fait irruption sur le terrain pendant la cérémonie d’ouverture. Beaucoup pensaient qu’elle cherchait simplement Larry.
Revenons toutefois au match. Le quart-arrière Jesse « Sonny » Wade fait une passe de 23 verges à Larry. Quelqu’un a entendu Larry dire que cela devrait suffire, mais Don Sweet a manqué un botté de placement et Edmonton a remporté la Coupe Grey par un point. Cependant, Larry avait fait son travail. Il l’a toujours fait. Et il a deux bagues pour le prouver.
Il détient un diplôme en économie et un autre en droit civil. Il a été éditeur de la Montreal Gazette avant de revenir à son sport favori en tant que commissaire de la Ligue canadienne de football en 1992. Étant donné que la ligue était en grande difficulté, il a tenté une expansion aux États-Unis. Cela n’a pas fonctionné, mais il a transféré les Stallions de Baltimore à Montréal, où ils sont devenus les Alouettes.
Sa vision a donné un nouveau souffle à un jeu qui avait auparavant été considéré un peu comme un passe-temps pour les anglophones et en a fait une passion pour toute une province.
Bien sûr, il est devenu par la suite président de cette équipe. Depuis, il est là tous les jours pour la conseiller et la guider et, même, pour l’aider à trouver un propriétaire disposant de gros moyens et lui étant profondément attaché.
Il possède donc un curriculum vitæ impressionnant, très impressionnant même, mais il est aussi aimé. J’ai appelé un ami de Larry l’autre jour. Les deux avaient des carrières presque en tandem, à titre de joueurs puis de présidents de leur organisation respective : les Roughriders de la Saskatchewan et les Alouettes de Montréal. Jim Hopson se souvient de la fois où sa fille et lui se sont rendus en avion à Montréal, à la demande de Larry, pour assister à une partie où ils seraient assis à côté du premier ministre. Montréal a gagné la partie, et le premier ministre a invité Jim et sa fille pour trinquer à la victoire de l’équipe. Larry n’a pas été invité.
Jim a compris par la suite que, comme pour le reste des choses en ce bas monde, il y avait peut-être un peu de considérations politiques en cause.
Le premier ministre était Paul Martin. Larry tendait plutôt vers le bleu.
Larry s’est présenté aux élections et il a même songé à se présenter à la course à la direction du parti, mais, au bout du compte, il n’a pas pu résister au chant des sirènes du Sénat. Cependant, il est devenu leader du caucus du Parti conservateur avant de revenir à la raison pour se joindre à notre équipe. Comme l’a dit son ami Jim : « Peut-être qu’il a eu une plus grande carrière de joueur et qu’il était plus beau que moi, mais c’est moi qui a été intronisé le premier! »
Mieux vaut tard que jamais, Larry.
Merci pour votre amour du jeu, votre dévouement au pays, votre compétence, votre détermination, votre sens de l’humour et votre cœur bon et généreux. Nous sommes fiers d’être vos collègues et vos amis.