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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Postes Canada--Les services offerts aux collectivités rurales

7 mai 2024


Honorables sénateurs, dans un village, le bureau de poste est un endroit où l’on s’informe de l’actualité locale ou des potins les plus récents, où l’on consulte les avis de décès pour en aviser la famille, où l’on envoie un colis surprise à un petit-enfant ou où l’on passe prendre cette carte de fête des Mères tant attendue.

Il s’agit à la fois d’un lieu de rassemblement et d’un panneau d’affichage communautaire. Autrement dit, c’est l’équivalent de Facebook pour les personnes qui n’ont pas de téléphone intelligent. Compte tenu de la hausse des coûts, les préoccupations des collectivités rurales pour l’avenir s’accentuent alors que le gouvernement fédéral envisage une fois de plus de réduire les services et de fermer des bureaux de poste.

Postes Canada vient d’enregistrer des pertes de 748 millions de dollars, ce qui est supérieur aux pertes de 548 millions de dollars déclarées l’an dernier. En fait, la société n’a réalisé aucun profit depuis 2017. Évidemment, une nouvelle hausse des tarifs est prévue. Il en coûtera 99 ¢ pour envoyer une lettre ailleurs au pays et près de 3 $ pour en envoyer une à l’étranger.

Postes Canada dit que le volume de courrier traité a diminué de 50 %, mais que le nombre d’adresses servies a augmenté de 3 millions. Nous savons tous que le monde évolue et que de telles pertes ne sont manifestement pas viables. Toutefois, on parle ici d’un service essentiel pour les Canadiens qui vivent en milieu rural, où les services Internet sont médiocres et où tout est à une distance considérable. On ne peut faire subir un autre coup dur à ces Canadiens.

Plus de 50 % des collectivités n’ont déjà aucune forme de comptoir postal. Je dois faire 25 minutes de route en voiture pour aller chercher mon courrier. Nous avons vu des bureaux de poste convertis en franchises ou être remplacés par de grosses boîtes aux lettres communautaires au bord de la route, dont les intempéries limitent souvent l’accès.

En 1994, Ottawa a imposé un moratoire sur les fermetures de bureaux de poste ruraux face au tollé soulevé par les Canadiens en réponse à la fermeture de plus de 1 700 bureaux de poste.

L’année dernière, j’ai posé une question concernant de nouvelles enquêtes menées par Postes Canada au sujet de la fermeture de bureaux de poste ruraux et les efforts de la société pour tenter de redéfinir le terme « rural » de façon à pouvoir contourner les règles. J’ai fait part de préoccupations similaires lorsque notre journal local, le Wadena News, a fermé ses portes. Ottawa a pratiquement cessé d’acheter des publicités dans les petits journaux et, par conséquent, de nombreuses collectivités ont perdu la possibilité de s’exprimer.

Il faut donc un engagement du gouvernement; il s’agit de décisions qui sont prises par le Cabinet. Il faut une modernisation, mais cela ne passe pas nécessairement par des fermetures, des suppressions d’emplois et l’élimination de services.

Je vous en prie, ne convertissez pas nos bureaux de poste en logements pour tenter de répondre aux problèmes créés par une politique d’immigration malavisée, d’imposer votre vision urbanocentriste au reste du monde ou de financer les échecs d’une société d’État aux dépens des Canadiens des régions rurales.

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